Blast, le souffle de l’info: La Niouzeletteur de Pacôme Thiellement

La Niouzeletteur de Pacôme Thiellement : Deux mots à vous dire depuis le commencement du monde (La Niouzeletteur de Pacôme Thiellement : Deux mots à vous dire depuis le début du monde)

Le souffle de l’info

Où l’auteur de la niouzeletteur prend le temps, non seulement d’annoncer les prochains rendez-vous des mois à venir, mais aussi de parler de ce qui est nouveau, beau, intéressant et vient de sortir.

On en a des choses à se dire.

Tellement que j’ai peur d’en oublier. Alors je vais prendre le temps. Histoire de ne rien perdre. Ou alors perdre vraiment. Comme dans le poème. Pour laisser place à la trouvaille. Perdre mais perdre vraiment. Lâcher tout. Lâcher la proie pour l’ombre. En aurais-je passé du temps, et perdu peut-être, à éviter de perdre vraiment ?

On va commencer avec le lion de mes jours, L’Empire n’a jamais pris fin. Ça y est. On y est. Réalisé et monté par (les géniaux) Ameyes Aït-Oufella et Mathias Enthoven. Musique par (le génial) Baptise Veilhan. Graphisme par (les géniales) Morgane Sabouret et Margaux Simon. Mais oui. On y est. Le premier des deux derniers épisodes de L’Empire n’a jamais pris fin de la saison. L’Histoire de la Révolution française comme vous ne l’avez jamais entendue.

Comme vous ne l’avez jamais entendue, ça ne veut pas dire : Une histoire de la Révolution française mieux. Comme vous ne l’avez jamais entendue, ça veut dire : Une histoire de la Révolution française différente. On prend les mêmes : Louis XVI, Necker, Mirabeau, La Fayette, Robespierre, Camille Desmoulins, Marat, Danton, Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt, Brissot, Hébert, Charlotte Corday, Barère, Saint-Just, etc. Et on ne recommence pas. En retour. À réévaluer. A ré-envisager. On prend une autre porte pour entrer dans la même pièce, histoire que tout se présente autrement à nos yeux.

Et le premier épisode de cette histoire de la Révolution française comme vous ne l’avez jamais entendue, Revolution N°1, qui va de 1789 à 1792, sera projeté en avant-première samedi 24 mai à 20h au cinéma L’Archipel, 17 boulevard de Strasbourg 75010 Paris.

Évidemment il faut réserver. Évidemment. Pour ne pas se retrouver devant un guichet complet. Ceci étant, comme on dit, vous faites bien comme vous le voulez. Vous êtes libres. Mais ne dites pas que je ne vous l’ai pas conseillé. A chaque fois, je vous le conseille. A chaque fois que je vous dis de réserver.

Toujours au cinéma L’Archipel, toujours 17 boulevard de Strasbourg, on continue le ciné-club Les Dimanches de Charm el-Cheikh. Merci à Emmanuelle Lacalm et à Margot Merzouk. Et la prochaine séance sera le dimanche 15 juin, à 17h. Et ce sera pour découvrir ensemble le très beau documentaire réalisé par (la géniale) Eugénie Grandval a consacré à la plus qu’actrice Bulle Ogier (plus que géniale) : Portrait d’une étoile cachée. Avec (entre autres) (les géniaux) Pascal Bonitzer, Caroline Champetier, Jean-Pierre Kalfon. Et beaucoup de documents et de réflexions autour de certains de ses films : Les Idoles, L’Amour fou, La Salamandre, Out 1, La Vallée, Tricheurs, La Troisième génération, Le Pont du Nord. Beaucoup d’images pour un montage éblouissant. Un portrait céleste, avec cette voix qui vous retourne le ventre et ce rire qui défend l’espace en deux. Bulle Ogier est un tel rendez-vous de poésie. Evidemment, on fera cette projection en compagnie d’Eugénie Grandval. Evidemment, il faut réserver. Bref, je ne vous dis pas la joie de partager ce documentaire avec vous. J’assiste à ce rendez-vous avec le coeur qui bat.

https://www.larchipelcinema.com/evenement/2184377-dimanche-15-juin-17h-bulle-ogier-portrait-d-une-etoile-cachee-de-eugenie-grandval-en-presence-de-pacome-thiellement

Quant au deuxième épisode de L’Empire n’a jamais pris fin consacré à la Révolution (1792-1794), il a été écrit. Il a été tourné. Il est maintenant en montage. Ainsi qu’un troisième Deep Web Fantasia avec (le génial) Benjamin Patinaud. Un épisode consacré au phénomène des Backrooms. Avec deux invités exceptionnels (et géniaux). Lui aussi tourné. Lui aussi en montage. C’est fou comme ça va être une fête de partager tout ça avec vous. De vous montrer tout ça.

Maintenant que j’ai recommencé à voyager, je vais continuer. Un peu. Adoncques je vous annonce d’ores et déjà ma présence à Saint-Etienne le mardi 3 juin. Je viens parler de Twin Peaks dans le cadre de Péritel, le vidéo-club VHS de la Cinémathèque. Ce sera donc le mardi 3 juin à la Cinémathèque de Saint-Etienne, de 18h30 à 22h.

Et le 20 du même mois (juin) je vais à Bayonne, au cinéma L’Atalante, à 19h. Pour parler de David Lynch également. En introduction à une nuit consacrée à Lynch. Je vous en réparle bientôt.

Ce n’est pas tout. Vient de sortir en DVD et Bluray : Conann et les Déviantes. C’est le coffret des films réalisés par (le génial) Bertrand Mandico. Il comprend son troisième long-métrage, Conann (2023), chef d’œuvre, et les variations qu’il lui a consacrées : La Déviante comédie (2024), qui devait initialement être une pièce de théâtre aux Amandiers en 2021 mais qui, Covid et confinement faisant, est devenu un film. Et L’Emission a déjà commencé (2023), qui est le programme télévisé pour France Télévisions comprenant également le court-métrage Rainer et le film en réalité virtuelle Nous les Barbares. Tous faisant partie du même cycle de narration obsessionnelle avec ces personnages : Conann, Rainer, Sanja, Octavia… Une vision terrible du passé, du présent et de l’avenir. Avec, entre Conann, La Déviante et L’Emission, tant d’actrices et d’acteurs (géniales, géniaux) : Elina Löwensohn, Nathalie Richard, Sandra Parfait, Julia Riedler, Claire Duburcq, Christophe Bier, David Noir, etc. Etc. Et le montage de (la géniale) Laure Saint-Marc. Et la musique de Pierre Desprats (génial).

Tout ça sort un peu brutalement et un peu discrètement à la fois, non seulement en plein festival de Cannes (le festival de Cannes : vraiment le truc le moins intéressant que le cinéma ait jamais inventé – et pourtant il en a inventé des conneries – mais qui réussit chaque année à occuper inutilement toute la critique) mais aussi alors que Bertrand Mandico s’apprête à tourner son quatrième long-métrage et donc se trouve dans l’incapacité concrète d’en assurer la promotion.

C’est pas grave. La promotion viendra ensuite, à la rentrée, quand La Déviante comédie devrait commencer à être projetée en salle. Quand L’Emission aura fait son chemin dans toutes les têtes. Quand Rainer ne quittera plus vos rêves. Quand Octavia vous dirigera. Quand, pas les petits cochons, mais les petites et petits barbares vont mangeront.

Conann, c’est un tel chef d’œuvre :

https://www.youtube.com/watch?v=JGvsn0M2EMo

Mais L’Emission a déjà commencé, c’est quelque chose :

https://www.youtube.com/watch?v=8BN9ciXR0p4

Et La Déviante comédie, je ne vous en parle pas. La Déviante comédie, vous devez la découvrir par vous-même.

https://store.potemkine.fr/dvd/3545020092835-conann-et-les-deviantes-bertrand-mandico/

Ce n’est pas tout. Et tout va trop vite. Mais un bien beau roman est sorti ce mois-ci, La Vie d’Abdèle d’Izza Amar (géniale), aux éditions Cause Perdue. Je n’en lis pas beaucoup, des romans, mais celui-là, je l’ai lu. J’ai pas eu à faire d’effort. Je pourrais presque dire qu’il s’est lu tout seul. J’ai juste eu à m’asseoir devant. La Vie d’Abdèle, c’est un tourbillon. Il prend les manettes de votre studio d’enregistrement. Il vous aspire direct et prend le contrôle de la réalité. Vous vous aseyez à l’arrière, c’est lui qui conduit. Ou plutôt c’est elles qui conduisent. Puisque c’est un roman à deux voix. Les voix de deux soeurs, Adèle et Abdèle. Deux kabyles d’Oran qui s’adorent et diffèrent, se suivent et se complètent. Une fille modèle, scientifique, raisonnable. Et une petite punk, geek, bisexuelle assumée et prêteresse païenne. La Vie d’Abdèle, c’est un voyage en montage parallèle. C’est quarante ans d’Histoire récente, entre l’Algérie et la France, qui défilent à une vitesse de tigre. Et c’est l’histoire d’Abdèle et d’Adèle. L’histoire de leurs histoires – d’amour, de boulot. Leurs rencontres, leurs désirs, leurs déceptions, leurs victoires. C’est très drôle et poignant. Quelque part quelqu’un m’avait cité le proverbe chinois (était-il chinois d’ailleurs ?) : Un trait : mille couleurs. La Vie d’Abdèle, c’est : Deux vies : mille possibles. Un concentré de vie kaléidoscopique acide comme un citron pressé et joyeux comme une chanson.

https://www.librairie-des-femmes.fr/livre/9782487871014-la-vie-d-abdele-izza-amar/

https://editionscauseperdue.fr/livres/

Ce n’est pas tout. Il y a aussi l’essai magnifique de mon cher et philosophe (génial) Pierre Tevanian sur la misère de l’antiwokisme et le nouveau spectre qui hante l’Europe. Il s’appelle Soyons Woke ! Plaidoyer pour les bons sentiments. Il est publié aux éditions Divergences. Et comme toujours avec Pierre Tevanian, c’est d’une logique implacable et d’une humanité vibrante.

https://www.editionsdivergences.com/livre/soyons-woke-plaidoyer-pour-les-bons-sentiments

Et vous pouvez déjà lire les bonnes pages du livre sur le site de Blast.

Pierre Tevanian, « Soyons réveillés ! Plaidoyer pour les bons sentiments » – Les bonnes feuilles

Et sinon, à propos de chanson et de roman, (la géniale poétesse romancière visionnaire) Chloé Delaume vient de sortir le clip de sa chanson Ouin ouin Boogie. Dans la continuité de son précédent roman, Phallers. Et en attendant son prochain roman qui sera, et je tire mes mots : terrible, implacable et bouleversant.

https://www.youtube.com/watch?v=zKz1KYGiJJY

Ce n’est pas tout. A l’heure où je vous écris trier dans toutes les bonnes bibliothèques un ouvrage collectif sur le producteur visionnaire Tom Wilson. Tom Wilson un produit Coltrane, Sun Ra, Cecil Taylor, Bob Dylan, le Velvet Underground, Frank Zappa. C’est lui qui a fait passer Dylan à l’électrique. C’est lui qui a produit les premiers albums de Zappa. Mystérieux et passionnant Wilson. Le livre, édité et présenté par Anaïs Ngbanzo (géniale), vient de sortir en anglais sous le titre : Everybody’s Head is Open to Sound. Il est édité par les Éditions 1989 (déjà à l’origine de livres sur Julius Eastman et sur Dorothy Dean), et distribué par les Presses du Réel. Si vous savez lire l’anglais, lisez-le. Sinon, attendez qu’il sorte en français (prochainement). C’est un ouvrage collectif, on est donc plusieurs à écrire chacun un texte sur chacun des sujets ou des artistes associés et attachés à Wilson. J’ai évidemment écrit le texte associé à Zappa.

https://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=12073&menu=0

Eh oui, pour finir, on revient à Zappa, ou plutôt : on y revient. J’y reviens toujours. Et je reviens à ce qui est depuis longtemps un de mes morceaux préférés de Frank Zappa : Outside Now. Chanté par Ike Willis (mon chanteur préféré de tous les grands chanteurs de Frank Zappa) pour l’album Joe’s Garage.

https://www.youtube.com/watch?v=6Wgx4AoIw5M

C’est l’un des moments où Zappa invente vraiment quelque chose que je ne connaissais pas avant, et que je ne retrouverais pas ensuite. Ce sont ces morceaux autour d’une boucle sur un rythme impair, avec une voix parlée-chantée pleine de désespoir et de grandeur et surtout une manière bizarre pour les instruments – en particulier les percussions omniprésentes – d’entrer et de sortir, de partir et de revenir. Il y a trois morceaux de Zappa comme ça. Dans une certaine mesure, presque quatre. Et puis ça disparaît de sa discographie. Mais le temps de ces morceaux, c’est la musique qui m’obsède le plus au monde. En deuxième, c’est Watermelon in Easter Hay.

https://www.youtube.com/watch?v=Fn9ZuGquwpQ

Et troisièmement, The Deathless Horsie.

https://www.youtube.com/watch?v=6hlUKj42nYo

Et en quatrième, dans une moindre mesure (parce que, dans une certaine mesure, c’est autre chose, plus léger, plus rythmé, plus solaire) c’est Treacherous Cretins.

https://www.youtube.com/watch?v=PwCv4p1veAI

Zappa encore et toujours. Pourtant, vous verrez, c’est Prince le grand invité des deux derniers épisodes de la saison de L’Empire n’a jamais pris fin. Prince et la révolution : logique pour le plus rimbaldien des musiciens. On m’a récemment demandé si je n’avais pas envie de faire un programme d’exégèse de musique pour Blast. Bah si, bien sûr, mais comment dire ? Les règles de publication sur YouTube sont très strictes, les extraits sont courts. Et quel intérêt de parler des Beatles, de Prince ou de Zappa sans pouvoir mettre leurs morceaux ? Eh puis quand je vous dis que L’Empire n’a jamais pris fin me prend tout mon temps, je ne vous raconte pas d’histoire. C’est vrai. Alors je me rattrape ici, un peu, dans cette niouzeletteur. Un jour j’aimerais réécrire sur la musique, mais autrement. Il faut que je découvre cela autrement. Il faut qu’il se présente à moi.

Et sinon, vous êtes allés à l’exposition Gébé à la Bibliothèque Nationale François Mitterrand ? Un génie du dessin de presse. Ben oui. Carrément. Carrément allez-y. Il y a tant de choses à redécouvrir chez Gébé. Il y a tant de choses à méditer pour la suite. L’avenir appartient à Gébé. On ne va pas cesser de réparer de Gébé.

https://www.bnf.fr/fr/agenda/gebe-un-genie-du-dessin-de-presse

On se retrouve samedi prochain à L’Archipel pour l’Histoire de la Révolution française telle que vous ne l’avez jamais entendue ?

Bon dimanche, les amis.

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