
Arguments pour la lutte sociale | Lire sur le blog ou le lecteur |
![]() C’est pour répondre à cette question lancinante, y compris par l’affirmative, que le journal Fakir, fondé par François Ruffin, journaliste et réalisateur bien connu devenu depuis député, a tenu, le 30 avril dernier, une soirée . Prévu initialement à la Bourse du travail de Paris, sa délocalisation à la dernière minute de l’événement aux docks de Pantin n’aura pas compromis son succès avec près de trois cent participants-es. La soirée était formellement divisée en trois tables rondes consacrées d’abord à comment rassembler les différents canapés de notre camp social, en particulier autour de la valeur travail, à la démocratie, dont celle de l’abstention qui prévaut au sein des classes populaires devant le vote RN puis de gauche, et sur comment combattre l’alliance entre l’extrême droite et l’extrême argent, avec l’intervention d’une quinzaine de personnalités qu’iels soient élus-es communistes, écologistes, voire insoumis-es critiques, militants-es syndicaux ou associatifs. Difficile de reprendre les près de trois heures de son contenu, qu’on peut d’ailleurs visionner ici , mais l’auteur de ces quelques lignes, qui en était, a retenu ce qui suit : Il a été question d’ubérisation avec Arthur Hay, ancien livreur, Danielle Simonnet ou Leila Chaibi qui se mobilisent pour une transposition mieux-disant socialement de la directive européenne sur le statut des travailleurs des plateformes. Egalement de ségrégation spatiale, pas seulement dans les quartiers qu’on dit populaires mais dans les campagnes, et de lutte pour l’hégémonie culturelle alors votre RN un vote de déclassement plus que sur un contenu sécuritaire, voire identitaire. Signalons aussi le succès à l’applaudimètre de l’intervention de François Boulo, ex-avocat et fort de son expérience dans le mouvement composite des gilets jaunes, pour qui on ne fera pas l’économie d’aller vers cet électorat et de devoir combattre l’oligarchie, également au plan européen, en cas d’accession au pouvoir. Il nous reste deux ans, peut être même moins tant les emballements que nous avons connus ces dernières années sont monnaie courante, pour que la gauche ne soit pas réduite à un signifiant vide, limitée à appeler à voter pour le candidat le moins droitier au second tour des élections, mais redevienne une, voire la force politique centrale en réhabilitant à cet effet des pratiques de socialisation. Ce qui revient en filagramme, c’est comment passer du ressentiment à l’espoir, changer concrètement la vie du plus grand nombre en sortant y compris pour cela de la bulle et des grands discours dans lesquels nombre de militants-es s’ébaudissent, de sorte d’amorcer l’indispensable rupture au plan économique, inespérable du fait de mener des luttes sociales et écologiques d’ampleur qui n’étaient pas juste valeur de témoignages mais gagnantes : vaste programme ! LD |
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