
En direct, guerre à Gaza : les actes dans l’enclave « vont dans le sens d’un nettoyage ethnique et d’un génocide », dénonce le Conseil de l’Europe
Soixante personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens lors des vingt-quatre dernières heures et 100 camions humanitaires sont entrés dans l’enclave vendredi, selon Israël.

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Ce qu’il faut retenir, vendredi 23 mai à 23 heures
- Quinze camions du Programme alimentaire mondial ont été pillés dans la nuit de jeudi à vendredi dans la bande de Gaza, où les Palestiniens subissent aujourd’hui « la période peut-être la plus cruelle » du conflit, selon le secrétaire général de l’ONU.
- « Enfin, l’aide humanitaire entre » mais ce qui est autorisé par Israël ne représente « qu’une pincée d’aide alors qu’un déluge est nécessaire », a dit Antonio Guterres devant la presse à New York, tout en condamnant l’intensification de l’offensive militaire israélienne « avec des niveaux de morts et de destruction atroces ».
- La Défense civile de Gaza a fait état d’au moins 71 morts vendredi dans des frappes israéliennes dans plusieurs zones de la bande de Gaza.
- Les actes dans la bande de Gaza « vont dans le sens d’un nettoyage ethnique et d’un génocide », a dénoncé une rapporteure de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
- La France et l’Arabie saoudite, qui présideront en juin une conférence internationale sur la question palestinienne, ont plaidé vendredi pour des « actes » concrets mettant en place un « plan » vers la solution à deux Etats, israélien et palestinien.
A l’ONU, Paris et Ryad demandent des « actes » vers la solution à deux Etats
La France et l’Arabie saoudite, qui présideront en juin une conférence internationale sur la question palestinienne, ont plaidé vendredi pour des « actes » concrets mettant en place un « plan » vers la solution à deux Etats, israélien et palestinien.
Dans le contexte de la guerre à Gaza et de l’« aggravation de la colonisation en Cisjordanie », il y a « urgence » à « remettre la recherche d’une solution politique au premier plan », a déclaré à l’ONU Anne-Claire Legendre, conseillère Moyen-Orient du président français, Emmanuel Macron, lors d’une réunion préparatoire à cette conférence prévue du 17 au 20 juin.
« La conférence de juin doit constituer une étape décisive, transformative, pour la mise en œuvre effective de cette solution à deux Etats. Il nous faut passer de la parole aux actes, et de la fin de la guerre à Gaza à la fin du conflit » israélo-palestinien, a-t-elle ajouté.
Pour construire un « cadre robuste et crédible pour le jour d’après », elle a notamment insisté sur la nécessité de « désarmer et écarter le Hamas ».
Le résultat de cette conférence convoquée par l’Assemblée générale de l’ONU « doit être plus qu’une déclaration, ce doit être un plan pour l’action », a renchéri Manal Radwan, conseillère du ministre des affaires étrangères saoudien, insistant sur le fait que la paix dans la région « commence par la reconnaissance de la Palestine ».
L’idée de cette conférence est notamment d’enclencher de nouvelles reconnaissances de l’Etat de Palestine, aujourd’hui reconnu par près de 150 pays.
« La voie que nous voulons tracer est claire, c’est celle de la reconnaissance mutuelle », a insisté vendredi Anne-Claire Legendre.
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British Airways ne desservira pas Israël avant la fin de juillet
Selon la radio publique Kan, la compagnie aérienne British Airways a annoncé vendredi avoir suspendu tous ses vols vers Israël jusqu’à la fin de juillet. La compagnie britannique avait d’abord annoncé, après le tir du missile houthi sur l’aéroport Ben Gourion, qu’elle annulerait ses vols jusqu’à la mi-juin.
A Gaza, un père de famille raconte les difficultés pour se nourrir
C’est « un déluge d’aide » qui est nécessaire à Gaza, là où les Palestiniens subissent « la période peut-être la plus cruelle » du conflit, selon l’ONU
Les Palestiniens de Gaza subissent aujourd’hui « la période peut-être la plus cruelle de ce cruel conflit », a dénoncé vendredi le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, évoquant une population affamée et constamment déplacée.
Après plus de deux mois et de demi de blocage, « enfin, l’aide humanitaire entre au compte-gouttes », mais ce qui est autorisé par Israël ne représente « qu’une pincée d’aide alors qu’un déluge est nécessaire », a-t-il insisté devant la presse à New York, notant que les cargaisons de seulement 115 camions avaient pu être collectées par l’ONU depuis lundi.
Sur Le Monde aujourd’hui
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Les actes dans la bande de Gaza « vont dans le sens d’un nettoyage ethnique et d’un génocide », dénonce le Conseil de l’Europe
« Le massacre qui se déroule actuellement » est une « immense tragédie causée par l’homme et pour l’humanité tout entière, car nous le laissons se dérouler sous nos yeux sans intervenir », a jugé vendredi Saskia Kluit, la rapporteure de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) sur la situation humanitaire à Gaza. Mme Kluit a rappelé « la nécessité absolue et urgente de mettre fin à la crise humanitaire concernant les femmes, les enfants et les otages à Gaza ».

Le « blocus total » concernant « les fournitures humanitaires essentielles depuis le 2 mars » ; le confinement de la population palestinienne de la bande de Gaza « dans un espace qui ne cesse de rétrécir » ; l’absence de sécurité dans les zones dites « de sécurité », « tout cela, combiné aux déclarations des membres du gouvernement israélien à l’égard des Gazaouis, rend très difficile d’ignorer que ces actes vont dans le sens d’un nettoyage ethnique et d’un génocide ».
« Les punitions collectives et la déshumanisation des Palestiniens doivent cesser immédiatement », a-t-elle poursuivi. Mme Kluit considère aussi qu’il est « clair que le gouvernement israélien ne respecte pas le droit international humanitaire » et elle exhorte Israël « à mettre immédiatement fin aux meurtres de la population de Gaza et à respecter pleinement ses engagements, en vertu du droit international, à accorder immédiatement un accès indépendant, neutre et sans entrave aux organisations humanitaires » et « à veiller à ce que l’approvisionnement adéquat en biens essentiels dans la bande de Gaza soit immédiatement garanti ».


La rapporteure a en outre appelé au retrait immédiat des « plans visant à expulser la population de Gaza du territoire, qui priveraient les enfants de Gaza du droit à un avenir dans leur patrie ».
« La communauté internationale doit désormais remplir son devoir en disant la vérité et en respectant ses obligations juridiques au titre des conventions de Genève, y compris la convention sur le génocide », a encore réclamé Mme Kluit.

Le chef de l’UNRWA déclare que « personne ne devrait être surpris par des scènes d’aide précieuse pillée, volée ou “perdue” » tellement la situation humanitaire est critique
Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Philippe Lazzarini, écrit sur X que « personne ne devrait être surpris, et encore moins choqué, par des scènes d’aide précieuse pillée, volée ou “perdue”. Les habitants de Gaza sont affamés et privés des produits de base, notamment d’eau et de médicaments, depuis plus de onze semaines ».
Il regrette que « l’aide qui arrive actuellement [soit] comme une aiguille dans une botte de foin. Un flux d’aide significatif et ininterrompu est le seul moyen d’empêcher que la catastrophe actuelle ne s’aggrave davantage ». Le minimum nécessaire, selon lui, est de 500 à 600 camions par jour gérés par l’ONU, soit le flux d’aide entrant pendant la trêve.
Pour rappel, 107 camions d’aide humanitaire sont entrés jeudi dans la bande de Gaza, selon le Cogat, un organisme du ministère de la défense israélien qui chiffre à 100 camions d’aide humanitaire de l’ONU entrés dans l’enclave mercredi ; 93, la veille, et une dizaine, lundi, après deux mois et demi de blocus total. Ces camions doivent être immédiatement déchargés, puis leur cargaison sera chargée dans d’autres véhicules avant de pouvoir rejoindre les entrepôts de l’ONU.
Bonjour Caterina,
Merci pour votre commentaire. Il y a, à Gaza, de nombreux photographes palestiniens qui documentent la situation depuis le début de la guerre. Certains travaillent avec des agences, d’autres sont indépendants. Et oui, bien que vacillant et pas stable, Internet leur permet d’envoyer leurs images.
Le ministère de la santé rapporte la mort de 60 personnes, dans les vingt-quatre dernières heures
Au cours des vingt-quatre dernières heures, 60 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens, selon le ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas. Cent quatre-vingt-cinq personnes ont été blessées, selon cette même source, qui précise que « les statistiques n’incluent pas les hôpitaux du gouvernorat du nord de la bande de Gaza en raison de la difficulté d’y accéder » et qu’un « certain nombre de victimes se trouvent sous les décombres ainsi que dans les rues. Les équipes d’ambulance et de protection civile ne peuvent pas les atteindre. »
Au total, 53 822 personnes ont été tuées dans l’enclave palestinienne, et 122 382 blessées depuis le 7 octobre 2023, d’après le bilan du ministère de la santé, dont les données sont jugées fiables par l’ONU.
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Des sociétés des journalistes françaises, dont celle du « Monde », demandent « l’évacuation » de leurs collaborateurs présents dans la bande de Gaza
Une vingtaine de sociétés des journalistes, dont celles de France 24, RFI ou du Monde, demandent « que [les] collaborateurs et leurs proches soient évacués et à les mettre hors de danger », car ils les jugent « en danger de mort » à cause des bombardements israéliens. Dans un média, la société des journalistes est une association dont les membres sont élus par leurs pairs et qui a pour rôle de veiller aux questions de déontologie et d’indépendance.
« Ils s’appellent Rami El Meghari, Hassan Jaber, Kamal Abu Shabab, Fadi Hossam… Depuis des années, ils collaborent avec des médias français, ce sont nos collègues, nos amis. Sans eux, Gaza serait un trou noir de l’information », plaident-ils, ajoutant que « depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 et le début de l’offensive israélienne, plus de 200 de nos confrères et consœurs gazaouis ont péri, selon les chiffres du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies », rappellent ces SDJ.

A Gaza, le tribut payé par les « soldats inconnus du journalisme »
Une ONG demande aux autorités suisses d’enquêter sur une fondation américaine critiquée
L’organisation non gouvernementale Trial International a demandé à deux autorités suisses – l’autorité fédérale de surveillance des fondations et le département fédéral des affaires étrangères – d’ouvrir des enquêtes administratives pour déterminer si la fondation Gaza Humanitarian Foundation (GHF), soutenue par les Etats-Unis et qui affirme vouloir distribuer l’aide humanitaire à Gaza, respectait le droit, a-t-elle fait savoir dans un communiqué.
L’ONU a déjà affirmé à plusieurs reprises qu’elle ne participera pas à la distribution d’aide par cette fondation, créée il y a quelques mois et dont le siège est à Genève, estimant qu’elle ne respectait pas les principes « d’impartialité, de neutralité et d’indépendance ». Mi-mai, la GHF a annoncé vouloir distribuer près de 300 millions de repas pour une période initiale de 90 jours, mais a insisté cette semaine sur le fait qu’elle souhaitait collaborer avec l’ONU et les organisations humanitaires présentes sur le terrain.
Dans un communiqué publié mercredi, la GHF écrit qu’elle fera appel à des « entreprises de sécurité pour transporter l’aide depuis les points de passage jusqu’aux sites de distribution sécurisés » et « une fois sur place, l’aide sera distribuée directement à la population de Gaza par des équipes humanitaires civiles ». Cet aspect inquiète Trial International.
Critique | Trois livres pour éclairer les causes de l’interminable tragédie du peuple palestinien
- « Comprendre la Palestine »
L’enquête graphique de l’illustratrice Alizée De Pin et du chercheur Xavier Guignard (Les Arènes, 232 pages, 20 euros) mêle récit historique, dessins et infographies. Innovant et élégant dans sa forme, il revisite la fameuse « question de Palestine », le déni de souveraineté fait à ce peuple depuis près d’un siècle.
- « L’Atlas des Palestiniens. Itinéraire d’un peuple sans Etat »
La quatrième édition de cet atlas (Autrement, 96 pages, 24 euros), des universitaires Pierre Blanc et Jean-Paul Chagnollaud et de la cartographe Madeleine Benoit-Guyod, explore une quarantaine de thématiques-clés, en alternant topos didactiques, graphiques et cartes.
- « Rendre impossible un Etat palestinien. L’objectif d’Israël depuis sa création »
L’ouvrage de la juriste émérite Monique Chemillier-Gendreau (Textuel, 160 pages, 17,90 euros), habituée à plaider devant les juridictions internationales, donne l’impression de leur répondre. Ce court essai développe l’idée selon laquelle « le mouvement sioniste a persisté, avant comme après la création de l’Etat d’Israël, dans la volonté de s’approprier toute la terre de Palestine ».
La critique complète de Benjamin Barthe, chef adjoint du service International du Monde :

Israël-Palestine : trois livres pour éclairer les causes de l’interminable tragédie du peuple palestinien
Des chefs des factions palestiniennes proches de l’ancien pouvoir syrien et de l’Iran ont quitté le pays
Deux sources palestiniennes ont assuré, à l’Agence France-Presse (AFP), que des chefs des factions palestiniennes proches de l’ancien pouvoir syrien et de l’Iran avaient quitté le pays en raison de « restrictions » des nouvelles autorités de Damas.
Ces factions qui disposaient d’une grande liberté de mouvement sous Bachar Al-Assad « ont entièrement remis leurs armes » aux autorités syriennes, a précisé l’une des deux sources à l’AFP.
Le désarmement des camps palestiniens va débuter à la mi-juin, selon un responsable gouvernemental libanais
A l’occasion de la première visite du président de l’Autorité palestinienne au Liban depuis 2017, un responsable gouvernemental libanais assure, à l’Agence France-Presse, que le désarmement des camps de réfugiés palestiniens au Liban va commencer à la mi-juin, sur la base d’un accord avec Mahmoud Abbas.
Les parties libanaise et palestinienne « sont convenues de mettre en œuvre un plan pour retirer les armes à partir de la mi-juin dans les camps de Beyrouth, puis dans les autres camps du pays », a précisé le responsable qui a requis l’anonymat. Vendredi, un comité conjoint libano-palestinien dédié à la situation des camps palestiniens, formé à l’occasion de la visite de M. Abbas, a tenu sa première réunion.
Mercredi, le président libanais, Joseph Aoun, et Mahmoud Abbas avaient assuré qu’il n’y aurait plus au Liban d’armes échappant au contrôle de l’Etat, dans un pays où la sécurité dans les camps de réfugiés est assurée par des factions palestiniennes, en vertu d’un accord tacite, où le Fatah de Mahmoud Abbas mais également son rival islamiste Hamas et d’autres groupes armés palestiniens sont présents.
Ce qu’il faut retenir, vendredi 23 mai à 14 heures
- Cent sept camions d’aide humanitaire sont entrés jeudi dans la bande de Gaza, selon le Cogat, un organisme du ministère de la défense israélien qui chiffre à 100 camions d’aide humanitaire de l’ONU entrés dans l’enclave mercredi ; 93, la veille, et une dizaine, lundi, après deux mois et demi de blocus total.
- Seize morts et des dizaines de blessés à la suite des attaques israéliennes nocturnes, annonce la défensive civile de Gaza. Selon le dernier communiqué du ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, 53 762 personnes ont été tuées dans l’enclave.
- Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exhorté Israël à mettre fin immédiatement à la guerre dans la bande de Gaza : « Je vous demande de faire preuve de pitié ». Quelque 2,1 millions de personnes à Gaza se trouvent « en danger de mort imminente », d’après le directeur chargé des urgences sanitaires pour l’OMS. « Au moins 94 % de tous les hôpitaux de la bande de Gaza sont endommagés ou détruits », selon l’Organisation.
- La France reçoit l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Jordanie ce vendredi après-midi, afin de préparer la conférence, coprésidée avec Djeddah, sur une solution au conflit israélo-palestinien dite « à deux Etats » qui aura lieu à New York du 17 au 20 juin, a appris l’Agence France-Presse de source diplomatique.
L’exil d’une famille, de la bande de Gaza vers les Cévennes : « Je n’avais qu’une idée en tête, rester avec ma famille. Si nous devions mourir, ce serait tous ensemble »

Husam Al-Najar, 56 ans, et Diana, son épouse de 46 ans, sont arrivés le 25 avril à Ardaillers, un hameau du Gard situé à 600 mètres d’altitude, avec leurs cinq enfants, âgés de 4 à 20 ans, qui n’avaient jamais quitté Gaza. Docteur en ingénierie de l’environnement dans la ville de Gaza, professeur et chercheur spécialiste de l’eau, Husam Al-Najar est l’un des lauréats de Pause, le programme national d’accueil en urgence des scientifiques et des artistes en exil mené par le Collège de France depuis janvier 2017.
Une semaine après leur arrivée dans le sud de la France, au terme d’un périple harassant et éprouvant, la famille cherche le calme et le silence. Ils sont arrivés avec, pour tout bagage, un téléphone portable. Les autorités israéliennes leur ont interdit d’emporter le moindre effet personnel. Pas un vêtement, pas un livre, pas une photo, pas l’ordinateur sur lequel étaient compilées les trente années de recherche du père. A ces évocations, l’homme éclate en sanglots, puis s’excuse de ses larmes.
Le reportage d’Agathe Beaudouin, correspondante du Monde à Nîmes :

L’exil d’une famille, de la bande de Gaza vers les Cévennes : « Je n’avais qu’une idée en tête, rester avec ma famille. Si nous devions mourir, ce serait tous ensemble »
Yaïr Golan répond après son exclusion de l’armée de réserve par le ministre de la défense
Dans un post sur X, l’ancien chef d’état-major adjoint de l’armée israélienne et actuel chef de file de la gauche écrit : « La dernière fois que j’ai porté un uniforme de [l’armée israélienne], c’était le 7-Octobre, lorsque je suis allé dans le Sud pour sauver des civils à la suite du terrible échec de votre gouvernement en matière de sécurité. Je promets que je continuerai à tout faire pour Israël et sa sécurité, et je suis sûr que vous continuerez à flatter Nétanyahou et sa machine à poison », après que le ministre de la défense a annoncé avoir passé l’ordre de l’exclure de l’armée de réserve.
Cette décision survient après que, mardi, Yaïr Golan a déclaré : « Un pays sain ne fait pas la guerre à des civils, n’a pas pour passe-temps de tuer des bébés, et ne se fixe pas pour objectif d’expulser des populations », dans une allusion au plan d’« émigration volontaire » des Palestiniens de Gaza soutenu par le gouvernement.
La France reçoit l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Jordanie ce vendredi après-midi
Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, reçoit ce vendredi après-midi ses homologues d’Arabie saoudite, de Jordanie et d’Egypte afin de préparer la conférence, coprésidée avec Djeddah, sur une solution au conflit israélo-palestinien dite « à deux Etats » qui aura lieu à New York du 17 au 20 juin, a appris l’Agence France-Presse de source diplomatique.
« C’est une réunion de travail, à 15 h 30, avec ses homologues égyptien, jordanien et saoudien », a-t-elle précisé, ajoutant qu’il n’y aurait pas de point presse.
« Pour pouvoir envisager une solution à deux Etats, la question de la reconnaissance des Etats par les uns et par les autres est absolument cruciale », a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des affaires étrangères, sur Franceinfo ce vendredi, sans être en mesure de dire si des reconnaissances d’Israël pourraient intervenir en juin mais évoquant plutôt un mouvement vers la normalisation.
Près de 150 pays reconnaissent l’Etat de Palestine, qui siège comme membre observateur aux Nations unies mais pas comme membre à part entière en l’absence d’un vote favorable du Conseil de sécurité.
« La reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France est désormais une urgence »
A la suite de ses propos critiques concernant la guerre à Gaza, Yaïr Golan est exclu de l’armée de réserve israélienne, annonce le ministre de la défense
« A la lumière du comportement de Yaïr Golan », après que ce dernier a déclaré mardi qu’« un pays sain n’a pas pour passe-temps de tuer des bébés », le ministre de la défense de l’Etat hébreu annonce avoir donné l’ordre à l’armée de « ne plus [l’]appeler pour le service de réserve, de lui interdire de porter l’uniforme de Tsahal [le nom donné par Israël à son armée] et d’entrer dans les bases [militaires] », selon les médias israéliens, dont Haaretz.
Les propos du chef des démocrates et ancien chef d’état-major adjoint de l’armée ont suscité de vives critiques de la part des membres du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, dont certains ont demandé l’ouverture d’une enquête pour appel à la haine. Le centriste Yaïr Lapid, chef du premier parti de l’opposition, a lui aussi condamné les propos.
« Il n’y a pas de place pour des gens comme Golan dans la vie publique, et j’attends de tous les représentants publics de droite et de gauche qu’ils dénoncent son comportement », conclut M. Katz dans son communiqué.

En Israël, le chef de file de la gauche vilipendé pour avoir mis en cause les méthodes de l’armée dans la bande de Gaza
Le rapprochement de Donald Trump avec les monarchies du Golfe limite le jeu israélien au Moyen-Orient
Au cours des dernières semaines, Benyamin Nétanyahou a été pris de court par les décisions de son allié américain. Alors que le gouvernement israélien reste enferré dans une position maximaliste sur de nombreux dossiers, l’attention de la Maison Blanche se porte ailleurs.
L’analyse d’Hélène Sallon, correspondante du Monde à Beyrouth :
caterina