
La Russie dénonce « l’ultimatum » occidental pour un cessez-le-feu (mais sans répondre à Volodymyr Zelensky)
Malgré l’initiative de négociations directes avec l’Ukraine, ce jeudi à Istanbul, la Russie refuse de se plier à un cessez-le-feu, posé sous forme d’ultimatum par Kiev et ses alliés.
INTERNATIONAL – Une manière de faire qui ne convient pas à la Russie. En pressant Moscou de mettre en place un cessez-le-feu de 30 jours avant des négociations directes entre la Russie et l’Ukraine sur l’issue du conflit, Kiev et ses alliés européens ont reçu une réponse cash de la part du Kremlin ce lundi 12 mai. Une date proposée par les Occidentaux le week-end dernier pour instaurer cette éventuelle trêve.
Par la voix du porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, la Russie de Vladimir Poutine a dénoncé un « langage des ultimatums (…) inacceptable pour la Russie ». « Il ne convient pas. On ne peut pas parler ainsi à la Russie », a ajouté la voix du Kremlin lors d’un briefing quotidien, où il a été souligné que la Russie souhaite des négociations « sérieuses » pour aboutir à une paix à long terme.
« Nous sommes disposées à chercher de manière sérieuse des voies de règlement pacifique à long terme », a-t-il ajouté, mais sans le moindre mot sur la proposition du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Vladimir Poutine pour se voir « en personne » jeudi à Istanbul. Ce qui serait une première depuis le début de la guerre entamée par la Russie en février 2022.
Deux visions opposées
D’ailleurs, ce lundi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a estimé que la Russie « ignore complètement » cette proposition de trêve. Accusant au passage Moscou d’« attaquer les positions ukrainiennes sur tout le long de la ligne de front ». Mais Volodymyr Zelensky reste campé sur sa position : celle d’« attendre » son homologue russe en Turquie jeudi, après la proposition de ce dernier pour des négociations « directes » et « sans condition préalable ». « J’espère que cette fois, les Russes ne chercheront pas d’excuses », avait-il commenté.
Dans ce contexte, difficile de voir comment le rendez-vous fixé jeudi à Istanbul entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine pourra avoir lieu. Pour rappel, les Européens et les Américains ont d’abord demandé à la Russie d’accepter un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours avant d’entamer des pourparlers avec la Russie jeudi. La Russie, de son côté, souhaite procéder dans l’ordre inverse, avec des pourparlers, puis un cessez-le-feu.
Très présent dans les échanges, le président français Emmanuel Macron insistait encore dimanche sur « la nécessité d’un cessez-le-feu » préalable pour que la rencontre entre l’Ukraine et la Russie à Istanbul, proposée par Vladimir Poutine et acceptée par Volodymyr Zelensky, puisse se tenir. Le président américain Donald Trump a pour sa part exhorté dimanche l’Ukraine et la Russie à se rencontrer sans délai.
À l’issue d’une nouvelle discussion ce lundi entre Kiev et ses « collègues européens », dont la France, les responsables européens ont demandé à Moscou des progrès « sans tarder ». De son côté, Volodymyr Zelensky a assuré que son pays souhaitait que « le président Trump soit là » en Turquie pour d’éventuels pourparlers directs entre Kiev et Moscou. Le dirigeant américain ayant envisagé de s’y rendre, puisque cela coïncide avec son voyage dans la région du Moyen-Orient cette semaine.
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