Lundimatin #475 | 12 mai

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#475 | 12 mai
Indéfendables ?
À propos de la vague d’attaques contre le système pénitentiaire signée DDPF
Alessandro Stella

Le mois dernier, une vague d’actions ciblait le système carcéral français. A chaque fois, le sigle DDPF pour Défense des Droits des Prisonniers Français était retrouvé sur les lieux. En parallèle, un canal Telegram revendiquait cette campagne et en explicitait les revendications, soit le respect des droits des prisonniers décrits comme systématiquement bafoués. L’historien Alessandro Stella revient sur cette « affaire » pour la recontextualiser à la fois dans le moment politique présent mais aussi plus généralement dans l’histoire du « narcotrafic » et de la politique pénale qui prétend le réprimer aux quatre coins du globe depuis les années 1960. Le chercheur souligne par ailleurs le peu de soutien reçu par les prisonniers alors que pendant des décennies, la question carcérale était reconnue comme une pierre angulaire de l’ordre établi.

Le fascisme et le spectacle de la mort
Ian Alan Paul

Dans ce nouvel essai, Ian Alan Paul [1] analyse le rôle des images dans la fascisation en cours et la manière dont la mort et la désolation se confondent désormais visiblement avec l’organisation quotidienne du capitalisme et donc de nos vies. Ou comment notre accoutumance aux images de mort qui défilent sur nos écrans, nous prépare culturellement au fascisme.

Lundi Bon Sang de Bonsoir Cinéma
Épisode 4 : Cannes, la critique, la Palestine

Pour ce 4e épisode de lundi bon sang de bonsoir cinéma, Nicolas Klotz, Saad Chakali et Victor Morozov discutent de cette figure presque évanouie : le critique de cinéma. Mais comme toujours, il s’agira d’abord de parler de tout le reste, comment bifurquer de l’industrie et s’en foutre de Cannes, comment encore faire du cinéma politique alors que Gaza, comment persévérer dans l’impasse jusqu’à ce que le réel se fissure. Plus de détails dans le chapitrage ci-dessous.

Guide d’une personne ordinaire dans le monde de Trump
sur les sources théoriques fondamentales du trumpisme

En 2006, l’écrivaine et activiste indienne Arundhati Roy publiait An Ordinary Person’s Guide to Empire, pour décortiquer et dénoncer ce qu’était réellement la politique de George W. Bush. Un tel « guide d’une personne ordinaire » fait défaut aujourd’hui pour comprendre les racines de la politique de Donald Trump. Nous ne disposons, pour le moment, que d’explications partielles, qui ignorent le plus souvent les sources théoriques fondamentales de la pensée-Trump. Or, ces sources sont documentées, connues et accessibles. Mettons-nous au travail, car il est urgent de mesurer les dangers que nous courons : en finir avec toute forme de démocratie, pas seulement la délégation de pouvoir lors des élections, mais aussi un système de santé efficace, de l’instruction publique, de la culture, des bibliothèques et des médiathèques, des théâtres et des transports publics, bref : tout ce dont nous avons réellement besoin. En attendant un véritable travail de fond sur le futur proche made in Trump, ce « guide »-ci n’est pas de la même ampleur que celui d’Arundhati Roy, mais il ne demande qu’à être complété !

L’Estallido Social
Un documentaire sur l’explosion insurrectionnelle chilienne de 2019

En 2019, le Chili a connu l’un des mouvements sociaux et insurrectionnels les plus puissants et massifs de ces dernières décennies. Tout a commencé le 18 octobre, à partir d’une banale augmentation du prix du ticket de métro : la jeunesse est descendue dans la rue et a déclenché un mouvement de fraude de masse, puis de sabotages. La répression a été immédiate et brutale mais plutôt que d’éteindre la révolte, elle l’a fait exploser. En quelques jours et pendant plusieurs mois, c’est tout le pays qui s’est soulevé : émeutes de masse, pillages de grands magasins, sabotages, grève générale, incendies de banques, de commissariats et de toutes sortes d’institutions. Avec L’Estallido Social le collectif de vidéastes Sub.Media nous replonge dans ce mouvement extra-ordinaire, tant par son ampleur que par sa créativité, son audace et sa popularité. 1H30 d’images d’archives, de témoignages et d’interviews, il s’agit du premier épisode de leur nouvelle série InterRebellium, entre les soulèvements, qui couvrira la vague mondiale de révoltes de 2018 à 2020. Il s’agit de comprendre les réussites comme les échecs de la vague précédent, pour préparer la suivante.

Extrême contemporain
Natanaële Chatelain

Le trop d’images nous enlève la vue, le trop de bruit
assomme.
Chacun s’affaire à trouver sa part de marché comme s’il n’y avait pas d’alternative. Exagération des couleurs et des sentiments
jusqu’à l’écœurement. Tourisme – vains déplacements où tout le monde reste chez soi !
Le cosmicide dans les mains de tous.
Perdu le sens du proche et du lointain.
Perdu le murmure impeccable des choses mêmes.
Perdu le ressac de la mémoire des morts dans nos vies –
ne reste que des abstractions contre l’éternité d’une vitre.

Mayotte : journal de bord, 3e récit
Hakim, Nassibia, Claude, et tous les autres

J’évoque ici la vie de quelques habitants, mahorais, comoriens ou congolais, jeunes ou adultes. Et à côté de ces histoires, des réalités départementales qui conjuguent misères et opulence sur une île d’environ 40 km de long et 20 km de large pour la Grande-Terre, prise entre importations de produits de qualités médiocres et multipliés à foison, pollutions, réchauffement climatique, flux migratoires et rêves inaccessibles. Ce texte prolonge ceux parus les 20 janvier et 5 février dernier.

Qu’est-ce qu’un film colonial ?
À propos de L’imaginaire colonial au cinéma d’Alain Brossat
Alain Naze

Le nouveau livre d’Alain Brossat vise à faire émerger un genre cinématographique inédit, celui du « film colonial ». La spécificité de ce genre tient d’abord au fait qu’il emprunte à de multiples autres genres, déjà cartographiés, comme le film noir, le western, le film d’aventures, etc., ou, plutôt, qu’il a existé jusqu’ici de façon seulement masquée, non nommée. C’est donc à un travail de décryptage auquel nous invite l’auteur, en mettant en place un ensemble d’indices, de constantes, de critères permettant d’identifier ce genre cinématographique derrière les étiquetages classiques.

Le temps des assassins des assassins
Atelier Oncléo

Walter Benjamin dit quelque part que le salut viendra des enfants. Mais si les enfants sont affamés, assassinés ?

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