Trump rétablit des milliers de visas étudiants : une victoire de la mobilisation contre l’extrême-droite

Signalé par Nelpal

Après une offensive féroce contre les étudiants étrangers mobilisés pour la Palestine aux États-Unis, Trump recule. Ce sont des milliers de visas qui avaient été retirés, en plus de nombreux retraits de diplômes et des expulsions d’universités.

Face à l’opposition et à l’indignation croissantes suscitées par son programme réactionnaire, le 25 avril dernier, Donald Trump a été contraint de rétablir des milliers de visas d’étudiants étrangers que son administration avait tenté de révoquer. Une réponse aux nombreuses mobilisations organisés depuis le début du génocide dans de nombreuses facultés dont des universités d’élite. Que ce soit par des occupations de bâtiments, des campements sauvages ou des rassemblements de solidarité, le mouvement étudiant américain n’a cessé d’exprimer son soutien à la Palestine et à se positionner contre le gouvernement xénophobe et réactionnaire de Trump.

Face à la combativité des étudiants sur les deux dernières années, Trump avait annoncé des « mesures supplémentaires » en matière de répression en début d’année. Le président avait signé un décret qui renforçait le lien entre les départements de l’Education, de la Justice et de la Sécurité Intérieure. Faisant des étudiants mobilisés de véritables ennemis intérieurs, Trump a imposé aux administrations des universités mobilisées de réprimer la contestation, en utilisant notamment la menace de gel de subventions pour faire pression.

La répression est montée d’un cran quand le gouvernement Trump, avec la complicité des directions d’université, a commencé a cibler des figures du mouvement, comme Mahmoud Khalil, un militant palestinien de la mobilisation à l’université de Columbia. Il a été interpellé à son domicile, puis a vu sa carte verte révoquée avant d’être incarcéré en centre de rétention en avril dernier. Alors même que son titre de séjour lui permet un accès aux mêmes droits qu’un citoyen américain, il est jugé de manière extrêmement brutale et expéditive et risque aujourd’hui la déportation.

Une administration sous tension poussée par des mobilisations massives

L’annonce du rétablissement des visas des étudiants étrangers représente un recul considérable de l’administration Trump, qui ne parvient pas à imposer la répression totale du mouvement de solidarité avec la Palestine qui relève la tête.

Cette annonce limite considérablement les tentatives de son administration de réprimer la dissidence des universités et d’enclencher des déportations massives. Elle témoigne de la puissance et de l’importance de la résistance de masse par en bas, et montre que Trump n’a jamais eu de réel mandat pour son programme réactionnaire. L’opposition aux politiques autoritaires de Trump n’a cessé de croître depuis que ce dernier a entamé son second mandat. En allant des manifestations de jeunes immigrés contre le service d’immigration ICE aux rassemblements Stand Up For Science pour s’opposer à la censure xénophobe et réactionnaire dans la recherche universitaire, il y a eu des signes précoces que l’administration serait confrontée à la résistance des travailleurs et des communautés opprimées.

Récemment, cette opposition a mobilisé des milliers de personnes pendant des week-end entiers. Une expression de l’indignation contre les mesures austéritaires et autoritaires que Trump et son cabinet tentent de mettre en œuvre, mais aussi de la répression qui s’abat sur les travailleurs et les communautés opprimées. En ce sens, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui se sont rassemblées ce 1er Mai dans une mobilisation particulièrement radicale. Des organisations de défense des droits des immigrés aux collectifs écologistes, l’ensemble des manifestants se sont rassemblés contre Trump et l’extrême droite.

C’est cette résistance dans les rues qui a forcé Trump à faire marche arrière dans sa tentative d’expulser des milliers d’étudiants. Dans une première tentative de contestation, près de 130 étudiants ont déposé une plainte commune, visant les ministres de la Justice, de la Sécurité Intérieure et de la police de l’immigration. Cette dénonciation depuis les tribunaux de la répression politique comme levier d’attaque xénophobe était un premier pas pour faire reculer le président. Mais c’est bien la résistance de masse dans les rues qui a fait pencher la balance.

L’administration Trump s’est empressée de dire que son revirement n’était que « temporaire ». Même s’il recule sur son attaque contre des milliers d’étudiants internationaux, le gouvernement cherchera certainement à la faire passer par des moyens détournés. C’est ce qui s’est passé lors du premier mandat de Trump, lorsque l’administration a fait marche arrière sur l’interdiction de voyager pour des personnes venant de pays majoritairement musulmans. Des manifestants avaient envahi les aéroports en signe d’opposition, menant à un premier recul, que l’administration a ensuite contourné en faisant adopter une interdiction de voyager plus modérée mais tout aussi raciste.

Aujourd’hui, certains étudiants internationaux et travailleurs universitaires qui ont été ciblés par cette administration dorment encore dans des centres de rétention et l’administration Trump continue de cracher son venin sur le mouvement des campus universitaires contre le génocide.

Les manifestations qui ont contraint Trump à rétablir des milliers de visas doivent se poursuivre et s’amplifier pour obtenir la libération immédiate de Mahmoud Khalil et de tous les militants de la Palestine détenus par l’ICE, ainsi que le retour des immigrés qui ont disparu ou qui ont été envoyés dans la prison du Salvador.

Le rétablissement des visas étudiants est une victoire importante qui doit être un point d’appui pour une mobilisation plus large. Elle doit nous rappeler que Trump n’est pas tout-puissant, en nous montrant la capacité de la force collective à faire reculer l’extrême-droite.

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