
Perte du triple A : Wall Street fébrile après la baisse de la note des États-Unis
Wall Street a vécu un lundi désagréable après la dégradation par Moody’s de la note américaine. Les États-Unis viennent de perdre leur triple A.

C’est un camouflet pour l’économie américaine. L’agence de notation Moody’s a annoncé la perte du triple A pour les États-Unis. Face à cette situation, Wall Street affiche une certaine fébrilité.
Le centre de la Bourse américaine, Wall Street, a été frappé de plein fouet par une annonce que nombre d’analystes redoutaient depuis des mois. L’agence de notation Moody’s a retiré aux États-Unis leur précieuse note de crédit « Aaa », la plus élevée du système, pour la rétrograder à « Aa1 ». Cette décision historique, inédite dans l’histoire contemporaine américaine, vient exacerber les inquiétudes des investisseurs face à une situation budgétaire jugée de plus en plus incontrôlable.
Dès l’ouverture cette semaine, les salles de marché de New York ont vibré d’inquiétude. Le Dow Jones a vacillé (-0,03 %), le Nasdaq s’est replié (-0,39 %), et le S&P 500 a lâché 0,29 %. « La perte du triple A a attiré l’attention du marché, alors que la journée était relativement dépourvue de catalyseurs », a souligné Art Hogan, stratège chez B. Riley Wealth Management, dans une déclaration à l’Agence France-Presse.
Moody’s n’est pas la première à sanctionner la gestion budgétaire américaine : Standard & Poor’s l’avait fait dès 2011, suivie par Fitch en 2023. Mais ce nouvel abaissement, venant de la dernière agence à maintenir la confiance maximale, sonne comme une perte de crédibilité majeure dans la capacité des États-Unis à endiguer la crise des finances publiques.
Un verdict implacable sur la gestion de la dette américaine
La justification de Moody’s est sans appel : « Les gouvernements et élus successifs n’ont pas su s’entendre pour prendre les mesures permettant d’inverser la tendance conduisant à un déficit annuel important », explique l’agence dans un communiqué. L’endettement public ne cesse de grimper, la dette représentant désormais près de 98 % du PIB, et pourrait atteindre 134 % d’ici 2035, selon des estimations relayées par les médias américains.
Malgré cette rétrogradation, Moody’s maintient une perspective stable, invoquant « la profondeur, les revenus élevés, la forte croissance potentielle et la capacité d’innovation » de l’économie américaine. Une façon de dire que le patient est malade, mais pas (encore) en soins intensifs.
La Maison-Blanche n’a pas tardé à réagir. Steven Cheung, directeur de la communication présidentielle, a vertement attaqué Moody’s sur le réseau X, ciblant notamment Mark Zandi, économiste en chef chez Moody’s Analytics : « Personne ne prend ses « analyses » au sérieux. Il a été prouvé qu’il avait tort à maintes reprises ». De son côté, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a tenté de minimiser l’événement, qualifiant la décision d’« indicateur à retardement » et rejetant la responsabilité sur l’administration Biden.
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