Lundimatin #478 | 2 juin

Lundimatin #478 | 2 juin

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Victoire du PSG
Pourquoi le football est un sport véritablement populaire

La victoire du PSG en finale de la Ligue des Champions ce samedi n’aura échappé à personne. Si certains se sont émus que des « barbares » gâchent la fête et ce grand moment de ferveur national (hors Marseille), d’autres n’auront pas manqué de rappeler que ce la réussite consacrée est aussi celle de l’argent-roi du Qatar. Critique de droite, critique de gauche. Mais une question subsiste : d’où vient la popularité d’un sport ainsi fait ? Comment est-il possible que celles et ceux qui ont le moins intérêt à prêter attention à cet événement puissent être ainsi pris.e.s de passion ? Nous proposons ici de comprendre la joie du football, non pas depuis un surplomb sociologisant mais techniquement, depuis l’intérieur même de sa pratique et de ses gestes. Ces fragments en chantier, volontairement rabotés et réorganisés, constituerons l’une des dix parties d’un livre formidable sur le sport qui paraîtra à la rentrée aux éditions lundimatin.

De la fête et des barbares
Quelques réflexions sur la victoire du PSG

« Les vrais supporters du PSG sont en train de s’enthousiasmer devant le magnifique match de leur équipe. Pendant ce temps-là, des barbares sont venus dans les rues de Paris pour commettre des délits et provoquer les forces de l’ordre. (…) Il est insupportable qu’il ne soit pas envisageable de faire la fête sans craindre la sauvagerie d’une minorité de voyous qui ne respectent rien. »

Bruno Retailleau

La propriété intellectuelle : une idée radine pour gens fatigués
Sébastien Charbonnier

Fusionner deux mondes du capitalisme : circulation marchande des objets meubles et rente des biens immobiliers ? C’est possible grâce à l’invention de la propriété intellectuelle, qui réunit le pire du capitalisme : toucher une rente d’un bien dont on serait propriétaire immuable (puisque l’idée viendrait du « soi »), mais à la manière d’une jouissance marchande dont les usagères peuvent être infinies. C’est le point commun en Pfizer et le dernier succès en librairie : pouvoir toucher des millions d’euros à partir de quelques mois de travail – soit une disproportion gigantesque entre l’activité réelle et sa valorisation marchande. Une sorte de fantasme capitaliste, pas loin de l’imaginaire de la loterie (trouver la bonne idée, comme on trouverait les bons numéros…), d’accumulation extrêmement dense de valeur d’échange. L’hypothèse ici avancée est que nous perdons rien moins que la matérialité des idées, qui est de nous transformer et d’augmenter notre puissance d’agir. La propriété intellectuelle construit un monde de simulacres dans lequel les autres se voient empêchées d’accéder, privées de devenir puisque n’ayant pas le droit à la réappropriation libre.

Le sionisme est une machine de guerre
Commentaires sur l̶a̶ ̶g̶u̶e̶r̶r̶e̶ le génocide en cours…

Si vous n’avez jamais lu le dialogue entre Gilles Deleuze et l’écrivain palestinien Elias Sanbar, intitulé Les indiens de Palestineil est disponible ici.. Dans cette continuité, nous avons reçu ces quelques brefs commentaires sur le génocide en cours, à parti du concept de machine de guerre développé par Deleuze.

Police, polisse, polis
« La psychiatrie n’est pas en crise, c’est la crise qui est psychiatrisée »

Après avoir lu l’article Sur l’autisme, la psychose et leurs interprétations sauvages, Le ratage de Pulsion de Sandra Lucbert et Frédéric Lordon, un lecteur nous a transmis cet excellent billet d’humeur dans lequel il raconte, depuis la position de patient, c’est qu’est la psychiatrie, son pouvoir, son savoir, ce que ça fait sur les corps, et comment y trouver un petit peu d’air.

Désastre et critique
« Pourquoi et comment en sommes-nous arrivés à un tel malheur ? »

Nous poursuivons le travail esthétique et politique de réflexion autour de la question du désastre, de la communauté et de la parole inaudible du malheur [1]. La question est toujours la même : pourquoi et comment en sommes-nous arrivés à un tel malheur ? Une question volontairement naïve dont les réponses sont nombreuses : politiques, matérielles, existentielles. Capitalisme et domination de classe, accumulation de puissance et de technologies des nations impérialistes, déshumanisation organisée, destruction des solidarités effectives, pillages. Les pages qui suivent prennent un des chemins possibles de ces nombreuses réponses, qui toutes doivent se complémenter. Le pari n’est donc pas de subsumer le politique dans la métaphysique et de raconter une belle histoire théologico-politique, mais de repérer dans une histoire longue de la pensée, un mouvement, une tendance, celle du désastrement. L’étude qui suit assume une écriture associative et non rigoureuse, qui cherche à conceptualiser sauvagement. C’est une liberté que ce texte s’octroie et sa limite pleine et entière.

Fragments pour la Palestine
Mahmoud Darwich feat. W. Benjamin, D. Kopenawa, J. Genet, J-L. Godard, G. Deleuze

L’atelier Oncléo présente un mash-up sonore avec « Le dernier discours de l’homme rouge » de Mahmoud Darwich (trad. Elias Sanbar) featuring W. Benjamin, D. Kopenawa, J. Genet, J-L. Godard, G. Deleuze, et quelques bonus de l’Atelier.

« Il n’y a pas de fatalité ! »
Réflexions lycéennes

Que se passe-t-il lorsque après des mois d’agitations et de rencontres un mouvement se termine ? Qu’est-ce qu’être lycéen en 2025 implique de ténacité et de désillusion ? À quoi les enfants perdus peuvent-ils encore s’accrocher ? C’est ce que raconte un jeune lycéen toulousain à travers ces quelques réflexions…

Le matador maudit
Jean Christophe Herveet

Après la publication des pensées post-corrida de Louise Chennevière et les objections affûtées d’un lecteur, c’est au tour de Jean Christophe Herveet de proposer une autre histoire de corrida, tirée de ses « recherches ethnologiques fantaisistes ».

Dévier pour aller vers
à partir de Les gardiens de la terre de Marc Klapczynski et Dévier de Guillaume Sabin

« Rappelle-toi ce qu’a dit M. Guizot, qu’un travail incessant tenant l’ouvrier sans relâche à assurer le pain du lendemain était la condition indispensable pour garantir la société… »
Jacques Rancière, La nuit des prolétaires  [2]

Florestania
À propos de Le Réveil des peuples de la Terre d’Ailton Krenak

Après Idées pour retarder la fin du monde et Futur ancestral [3], voici donc le « gros morceau » de cette trilogie : Le Réveil des peuples de la Terre [4]. Alors que les deux premiers titres ne comptaient respectivement que soixante et quatre-vingts pages, celui-ci en compte trois cent dix. Il s’agit de la traduction du livre Encontros, édité en 2015, et qui réunit des entretiens donnés par Ailton Krenak entre 1984 et 2013, complétés par un entretien réalisé en 2022 plus une postface de l’anthropologue brésilienne Els Lagrou qui vient actualiser, en quelque sorte, la préface écrite pour l’édition originale brésilienne par son collègue Eduardo Viveiros de Castro.

Sex work is work
[Mayday Podcast]

Cette semaine, le podcast Mayday donne la parole à une prof de pole dance et à un travailleur du sexe
et revient notamment sur l’occupation de l’église Saint-Nizier à Lyon par des prostituées, il y a 50 ans.

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