Le monde n’avait pas besoin de plus de chaos

La bombe nucléaire iranienne n’était pas imminente, et cette agression a été lancée alors même que l’Iran se trouvait à la table des négociations sur son programme nucléaire.
En tant que Syrien, je ne suis pas opposé par principe aux ingérences lorsqu’elles visent à mettre fin à un bain de sang ou à un génocide. Mais dans ce cas précis, bien que la barbarie du régime iranien ne soit plus à démontrer, il ne menait pas une guerre contre sa population, ne bombardait pas ses villes et villages, et ne massacrait pas massivement ses citoyens.
Aussi terrible soit-elle, la répression politique ne saurait justifier une agression militaire qui menace la destruction d’un pays, avec des conséquences humaines imprévisibles.
Tout cela pourquoi ? Pour écarter un risque hypothétique à long terme d’un Iran nucléaire — une position qui reflète la perception israélienne d’une menace existentielle. Mais que cela se fasse au prix du sang et du chaos n’est pas un problème pour Netanyahou : c’est là le sens du suprémacisme qui anime l’action de son gouvernement.
Et voilà que de nombreux responsables politiques européens soutiennent cette agression, ces mêmes responsables incapables d’exercer la moindre pression ou d’agir pour stopper le nettoyage ethnique en cours à Gaza. Ceux-là mêmes qui exigent de l’Iran sa dénucléarisation au nom de la sécurité d’Israël n’ont aucune exigence en ce qui concerne le respect de la vie des Palestiniens.
Il n’y a pas d’analyse géopolitique à apporter aux événements actuels au Moyen-Orient. Nous faisons face à un suprémacisme qui écrase, domine et humilie tout ce qui l’entoure. Celui-là même qui a tué 53 000 Palestiniens à Gaza, dont 18 000 enfants, ne cherche pas à libérer les Iraniens, mais à dominer la région.
Et tout cela ne conduit qu’à une seule chose : rendre la vie humaine insignifiante — à Gaza comme à Téhéran, et dans bien d’autres villes et pays. Et lorsque, tragiquement, un terroriste tue à Tel Aviv, à Londres ou à Paris, il envoie un message glaçant : « Vos vies sont aussi insignifiantes que les nôtres. » Oui il méprise nos vies humaines comme on méprise les leurs et quoi de plus méprisant que d’entendre sur BFM que cette offensive en Iran est nécessaire, prononcée par des « experts » loin de la souffrance que va engendrer les bombes sur les civils, téléspectateurs de la mort…
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