En France, nous suffoquons avec des températures avoisinant les 40°C, qui deviennent désormais la norme pour le mois de juin. Plusieurs régions sont déjà en alerte sécheresse. En Syrie, une grande partie du blé semé n’a pas produit de grains, faute de pluies suffisantes, menaçant la fragile stabilité d’un pays où plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Nous ne mesurons pas encore pleinement l’impact de ces réalités qui, d’année en année, s’imposent à nous avec une violence croissante. Et pendant ce temps, je découvre, comme beaucoup, le faste sordide du mariage de Jeff Bezos à Venise, où une centaine de jets privés ont transporté les ultra-riches de la planète.
Nous avons dépassé l’ère de la simple accumulation ostentatoire de richesse de personnes qui se contentent de cumuler bêtement en narguant ceux dont le destin est fait de pauvreté. Aujourd’hui, ces ultra-riches s’affichent sans détour comme les nouveaux maîtres du monde, et ils le sont. Bezos, mieux que quiconque, connaît l’impact du transport aérien sur le réchauffement climatique. Peu importe : lui et ses semblables prétendent aussi faire partie de la solution, comme lorsqu’il offre trois millions d’euros à des associations pour la préservation de la lagune vénitienne.
Le problème ne se résume pas à leurs déplacements en jet, à leurs apéritifs en apesanteur ou dans leurs yachts de 150 mètres qui tournent 24h/24 au cas où Monsieur aurait soudain envie de prendre la mer… Leur influence va au-delà de briser les efforts des militants écologistes et des citoyens qui appellent à la sobriété et au respect du vivant.
Ces puissants ont massivement investi les sphères politiques et médiatiques, bloquant toute régulation sérieuse des flux financiers qui leur permettent d’échapper à l’impôt. Cela se traduit par l’endettement des États et leur appauvrissement progressif. Ce schéma est ici volontairement simplifié, mais le mécanisme est bien réel. Trop souvent, les responsables politiques, notamment à gauche, s’attaquent aux conséquences (retraites, éducation, santé) sans oser s’en prendre à la cause structurelle du déséquilibre, là ou la droite soutient cette ultra richesse.
Or, le problème est bien plus global qu’il n’y paraît. Et la puissance politique et médiatique de ces ultra-riches remet en question un des fondements essentiels de la démocratie libérale : l’égalité entre citoyens. L’intelligence artificielle ne fait que renforcer cette domination de l’argent. Comme l’automatisation qui a transformé l’industrie, l’IA est en train de bouleverser le monde des services, sans qu’un véritable débat démocratique n’ait lieu renforcant ainsi le pouvoir du capital.
Et pendant ce temps là, certains responsables politiques vont jusqu’à prôner l’allongement du temps de travail hebdomadaire et sur l’ensemble de la vie active, un peu comme préconiser une tisane comme soin à un malade du cancer. À ce rythme, certains vont proposer de généraliser les pauses-pipi dans des bouteilles, comme dans les entrepôts d’Amazon ?
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