
Après des arrivées records d’embarcation de migrants au Royaume-Uni, au départ des côtes françaises, Paris envisage de changer de doctrine et de mener des inspections de bateaux en pleine mer, ce qu’elle refusait de faire jusque-là malgré les pressions de Londres. Près de 1 200 personnes ont débarqué dans la seule journée du samedi 2 juin, un record depuis près de deux ans. Après une baisse des traversées en 2023, les traversées illégales ont connu un bon net en 2024 et suivent encore cette tendance cette année. Mais l’intervention des forces de l’ordre en pleine mer pourrait faire courir de nouveaux risques aux candidats aux départs.
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Si la situation de ces bateaux pneumatiques se retrouve à la croisée de plusieurs conventions maritimes, la France a jusque-là choisi de n’intervenir qu’en cas de danger pour les occupants.
« Depuis le début des traversées maritimes en direction du Royaume-Uni, l’État français a choisi de hiérarchiser le sauvetage en mer comme prenant la primeur sur toutes ces conventions », explique Camille Martel, doctorante en géographie qui travaille sur le sauvetage dans la frontière franco-britannique. « Une fois que les embarcations se trouvent en mer, elles sont considérées par le prisme du sauvetage en mer avant tout. »
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Des traversées « plus difficiles à intercepter » pour les forces de l’ordre
Si Paris envisage aujourd’hui d’arraisonner des bateaux en pleine mer, c’est que la technique des passeurs a évolué. Avec le développement depuis 2022 des « taxi-boats », qui empêche les arrestations sur les plages.
« Les passeurs remontent le littoral en venant par la mer chercher des groupes de personnes. Donc les personnes se retrouvent à aller dans la mer pour ensuite monter dans l’embarcation », ajoute-t-elle. « Et il est plus difficile pour les forces de l’ordre d’intercepter ces traversées puisque les moments de passage se trouvent dans l’eau, où supposément, ils ne sont pas censés intervenir. »
Mais arrêter un bateau pneumatique en pleine mer est extrêmement dangereux. L’embarcation, souvent surchargé, risque à tout moment de chavirer. Les associations s’inquiètent aussi de voir les candidats au départ prendre encore plus de risques pour échapper aux forces de l’ordre.
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