
« Israël n’a jamais été une démocratie. C’est une « ethnocratie », car Israël a été construite sur une suprématie ethnique des Juifs. Or, la valeur cardinale d’une démocratie, ce n’est pas la liberté mais l’égalité. Pendant des décennies, la suprématie était politique, mais ces dernières années, particulièrement sous Nétanyahou, elle s’est transformée en une vraie suprématie raciale.
(…) La suprématie juive est présente depuis le tout début de l’existence d’Israël. Depuis 1967, Israël contrôle, domine et gouverne des millions de Palestiniens qui n’ont aucun droit – ni politiques, ni civils, ni sociaux. Il s’est alors rapproché bien plus d’une tyrannie que d’une démocratie, en particulier vis-à-vis des Palestiniens. C’est donc une imposture, un exemple classique de colonialisme et de domination raciale.
Dans ma famille, des deux côtés, beaucoup ont été tués par les nazis. Cela m’a rendu très sensible aux discriminations raciales et aux persécutions. Je vois un aspect juif dans mon combat.
(…) Au-delà de mes convictions socialistes, de mes croyances humanistes ou de mon engagement pour la démocratie, j’ai l’impression que mes ancêtres juifs m’appellent depuis leurs tombes pour résister au racisme et au génocide. »
Ofer Cassif, député communiste israélien, suspendu de la Knesset pour la troisième fois depuis le 07-10-23 parce qu’il dénonce le génocide en cours à Gaza et le nettoyage ethnique en Cisjordanie.
Interviewé par Clothilde Mraffko sur Mediapart, 28 juillet 2025
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