Emmanuel Macron annonce la reconnaissance de l’État de Palestine par la France en septembre

Le président français en fera l’annonce à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain. La France « récompense la terreur » répond Benjamin Netanyahu.

ELIOT BLONDET / AFP
Emmanuel Macron avait reçu une réponse cinglante d’Israël après ses précédents propos sur la reconnaissance d’un État palestinien par la France.

INTERNATIONAL – Grand pas en avant en attendant la tribune des Nations unies. C’est presque par surprise que le chef d’État français Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 24 juillet dans une lettre adressée à Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, relayée sur X que la France va officiellement reconnaîtra l’État de Palestine. Comme le font déjà 142 pays.

Dans un contexte humanitaire de plus en plus dénoncé par la communauté internationale dans la bande de Gaza, le président français acte dans ce document cet engagement, qu’il avait déjà esquissé au mois d’avril au retour d’un voyage de deux jours en Égypte où Gaza était au cœur de sa venue. « Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine », a-t-il sobrement annoncé plusieurs mois après.

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« J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain », a ajouté le locataire de l’Élysée, en estimant que « l’urgence est aujourd’hui que cesse la guerre à Gaza et que la population civile soit secourue ». Sa décision a été saluée sans attendre par le vice-président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Hussein al-Sheikh dans un message sur X. Tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a partagé une première réaction officielle où il estime que la décision française de reconnaître l’État de Palestine « récompense la terreur ». Selon lui, cette initiative du président Macron « risque de créer un autre proxy iranien, tout comme Gaza l’est devenu », ce qui serait « une rampe de lancement pour anéantir Israël – et non pour vivre en paix à ses côtés ».

Dans ce document, Emmanuel Macron indique qu’à « la lumière des engagements » pris par le chef de l’Autorité palestinienne, « la France procédera à la pleine reconnaissance de la Palestine comme État » dans le cadre « de la Conférence internationale de haut niveau que la France et l’Arabie saoudite présideront aux Nations unies sur le règlement pacifique de la question de la Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États », avec Israël.

« Contribution décisive à la paix au Proche-Orient »

Cette conférence, initialement prévue en juin, avait été reportée à la dernière minute en raison de la guerre entre Israël et l’Iran. Dans l’intervalle, une réunion au niveau ministériel se tiendra les 28 et 29 juillet prochains à New York, précise l’AFP.

« Les Français veulent la paix au Proche-Orient. Il nous appartient, à nous Français, avec les Israéliens, les Palestiniens, nos partenaires européens et internationaux, de démontrer que c’est possible », évoque-t-il dans un texte qui accompagne son message adressé à Mahmoud Abbas. Il en profite pour réitérer l’urgence d’« un cessez-le-feu, la libération de tous les otages et une aide humanitaire massive à la population de Gaza ».

Pour le président français, il faut aussi « garantir la démilitarisation du Hamas, sécuriser et reconstruire Gaza », « enfin bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient ».

Lors de sa dernière prise de position sur le sujet et en faveur d’une solution à deux États, Emmanuel Macron avait subi la colère d’Israël. Le ministre israélien des Affaires étrangères l’avait alors accusé d’être en « croisade contre l’État juif »Obligeant le chef d’État français à préciser sa position face aux « raccourcis » et « fausses informations ».

Pour conclure son annonce du soir, Emmanuel Macron estime qu’en franchissant le pas de la reconnaissance, la France entend aussi « apporter une contribution décisive à la paix au Proche-Orient » et « mobilisera tous ceux de ses partenaires internationaux qui souhaitent y prendre part ».

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