A Grange neuve pour la soirée Gaza

Et un des textes lus à la soirée avant la projection de No Other Land :

L’actualité est toujours aussi meurtrière à Gaza et ailleurs en Palestine.

Ce lundi 25 c’est à nouveau un hôpital dans le sud de Gaza, à Khan Younes, qui était bombardé à deux reprises, faisant une vingtaine de morts dont cinq journalistes. Même si la presse est interdite sur place depuis le 7 octobre 2023 ce sont entre 190 et 240 reporters qui ont été tués, 358 membres d’ONG, plus de 1500 soignants, sur au moins 63 000 morts. Cela ferait l’équivalent de deux millions de morts dans un pays comme la France. Comme l’a montré récemment un des rares médias d’opposition israélien, le site 972 de Yuval Abraham, co-réalisateur du film que nous allons voir, 80% des victimes sont des civils, dont beaucoup d’enfants. A quoi s’ajoutent les dizaines de milliers de blessés, les traumas, et la famine comme arme de destruction humaine. Une population est visée en tant que telle et c’est bien ce qui définit un génocide. Ces jours-ci les Gazaoui.es doivent à nouveau fuir au sud pour se retrouver dans des zones de concentration d’où le pouvoir israélien voudrait faire partir un maximum de survivants dans des pays étrangers. C’est surréaliste autant qu’inhumain !

Dans le même temps un projet israélien de colonisation particulièrement criminel se confirme en Cisjordanie, à savoir le projet East One, de 3400 logements qui coupera la Cisjordanie à l’Est de Jerusalem afin d’empêcher la possibilité d’un Etat palestinien. Certains pays dont la France s’apprêtent à reconnaître un état palestiniens le 22 septembre à l’ONU, mais c’est insuffisant.

L’Occident ne fait rien de concret, au-delà de certaines déclarations évolutives, pour empêcher cela. Il n’y a pas de remise en cause des accords Europe-Israel, pas de boycott des produits issus de la colonisation, pas de pression digne de ce nom, au contraire certaines collaborations déterminantes continuent. C’est une faute lourde qui marquera l’histoire et qui discrédite ces valeurs soit disant civilisées aux nom desquelles les relations privilégiées avec Israël perdurent. C’est également contre-productif car aux dernières nouvelles le désespoir et la colère poussent de nombreux jeunes Palestiniens à s’engager dans une résistance violente.

Mais cette situation s’inscrit aussi dans une continuité problématique: celle d’un sionisme qui se défini comme la promotion d’un pays ethnique, où l’identité juive doit être exclusive ou majoritaire. Tant que cette matrice prévaudra il n’y aura pas d’arrangement au Proche-Orient. En attendant à notre niveau il nous reste à dénoncer ce qui se passe et à participer à des actions de solidarité sous toutes ses formes …