A propos de la violence révolutionnaire

A propos de la violence…qq points de repère :
Ernest Mandel, marxiste révolutionnaire belge, décédé en 2995, a souvent abordé la question de la violence révolutionnaire, notamment dans ses écrits sur la révolution, le marxisme, la démocratie et le stalinisme.
Voici plusieurs extraits et résumés significatifs de sa pensée sur le sujet :
📘 1. « La signification de la violence révolutionnaire » (dans divers articles et conférences)
« La violence révolutionnaire est un mal nécessaire, imposé par la résistance violente de la classe dominante. Ce n’est jamais un but en soi, mais un moyen de briser l’appareil d’oppression d’une minorité qui refuse de céder pacifiquement. »
👉 Mandel insiste sur le fait que la classe dominante a historiquement recouru à la violence pour conserver ses privilèges : c’est donc la contre-révolution qui impose la violence à la révolution.
📗 2. Dans Le marxisme d’Ernest Mandel (entretien avec Daniel Bensaïd)
« Une révolution pacifique est toujours préférable. Mais croire qu’un changement de régime profond peut s’obtenir sans lutte acharnée, c’est ignorer l’histoire des luttes sociales. »
👉 Mandel garde l’espoir d’une transition pacifique, mais juge irréaliste de croire que l’État bourgeois s’effacera sans résistance.
📕 3. Dans Traité d’économie marxiste (1962), tome 2, à propos de l’État et de la révolution
« L’appareil d’État bourgeois est une machine de coercition. Une révolution sociale implique sa destruction pour permettre l’émergence d’un nouvel appareil d’État, au service de la majorité. »
👉 Ici Mandel suit Marx et Lénine : l’État n’est pas neutre, il faut le briser pour construire un ordre nouveau. Cette destruction s’accompagne souvent de violence.
📙 4. Dans La révolution et la démocratie (1989)
« L’usage de la violence est strictement conditionné par les principes démocratiques de la majorité ouvrière. Il ne peut s’agir d’un pouvoir d’avant-garde substitutif, mais de l’autodéfense de la majorité contre les violences des classes possédantes. »
👉 Mandel critique le modèle léniniste dégénéré (stalinien) où la violence est monopolisée par un parti au détriment des masses. La violence légitime est défensive et sous contrôle démocratique.
📓 5. À propos de la Terreur sous la Révolution française
Dans ses textes sur la Terreur, Mandel adopte une lecture proche de celle de Trotsky ou de Rosa Luxemburg : la Terreur est un produit des circonstances historiques, pas un modèle.
« La Terreur n’était pas une invention des jacobins, mais une réponse à la guerre civile et à la guerre étrangère. Ce qui est condamnable, c’est la substitution de la répression à l’initiative des masses. »
En résumé, pour Mandel :
La violence révolutionnaire est une réponse défensive à la violence des classes dominantes ;
Elle ne peut être justifiée que sous contrôle démocratique, par la majorité opprimée ;
La violence n’est ni un fétiche ni un objectif : elle doit rester un moyen limité dans le temps ;
Il critique la violence bureaucratique, substitutive, comme celle du stalinisme.
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