
Le prince héritier Mohammed ben Salmane avait promis que les mineurs seraient exemptés de la peine de mort. Cela n’a pas suffi pour épargner Jalal Al-Labbad, condamné pour “terrorisme” après avoir participé, adolescent, à une manifestation en 2011.
Il avait été arrêté en 2017, puis condamné en 2019 par le Tribunal pénal spécial − de sinistre réputation −, initialement créé pour traiter les affaires de terrorisme. Il était accusé d’avoir lancé des cocktails molotov en direction des forces de l’ordre, d’appartenir à un groupe terroriste étranger et enfin d’avoir participé à l’assassinat d’un juge.
“Au moins vingt-deux personnes” ont été accusées d’avoir participé à l’assassinat de ce juge, indique le Washington Post, qui cite l’organisation de défense des droits humains Esohr, composée de Saoudiens en exil en Europe. Ses aveux avaient été obtenus sous la torture, selon des rapports concordants, y compris de rapporteurs spéciaux des Nations unies.
Un frère aîné de Jalal Al-Labbad avait déjà été exécuté en 2019, et un autre de ses frères est toujours dans le couloir de la mort, indique encore le quotidien américain, soulignant que cette exécution “semble violer une loi de 2018 qui proscrit la peine de mort pour des personnes de moins de 18 ans au moment de leur crime”. Parmi les huit coaccusés de Jalal Al-Labbad, au moins un autre, Abdullah Al-Derazi, lui aussi condamné à mort, était mineur au moment des faits.
Par ailleurs, quelque 260 peines de mort ont déjà été exécutées en Arabie saoudite depuis le début 2025, selon le décompte de Reprieve, une autre organisation de défense des droits de l’homme citée par le journal. C’est une centaine de plus qu’un an auparavant. L’Arabie saoudite risque de dépasser d’ici à la fin de l’année le triste record de 338 exécutions en un an, qu’elle avait atteint en 2024.
En une décennie, depuis la montée en puissance du prince héritier Mohammed Ben Salmane, 1 800 personnes ont été exécutées, ce qui fait de l’Arabie saoudite le troisième pays du monde en matière d’application de la peine de mort, derrière la Chine et l’Iran.
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