Il n’y a pas de « guerre ». Il y a un massacre.

Deux nouveaux éléments de langage sont apparus hier : l’État d’Israël ne va pas « occuper » Gaza, mais en « prendre le contrôle ». Il « ne veut pas garder » ni gouverner Gaza, mais « la remettre aux forces arabes ».
Israël, c’est comme le joueur qui réécrit les règles à chaque tour et accuse les autres de tricher. Comme le skinhead de l’école, qui dévaste les classes et fracasse les crânes de ses camarades pendant que les surveillants regardent ailleurs et que les profs lui donnent la meilleure note. Israël maquille ses coups de force, mise sur le fait accompli et refuse d’assumer ses actes. Il occupe 75% de Gaza, mais il rejette la responsabilité de tout ce qui s’y passe sur un Hamas devenu l’ombre de lui-même. Il ne veut pas qu’on parle « d’occupation » pour éviter d’endosser le rôle de l’occupant et la responsabilité de nouveaux crimes de guerre.
Mais il n’y a pas plus de « guerre » qu’il n’y a de « forces arabes » prêtes à gérer Gaza. Il y a un État colonial engagé depuis des décennies dans la conquête de territoires et qui, depuis 672 jours, transforme les villes en déserts et déplace méthodiquement les populations en préparant leur déportation.
Il y a déjà 61.000 victimes, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, que des études considèrent comme étant sous-estimés d’environ 40%, et qu’Israël conteste sans jamais fournir les siens.
Il y a des causes de plus en plus variées à ces décès. Aux missiles largués sur des maisons et aux explosions ciblées par drones, se sont ajoutés le manque de soins et d’eau, la malnutrition, les tirs de snipers dans les files de la Gaza Humanitarian Foundation, les maladies liées à la pollution et à la concentration de centaines de milliers de personnes dans quelques dizaines de kilomètres carrés… Et désormais, les bagarres au couteau pour un sac de farine, les largages « d’aide humanitaire » et les camions de vivres qui écrasent des affamés…
L’occupation est un nouveau coup destiné à forcer l’enlisement. « Je veux que le monde s’ennuie de Gaza », répète Netanyahu selon des journalistes.
Mais deux millions d’êtres humains sont encore vivants, et une petite part d’immeubles encore debout. Aux portes de Gaza, il y a de la nourriture, de l’eau, du carburant et des produits médicaux. Et un système d’aide internationale qui, jusqu’en mars, assurait encore un minimum de soins et de dignité, et ne demande qu’à reprendre.
Il n’y a pas de « guerre ». Il y a un massacre. Et un assassin, qu’il faut empêcher de commettre ses prochains faits accomplis.
(Photo : Gaza City, le 7 août 2025)
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