
Arguments pour la lutte sociale | Lire sur le blog ou le lecteur |
Le coup de Bayrou se tourne déjà en déroute. D’une part, le RN ne pouvait pas le tenir à bout de bras et annonce qu’il votera contre sa déclaration de politique générale annoncée. D’autre part, c’est bien la totalité des groupes parlementaires de députés élus au titre du Nouveau Front Populaire en juillet 2024 qui ont annoncé qu’ils voteraient contre. L’intersyndicale initialement prévue lundi prochain 1° septembre est avancée à ce vendredi, 29 août. Sophie Binet, pour la CGT, a rappelé les grandes revendications, dont l’abrogation de la réforme des retraites, et estimé implicitement qu’il nous faut un gouvernement qui hausse les salaires et s’occupe des vrais besoins sociaux ; le Comité Confédéral National de la CGT se réunit aujourd’hui. Frédéric Souillot, pour FO, déclare que FO « ne laissera pas faire » une « violence sociale inacceptable » tout en précisant bien que FO ne soutient pas à ce jour les appels au 10 septembre, ce que beaucoup avaient laissé croire au vu d’un simple préavis de grève couvrant tout l’automne. La CFDT a maintenu son invitation à François Bayrou, mais pas à la Bourse du travail de Paris – où le rassemblement appelé par les UD parisiennes CGT, FO, FSU et Solidaires est maintenu à 12H – mais à Boissy-la-Rivière, à son centre de formation dans l’Essonne. Le Bureau national de Solidaires, dont plusieurs fédérations avec SUD-Rail appellent déjà à la grève le 10 septembre, doit se réunir demain, et les instances de la FSU dans la semaine. La chute de l’actuel gouvernement le 8 septembre semblant probable, la question du pouvoir est évidemment posée et la question de la mobilisation sociale va avec elle. Le RN disant vouloir une dissolution – auquel cas Marine Le Pen sera inéligible – vise en fait au même objectif que celui pour lequel il avait raté le coche en juillet dernier : gouverner avec Macron, probablement dans une forme de coalition du type de l’union des droites voulue par le milliardaire Stérin. Nous aurions alors le budget Bayrou en pire et les attaques à la Trump contre les libertés publiques. En disant appeler à la grève générale le 10 septembre, J.L. Mélenchon n’avait, avant le discours de Bayrou, d’autre perspective politique effective qu’une motion de censure que LFI voulait déposer lors de sa niche parlementaire le 23 septembre, et, au-delà, son accession à la présidence de la V° République soit en 2027 soit avant si Macron démissionne. Disons-le fortement : ce que la situation impose c’est l’unité, celle qui s’était imposée avec le NFP lors des législatives l’an dernier, couplée à la confrontation sociale massive. L’intersyndicale, si elle veut être utile, et les organisations syndicales, si elles veulent jouer leur rôle en toute indépendance, doivent appeler à la grève unie pour que le budget Bayrou soit défait, le 8 septembre, avec manifestation vers l’Assemblée nationale, et appeler le 10 septembre à des Assemblées générales partout dans les entreprises et les localités pour nos revendications et pour un gouvernement auquel on pourra imposer qu’il les prenne en compte. Ce gouvernement est celui-là même qu’en démocratie, aurait dû imposer la majorité relative existante : un gouvernement du NFP. Comme le dit la déclaration de lundi soir du PS, des Écologistes, de l’APRÈS, de Debout et de Génération.s, la situation est « … le résultat de l’entêtement du président de la République à refuser de tenir compte du résultat des urnes lors des élections législatives qu’il a lui-même convoquées. Nous disons clairement, ensemble, que nous voterons contre la confiance sollicitée par le Premier ministre. Et que nous sommes prêts à gouverner. » LFI et le PCF ont évidemment leur place dans cette unité, qui est celle du NFP. Il s’agit de contraindre Macron à nommer un tel gouvernement, ce qui serait le commencement de la fin du pouvoir présidentiel et des institutions antidémocratiques de la V° République. Il s’agit, s’il dissout l’Assemblée, d’imposer l’unité pour que le NFP ait cette fois-ci la majorité absolue, contre le RN, l’union des droites et la V° République. Si Mélenchon persiste dans l’autoritarisme et le poutinisme, l’unité se fera par-dessus sa tête. La condition, le moyen de pression de l’unité, sera la mobilisation sociale, à la rentrée scolaire, le 8 septembre, le 10 septembre et ensuite. Le 26 août 2025. |
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