« Tout bloquer » le 10 septembre ? Marine Tondelier soutient le mouvement, le PS plus prudent

À l’instar de la France insoumise, la cheffe des écolos soutient la mobilisation, tout en appelant à se garder de toute récupération.

BASTIEN OHIER / Hans Lucas via AFP
Olivier Faure et Marine Tondelier photographiés à la Fête de l’Huma en septembre 2024 (Illustration)

POLITIQUE – Que faire d’une mobilisation apartisane née dans des conditions obscures, dont les revendications sont tout aussi floues et sans donner l’impression de récupérer un mouvement se tenant à distance des partis politiques et des formations syndicales ? Une partie de la gauche a déjà tranché. À l’instar de la France insoumise, la cheffe de file des écologistes, Marine Tondelier, appelle à soutenir cette initiative née sur les réseaux sociaux, à la manière des gilets jaunes.

« J’ai plaidé dès le mois de juillet auprès des instances de mon parti pour que nous soyons en soutien de cette mobilisation mais aussi de toutes les autres qui se préparent avec les partenaires sociaux… parce que l’on parle beaucoup du 10 septembre mais la rentrée sera en réalité émaillée de grèves et de manifestations », explique l’élue nordiste dans une interview à Libération ce mercredi 20 août. Marine Tondelier explique toutefois ne pas vouloir embarrasser ceux qui comptent prendre part à cette grogne contre le budget sévère de François Bayrou.

Prudence au PS

C’est également ce qui ressort de la position du Parti socialiste sur cette mobilisation. « On regarde cette initiative avec beaucoup d’intérêt. Les motivations et les modes opératoires sont assez flous pour l’instant mais nous comprenons l’exaspération à l’origine de ce mouvement », a assuré ce mercredi la porte-parole du PS Chloé Ridel sur franceinfo. « Les gilets jaunes aussi bien que le mouvement du 10 septembre, c’est le produit d’une politique d’Emmanuel Macron, un style de pouvoir autoritaire descendant », a-t-elle poursuivi, avant d’insister : « Quand on annonce par-dessus le marché qu’on va supprimer deux jours fériés, qu’on va faire une année blanche sur toutes les prestations sociales, qu’on va retrancher dans les dépenses de santé, évidemment qu’il y a une colère qui monte. »

Mais de là à soutenir officiellement le mouvement, il y a un pas que le parti dirigé par Olivier Faure refuse de franchir pour le moment. Il faut dire que les motifs de prudence ne manquent pas. Comme l’expliquait Le HuffPost à la fin du mois de juillet, le mot d’ordre appelant à « tout bloquer » le 10 septembre est apparu dans des réseaux souverainistes et conspirationnistes, appelant au Frexit ou à la défense des « racines chrétiennes » de la France. Raison pour laquelle ce sont d’abord des élus RN qui semblaient s’intéresser au mouvement, à l’image du député lepéniste Matthias Renault, qui voyait dans les prémices de l’initiative l’expression du « ras-le-bol fiscal des actifs », la « remise en cause de l’État obèse », mais également un message « anti-immigration » et « anti-écologie punitive ».

Ce qui n’empêche pas des formations de gauche, comme LFI, mais aussi comme le Parti communiste, de vouloir y prendre part pleinement. « Nous appellerons à participer à l’ensemble des mobilisations contre le projet Bayrou, le 10 septembre compris. On soutiendra le mouvement, on sera partie prenante », a annoncé ce mercredi le porte-parole du PCF, Léon Deffontaines.

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