À la fête de l’Humanité, Olivier Faure a eu bien du mal à se faire entendre

À la fête de l’Humanité, Olivier Faure a eu bien du mal à se faire entendre (surtout face à LFI)

Le patron du Parti socialiste a été hué à de nombreuses reprises lors de son débat avec d’autres responsables de gauche. À mille lieues de l’ambiance de l’été 2024.

IAN LANGSDON / AFP
Olivier Faure, le 13 septembre 2025 à la Fête de l’Humanité.

GAUCHE – À l’applaudimètre, c’est lui qui perd. Ce samedi 12 septembre, les cadres de la gauche se sont réunis à la fête de l’Humanité pour le traditionnel débat. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, Stéphane Peu, président du groupe communiste à l’Assemblée, François Ruffin ex-insoumis et président de Debout ! et Olivier Faure, premier secrétaire du PS ont échangé devant une foule compacte. Et hostile au représentant socialiste.

Dès la présentation des invités, des huées ont été entendues mêlées à quelques timides applaudissements. Avant de se répéter, alors qu’Olivier Faure s’apprêtait à prendre la parole juste après le représentant insoumis, le député de Haute-Garonne Hadrien Clouet. « Quelles sont les raisons qui vous poussent à me huer alors que je n’ai pas encore parlé ? », interroge le dirigeant socialiste. Quelques instants plus tard, c’est la modératrice du débat qui doit intervenir pour appeler à respecter les orateurs.

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Sans grand succès. Alors qu’après un premier tour, Olivier Faure s’apprête à reprendre la parole, les huées reviennent. « J’aurais presque envie que vous preniez la parole et que vous me disiez très directement ce que vous semblez vouloir me dire », lance-t-il en s’adressant directement à l’auditoire.

LFI tacle les « lignes rouges à peine rose pale »

L’ambiance n’a plus rien à voir avec celle de l’été dernier, quand le Nouveau Front Populaire arrivait uni autour de la candidature de Lucie Castets à Matignon. À cette époque pas si lointaine, « on avait bénéficié d’un accueil extraordinaire ici (…) parce qu’on s’était engagé, alors que l’extrême droite était aux portes du pouvoir, à ne faire qu’un malgré nos différences », a rappelé Marine Tondelier, insistant sur le fait qu’en cas de nouvelle dissolution, « il n’y a pas moins de chance que l’extrême droite arrive à Matignon ».

Sur la même ligne François Ruffin et Stéphane Peu n’ont pas non plus renoncé l’union, « de Besancenot à Vallaud » selon le député de la Somme. « Si, en face du péril ( l’union de la droite et de l’extrême droite) qui est en train de se fabriquer, nous persistons à nous diviser, à regarder l’accessoire et à ne pas regarder l’essentiel, nous sommes inconséquents ! », appuie Stéphane Peu.

Mais ce discours unitaire semble difficilement audible. En cause principalement, les divergences profondes entre socialistes et insoumis sur la tenue de négociations avec le gouvernement Lecornu sur le budget 2026. Discussions que la France insoumise refuse, arguant que seul un programme « de rupture » – sans compromis aucun – doit prévaloir.

« Il ne faut surtout pas glisser vers l’option qu’on a pu voir discutée cet été, à savoir celle de l’union bourgeoise et du risque de fusion avec un macronisme pourrissant sur la base de contre budget capitulaire ou de lignes rouges qui sont à peine roses pales », a cinglé Hadrien Clouet. Un tacle directement adressé aux socialistes, lesquels revendiquent de discuter avec le gouvernement pour tenter d’arracher des victoires ciblées.

Mélenchon, « intraitable »

En face, Olivier Faure assume : « Qui ici veut rendre le pouvoir à la macronie ? Qui ici n’est pas pour la taxe Zucman ? », harangue-t-il. « Je dis que nous n’avons pas de temps pour attendre ». « La gauche n’a jamais gagné que lorsqu’elle a gouverné. (… ) On peut manifester, mais le débouché politique, le seul qui vaille, c’est de gouverner et c’est la raison pour laquelle je dis devant vous que oui, la gauche et les écologistes sont prêts à gouverner et remplacer ce gouvernement », a-t-il maintenu.

Après les huées, le patron du PS s’est attiré des applaudissements plus nourris en rappelant avoir « refusé d’entrer au gouvernement ». « Plutôt que de nous opposer les uns aux autres, de nous huer les uns ou les autres, faisons en sorte de faire avancer nos combats et que demain la vie soit meilleure pour le plus grand nombre », a-t-il conclu.

Le message sera-t-il entendu ? Quelques heures plus tard, s’exprimant seul à la Fête de l’Humanité, Jean-Luc Mélenchon a martelé que l’union se fera « sur les revendications d’un autre futur, intraitable » et pas sur « le plus petit dénominateur ». Et le chef insoumis dégratigner ceux qui se disent « plus unitaires que tout le monde » pour ensuite critiquer les autres formations. Pour l’union, on repassera.

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