Chasse, ZAD, nucléaire : qui est Sébastien Lecornu, le nouveau Premier ministre ?

À 39 ans, Sébastien Lecornu succède à François Bayrou. Avant de devenir chef du gouvernement, il a été secrétaire d’État à la Transition écologique de 2017 à 2018. Il était en charge des dossiers liés à l’énergie, notamment l’EPR de Flamanville et Cigéo.

Quelques heures à peine après sa démission, François Bayrou a déjà un successeur. Emmanuel Macron a nommé, le 9 septembre, Sébastien Lecornu Premier ministre. L’homme de 39 ans, macroniste depuis les premiers jours, était ministre des Armées depuis mai 2022. Avant cela, il avait occupé le ministère des Outre-mer (2020-2022) et des Collectivités territoriales (2018-2020). Il avait également été secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique de l’époque, Nicolas Hulot, de juin 2017 à octobre 2018.

À l’époque, Sébastien Lecornu était en charge des dossiers relatifs à l’énergie, et notamment du nucléaire : il avait ainsi géré la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) et le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche).

Connaisseur des sujets écologiques, Sébastien Lecornu semble toutefois avoir un rapport compliqué aux luttes et aux militants. En 2018, il était en charge du dossier Cigéo — un projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) — au moment de l’expulsion du bois Lejuc. Le lieu était occupé par des activistes écologistes et antinucléaires. Sébastien Lecornu avait à l’époque assumé l’intervention des forces policières, estimant que c’était une « réponse du retour de l’État de droit »« On n’a pas expulsé des écologistes, on a expulsé des délinquants, des gens affiliés à l’ultragauche et parfois à des mouvements anarchiques, des gens dont la violence est le mode opératoire », avait-il déclaré.

En mars 2018, après l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), il avait été chargé de superviser le « devenir agricole » de la Zad. Toutes celles et ceux qui souhaitaient rester sur les terres devaient régulariser leur situation, en se déclarant notamment auprès de la Mutualité sociale agricole. Sans cela, il promettait de les faire partir de force. « Il y a des zadistes de l’ultragauche violente qui ne seront jamais agriculteurs. À partir du 1er avril, nous aurons la possibilité de rentrer dans cette phase d’expulsions »avait-il affirmé à l’époque.

Sébastien Lecornu avait également été chargé par Emmanuel Macron de la réforme de la chasse. Il avait réduit le coût du permis et défendu les chasses traditionnelles. « Pour les chasseurs, il représente un interlocuteur ouvert mais ferme, capable de naviguer entre écologie et traditions », estimait le site Chassons.com en décembre 2024.

« Une provocation »

Dans un communiqué, l’Élysée a annoncé le 9 septembre qu’Emmanuel Macron avait chargé Sébastien Lecornu de « consulter les forces politiques représentées au Parlement en vue d’adopter un budget pour la Nation et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois ». Le Premier ministre devra, une fois ces discussions achevées, proposer un gouvernement au président de la République.

« Tout ça est une provocation », a réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, au micro de BFMTV. Elle a dénoncé « un non-respect » des Français, qui avaient voté en majorité pour la coalition de gauche du Nouveau Front populaire, lors des élections législatives anticipées de 2024. Emmanuel Macron a pourtant depuis refusé de nommer un chef du gouvernement de gauche, préférant à la place Michel Barnier puis François Bayrou.

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