Chute de Bayrou, premiers enseignements.

Édito du 08 septembre 2025.

Par aplutsoc le 8 septembre 2025
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La défaite prévue de François Bayrou – et à travers lui, et quelles qu’aient été leurs contradictions, de Macron – à l’Assemblée nationale, est très ample : 364 voix contre 194. Cela fait, selon les parlementologues, au moins 16 voix de plus que prévu contre lui.

Défaite d’autant plus remarquable qu’aucun groupe parlementaire n’a expliqué la réalité la plus élémentaire concernant sa prétendue « dette publique » dont il nous a encore rebattu les oreilles, n’apprenant plus rien et n’oubliant plus rien : les États capitalistes, depuis des siècles, n’empruntent pas pour rembourser, mais pour fournir son matelas à la spéculation financière par les bons du Trésor qui circulent en bourse, et les impôts paient les intérêts, dont le montant cumulé a dépassé le principal de la dette depuis des lustres !

Qui a battu Bayrou ? Aucun groupe parlementaire n’a battu Bayrou. Il s’est trouvé dans l’impossibilité de mettre en œuvre son budget de guerre sociale, et le RN s’est trouvé dans l’impossibilité de le soutenir encore, fut-ce comme la corde le pendu. Ces rapports de force parlementaires n’ont rien de libre, ils sont contraints par les rapports de force sociaux : l’explosion est imminente, l’affrontement se cherche. C’est le spectre du 10 septembre deux jours à l’avance qui a vaincu Bayrou, et celui de l’unité dans la grève cherchant à se construire par en bas, non seulement pour « bloquer tout » mais surtout pour libérer la volonté et l’énergie des larges masses prolétariennes et précarisées et des jeunes, de la majorité, qui veulent décider elles-mêmes de ce qui les concernent, et qui menacent de faire irruption.

Autrement dit, c’est la crise de régime de la V° République qui nourrit cette aspiration à faire irruption là où se décide la destinée commune. Cette irruption se nomme révolution comme elle se nomme démocratie.

L’important maintenant, c’est cette irruption : préparer la grève tous ensemble, les assemblées générales, les cahiers de doléances, les comités d’action, et aussi les municipalités démocratiques.

Les combinaisons gouvernementales que Macron est obligé de promettre pour « les tout prochains jours », une dissolution pour prendre de court le mouvement d’auto-organisation et tenter de faire gagner le RN par la division à gauche et le report des voix LR vers lui, une présidentielle anticipée pour prendre encore plus de court ce mouvement qui se cherche, par en bas, et qui va, lui, vers une véritable constituante imposant la démocratie, toutes ces formules sont des bouées de sauvetage.

Imposer contre Macron un gouvernement découlant du NFP dans quelque configuration que ce soit serait par contre, après la chute de Bayrou, la seconde victoire du mouvement d’en bas, et il serait sous pression, vers la troisième victoire : la chute simultanée de Macron et de la V° République, et non pas des présidentielles anticipées pour la remettre à flot !

Le 08/09/2025 à 22H.

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