
À l’appel de plusieurs syndicats, des grèves et des blocages étaient également organisés. Des associations catholiques prévoient par ailleurs lundi soir, dans la capitale italienne, une veillée de solidarité et de prières.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi à travers toute l’Italie pour « dénoncer le génocide à Gaza », lors d’une journée de mobilisation également marquée par des grèves et des blocages à l’appel de plusieurs syndicats.
Cette mobilisation intervient le jour où la France et plusieurs autres pays doivent reconnaître la Palestine à l’ONU, dans le sillage du Royaume-Uni, de l’Australie et du Canada dimanche. Mais l’Italie, très prudente sur le dossier, ne veut pas se joindre à cette décision pour le moment.
À Rome, ils étaient plus de 20 000 selon la préfecture, dont bon nombre de jeunes lycéen·nes, rassemblé·es devant la gare Termini, brandissant des drapeaux palestiniens et criant « Palestine libre ! ». « Contre le génocide, bloquons tout ! », pouvait-on lire sur une immense banderole.
Michelangelo, 17 ans, explique à l’AFP être là pour soutenir « une population qui est en train d’être exterminée ». « Il faut que toute l’Italie s’arrête aujourd’hui », espère Federica Casino, une employée de 52 ans présente parmi les jeunes manifestant·es, en évoquant « les enfants morts et les hôpitaux détruits » à Gaza. « L’Italie parle mais ne fait rien », grince-t-elle.

Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs autres villes du pays, notamment à Milan (Nord), avec 50 000 personnes, ont affirmé les organisateurs. Des manifestant·es ont brûlé un drapeau américain, a constaté l’AFP. À Bologne (Nord), ils et elles étaient plus de 10 000, selon la préfecture.
D’autres rassemblements ont eu lieu à Turin (Nord), Florence (Centre), Naples, Bari, Palerme (Sud)… À Gênes et Livourne (Centre nord), des quais des ports étaient bloqués par des dockers, selon les agences italiennes. À Rome, le service des bus et du métro était perturbé, a constaté l’AFP.
Des associations catholiques devaient organiser lundi soir, dans la capitale italienne, une veillée de solidarité et de prières.
« Pas de reconnaissance pour le moment »
Le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, proche idéologiquement du président américain Donald Trump, adopte un positionnement très prudent sur la guerre à Gaza, même si la première ministre a dit à plusieurs reprises sa « préoccupation » face à l’offensive israélienne.
Rome ne veut pas reconnaître « pour le moment » l’État de Palestine et se montre réticente aux sanctions commerciales proposées par l’Union européenne.
Selon un récent sondage de l’institut Only Numbers, 63,8 % des Italien·nes jugent « gravissime » la situation humanitaire à Gaza, et 40,6 % souhaitent la reconnaissance d’un État palestinien.
L’armée israélienne a intensifié depuis quelques jours ses opérations à Gaza, déjà ravagée par presque deux ans de guerre, avec l’objectif d’« anéantir » le mouvement islamiste palestinien Hamas, responsable de l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël.
Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1 219 personnes du côté israélien, en majorité des civil·es, selon des données officielles.
Selon le ministère de la santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65 062 Palestinien·nes, en majorité des civil·es, dans la bande de Gaza.
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