Léa Salamé. La nouvelle grande prêtresse du 20 h, débarquant sur France 2

Camarades, voici Léa Salamé. La nouvelle grande prêtresse du 20 h, débarquant sur France 2 — en succession d’Anne-Sophie Lapix, s’il vous plaît — comme on entre dans une cathédrale : solennelle, sûre d’elle, persuadée que les fidèles sont venus pour le sermon. La presse l’adore, les plateaux la vénèrent, et quelque part, on entend déjà les violons. Mais voilà, déjà 300000 fidèles téléspectateurs la boycotte, pas mal non ?
Entre deux mesures, un parfum de conflit d’intérêts nous saute au nez. Car oui, Léa partage la vie de Raphaël Glucksmann — pour nous autres , « un homme de droite (très à droite) en costard de centre gauche avec un masque socialiste » — qui lorgne la présidentielle de 2027.
On nous jure qu’il n’y aura « aucun conflit d’intérêts ». Cette phrase a la même crédibilité qu’un pompier qui craque une allumette devant un bidon d’essence en expliquant que c’est « de l’art contemporain ».
Et si jamais sa campagne devenait trop envahissante, on nous promet la fameuse « mise en retrait ». La jurisprudence Anne Sinclair, saison 2025 : on s’efface trois JT, on fait coucou comme un suisse, puis on revient tranquillement au 20 h, tout sourire, comme si de rien n’était. Le décor est parfait, la déontologie fait du yoga, et le public se demande s’il regarde l’info ou un spin-off de « Plus belle la vie politique ».
N’oublions pas que Léa a été « mise en cause » pour inexactitude journalistique, et pas par n’importe qui mais par « le Conseil de déontologie journalistique et de médiation ». Souvenez-vous de ce grand moment : On est en direct, plateau tendu, elle attribue à Mélenchon des propos qu’il n’a pas tenus. Après une série de saisines — sept, si on compte bien — le CDJM l’épinglera. Traduction : victoire de LFI et le badge « journaliste sérieux » fendu en deux, bruit sec, merci d’être venue.
Dans un monde idéal, on vérifie ses infos avant d’ouvrir le micro ; dans le leur, on ouvre le micro, puis on vérifie si la réalité veut bien s’aligner. Ce soir-là, la réalité a refusé de jouer avec la propagande.
Et les face-à-face avec Mélenchon ?
C’est devenu une mini-série. La quadragénaire née à Beyrouth, micro à la main, tente de jouer à la dompteuse mais la « bête politique » lui répond : « Le jour où vous aurez autant de voix que moi, vous pourrez me couper ». Sourire jaune, ambiance salle des profs lors de la nomination d’Elisabeth Borne. Un autre jour, sur l’antenne, Jean-Luc lâchera : « Ne me hurlez pas dessus ». Standing ovation du public. À chaque round, c’est elle qui sonne le gong, et c’est lui qui repart avec la ceinture de champion. Elle, micro-star, repart debout — mais le halo brille un peu moins. Dans cette saga, Mélenchon sort toujours vainqueur, au moins sur la scène. Le public applaudit son franc-parler pendant que la maîtresse de cérémonie cherche la fiche où est écrit « coupure pub ».
Revenons au 20 h. Confier ce trône à Léa, c’est un peu donner les clés d’une cave à vin à Depardieu : on sait que ça va bouger, on n’est pas sûrs du millésime. En façade, c’est du journalisme prime-time ; la rencontre improbable entre une carrière médiatique carnivore et les ambitions politiques d’un couple sioniste. On nous promet des cloisons étanches ; on devine des portes battantes. On nous parle d’impartialité ; on entend le grincement d’un fauteuil trop bien placé.
Bref, la nouvelle dame du 20 h est peut-être charmante, mais quand l’impartialité ressemble à du théâtre de boulevard, l’humour se fait cruel : on a toujours l’impression qu’elle veut donner la leçon… et que c’est elle qui finit punie au coin.
Rideau.
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PS : comme pas mal de retardataires me demandent s’ils peuvent toujours pré-commander mon livre de portraits, j’ai demandé à mon imprimeur d’augmenter le tirage. C’est donc possible. Voici les liens :
CB :
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