Après les sabotages à la SNCF, l’ultra-gauche est « une des pistes » de l’enquête

Le ministre des Transports fait le point au lendemain d’une journée chaotique sur le réseau ferroviaire, qui a perturbé les voyages de 50 000 personnes en France.

 

NICOLAS GUYONNET / Hans Lucas via AFP
Des agents et techniciens de la SNCF à l’endroit où des câbles ferroviaires ont été incendiés près de la gare TGV Valence, sur la commune d’Alixan (Drôme), le 27 octobre 2025.

SNCF – Au lendemain de la journée noire à la SNCF, qui a perturbé les déplacements d’au moins 50 000 voyageurs en raison de probables actes de vandalismele ministre des Transports était invité sur France 2 dans l’émission Les 4 Vérités. Il est revenu sur les causes des différents incidents, qui avaient débuté dès dimanche avec une panne électrique au sud de Bordeaux.

« Il y a eu trois phénomènes : une panne d’alimentation due à la vétusté du réseau ferroviaire ; deuxième aspect, le vol de cuivre que l’on a très souvent sur le réseau ; et le troisième évènement est un incendie volontaire », décrit ce mardi 28 octobre Philippe Tabarot, qui ne donne pour les actes de vandalisme de lundi pas encore de responsables, mais qui indique que « l’ultra-gauche est une des pistes ».

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« C’est vrai que depuis un certain nombre de mois, certains opposants à des projets notamment d’aménagement, que ce soit routier et ferroviaire, souhaitent mettre la panique dans notre pays, et utiliser ce genre de moyens pour faire entendre leur voix, avec les conséquences que ça peut avoir, qui sont totalement inacceptables », déplore le ministre sur France 2.

Selon des informations de franceinfo, l’incendie sur des câbles de signalisation et de communication, au sud de Valence, qui a entraîné la pagaille de lundi sur le réseau ferroviaire, serait en fait un acte d’opportunité intervenu après un premier incendie dans une carrière toute proche. Une trentaine de minutes avant le feu lié à la SNCF, des flammes avaient en effet jailli de cette carrière exploitée par le groupe Cheval, une entreprise de BTP qui participe à un projet controversé d’échangeur autoroutier sur l’A7. Cinq engins de chantiers ont notamment été pris pour cible et détruits, pour un préjudice estimé à plusieurs millions d’euros, rapporte franceinfo.

Sur le réseau SNCF, la situation avait ensuite été aggravée par un vol de câbles caténaires lundi matin près de Bollène (Vaucluse), sur la ligne classique, qui a limité le report des TGV sur cette voie.

La piste de l’ingérence étrangère réfutée

Outre la piste de l’ultra gauche, qui peut être accréditée par des épisodes de sabotages récents – cette mouvance était suspectée par exemple d’être à l’origine de la pagaille le jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris – Philippe Tabarot avait aussi évoqué la piste de l’ingérence étrangère, lundi. Une hypothèse toutefois réfutée par l’entourage du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñezcontacté par BFMTV.

« Sécuriser totalement » le réseau ferroviaire et ses 28 000 kilomètres de voies n’est pas possible, a encore affirmé le ministre ce mardi sur France 2, en mentionnant le chiffre de « 10 000 intrusions par an »« Le risque zéro, non », a-t-il insisté. « Par contre, avec les techniques qui existent aujourd’hui, on a la possibilité quand même de protéger un certain nombre de points névralgiques. Et c’est ça, l’objectif demain ».

L’enquête sur l’incendie est désormais entre les mains de la section de recherches de Grenoble, a indiqué la gendarmerie de la Drôme à l’AFP.

Pour les voyageurs, bonne nouvelle : le trafic a lui bien repris lundi soir. Il devait rester « un peu dégradé » jusqu’à 21h, avec des trains encore retardés ou ralentis, selon le ministre des Transports, avant « une circulation à peu près normale à partir de 21h » et une circulation « totalement normale » depuis ce mardi matin.

En plein milieu des vacances scolaires de la Toussaint, les annulations et les retards ayant affecté les TGV circulant entre Paris et Marseille, Montpellier ou Nice ont concerné « environ 50 000 voyageurs exclusivement TGV Sud-Est » sans compter les « nombreux » usagers des TER dont les trains ont été retardés, voire supprimés, avait précisé Philippe Tabarot lors d’un point presse lundi soir.

« Toutes les personnes qui ont été impactées seront remboursées » par les trois compagnies opérant sur cet axe, à savoir SNCF Voyageurs, Trenitalia et Renfe, avait-il ajouté.

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