Le macronisme pourrissant agit comme un révélateur dans le laboratoire du photographe. Avec lui, les images de notre vie politique apparaissent dans leur vérité crue.
Et nos institutions de la Ve République, prétendues si fortes et si stables produisent des instantanés aussitôt usés, dangereux et ridicules à la fois. En réalité, elles agonisent.
Un premier ministre devient périmé en quelques jours et des ministres en quelques heures. Un gouvernement nommé le soir est déjà démissionnaire le lendemain matin en raison du simple tweet d’un de ses membres. Les prétendus « stables » ne sont qu’instabilité. Les prétendus « sérieux » ne sont que ridicule.
Les raisons de ce séisme sont nombreuses, profondes, et viennent de loin, mais au cœur de cet effondrement il y a le mépris du peuple et le refus d’un minimum d’éthique démocratique.
La derniere intervention de Sébastien Lecornu au 20h de France 2 a confirmé la « blessure démocratique » que vivent les Français, mais n’a encore rien résolu car il est démissionnaire mais pas décisionnaire.
Dès lors toutes les éventualités sont sur la table. Toutes, sans exception, y compris le départ du Président avant la fin de son mandat. Lâché de toutes parts, et des formations de son propre bloc, le roi est nu. Sous la pression de cette décomposition la droite et l’extrême droite préparent leur fusion. Un « trumpisme à la française » voit le jour et Bruno Retailleau, président de LR, annonce publiquement qu’il faut « faire barrage à la gauche » lors du deuxième tour d’une élection partielle, dans le Tarn et Garonne, où une candidate NFP(PS) est opposée à celui soutenu par la RN.
« L’union des droites » est en cours. Elle construit un « Front antirépublicain » et fera alliance pour le pouvoir prochainement. L’heure est grave.
Face à cela, dans ce contexte menaçant, l’APRÈS est attachée à sa raison d’être. La gauche et les écologistes, réunis il y a un an dans le NFP, doivent continuer à agir ensemble. Au minimum, ils ne doivent pas donner le spectacle démoralisant de la division ou du cynisme. Cela ne profite qu’à nos adversaires. Mais soyons précis. L’unité est une culture politique au long cours qui n’est pas seulement une astuce dans des moments difficiles. En ces moments graves, ceux qui diffusent des mots de division ne sont donc pas les mieux placés pour faciliter l’unité.
C’est à nous d’agir. C’est pourquoi l’APRÈS a participé à toutes les initiatives qui ont rassemblé ces derniers jours les différentes forces de gauche et écologistes. Nous n’acceptons aucun sectarisme et nous cherchons inlassablement à convaincre de prendre le chemin le plus efficace pour battre l’extrême-droite. Nous mettons en garde contre tous les pièges qui nous sont tendus. Nous pensons l’unité dans sa globalité et sa cohérence, c’est-à-dire avec la volonté de produire une dynamique de victoire et unitaire dans toutes les échéances qui viendront, législatives et présidentielles.
Dans cette période inédite de vacance de pouvoir, nous prenons les problèmes en respectant leur chronologie, nous disons donc pour l’heure qu’il est temps que le Président de la République nomme à Matignon un Premier ministre issu d’une des formations qui a impulsé le NFP en juin dernier. Si un gouvernement NFP venait à voir le jour, il devra agir vite et poser immédiatement des actes de ruptures avec les politiques précédentes : abrogation de la réforme des retraites, augmentation du SMIC, Taxe Zucman, suppression de la loi Duplomb, etc.. Par son action vigoureuse, ce gouvernement irait chercher le soutien du mouvement social et démontrerait concrètement que la gauche et les écologistes peuvent changer la vie véritablement. Un gouvernement tremplin pour d’autres victoires, conscient des difficultés mais déterminé à servir de point d’appui pour aborder des rendez-vous électoraux qui arriveraient très vite.
Avec sang-froid et lucidité, nous sommes prêts.
Alexis Corbière. Le 09/10/2025.
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