
13 milliards de dollars par an :
En apparence, OpenAI ne connaît que la réussite : une croissance fulgurante, des milliards de dollars générés, et une place dominante sur le marché de l’IA. Mais derrière cette success story, un autre récit se dessine, plus instable. L’entreprise dépense à un rythme qui pourrait bien ébranler tout l’écosystème tech.
ChatGPT propulse OpenAI vers les sommets avec un seul produit à succès
En l’espace de deux ans, OpenAI est passée du statut de start-up audacieuse à celui de géant économique. L’entreprise fondée par Sam Altman, initialement à but non lucratif, pèse aujourd’hui plus de 500 milliards de dollars.
Selon le Financial Times, elle génère désormais 13 milliards de dollars de revenus annuels, contre 10 milliards estimés en mai 2025. Ce bond spectaculaire repose à 70 % sur les abonnements à ChatGPT Plus, une formule payante à 23 euros par mois adoptée par 40 millions d’utilisateurs.
Le plus impressionnant ? Ce chiffre d’affaires provient d’un seul produit, sans publicité ni vente de matériel. Dans un monde numérique saturé, OpenAI a imposé son modèle économique en un temps record, là où même les géants de la Silicon Valley tâtonnent encore.
Pour maintenir sa croissance, OpenAI engage des dépenses hors norme
Cependant, cette réussite financière cache un revers colossal. Pour soutenir la croissance exponentielle de ses modèles d’IA, OpenAI prévoit d’investir 1 000 milliards de dollars d’ici 2035. Une somme astronomique, principalement destinée à construire une infrastructure de calcul gigantesque.
L’entreprise a déjà réservé 26 gigawatts de puissance de calcul – l’équivalent de plusieurs centrales nucléaires – auprès de partenaires comme NVIDIA, Oracle, AMD ou Broadcom. Cette capacité alimentera des millions de serveurs nécessaires à l’entraînement de ses IA, dépassant déjà les capacités d’acteurs historiques du cloud comme AWS, Azure ou Google Cloud.
Mais un tel niveau de dépense soulève une question cruciale : jusqu’à quand cette course à l’expansion peut-elle durer ?
OpenAI doit se diversifier pour éviter l’effondrement de son modèle économique
Pour éviter que sa croissance ne devienne un gouffre, OpenAI n’a plus le choix : elle doit se diversifier. L’entreprise explore donc de nouveaux marchés : contrats gouvernementaux, services pour l’e-commerce, vidéo à la demande, et même le développement de produits physiques.
Parmi les projets les plus avancés, Stargate : un méga-centre de données basé au Texas, cofinancé par le gouvernement américain à hauteur de 500 milliards de dollars. Ce site devrait devenir le plus vaste réseau de calcul dédié à l’IA au monde. Il servira non seulement à entraîner les futurs modèles maison, mais aussi à fournir de la puissance à d’autres acteurs du secteur.
Cette stratégie pourrait transformer OpenAI en un nouveau fournisseur d’infrastructure incontournable, au même titre que les géants du cloud. Mais la dépendance croissante du marché à cette entreprise inquiète les observateurs.
Une dépendance mondiale à OpenAI qui pourrait fragiliser toute la tech
Aujourd’hui, trop d’acteurs dépendent de la bonne santé d’OpenAI : investisseurs institutionnels, fabricants de puces, concurrents dans l’IA. Un éventuel revers ne toucherait pas seulement l’entreprise, mais l’ensemble du marché technologique.
Wall Street commence à s’en alarmer. Si OpenAI venait à ralentir brutalement, c’est le Nasdaq tout entier qui pourrait vaciller. On se souvient encore des désillusions liées à WeWork, Theranos, ou plus récemment au métavers de Meta.
OpenAI reste aujourd’hui à la fois locomotive et bombe à retardement. Une ascension aussi fulgurante que fragile, surveillée de très près par les marchés. L’histoire de la tech l’a prouvé : aucune success story n’est éternelle.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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