Le totem tombe, n’ayons plus de tabous ! Éditorial du 14 octobre 2025.

Par aplutsoc le 14 octobre 2025

La suspension de la réforme des retraites annoncée par le premier ministre Lecornu dans son discours de politique générale est à la fois une vraie victoire sociale et un effritement décisif du pouvoir présidentiel qui en avait fait son totem.

Pour autant, le gouvernement “Lecornu II” est illégitime du point de vue démocratique et s’il recule, c’est en raison de l’extrême faiblesse provoquée par cette illégitimité. Sa censure est donc justifiée. Mais …

Mais il serait temps de comprendre qu’une censure pourrait très bien être suivie de plusieurs semaines d’un « gouvernement démissionnaire » qui missionnerait de fait les groupes RN, LR et ex-macroniens pour faire émaner de l’Assemblée nationale un budget antisocial – ainsi que la loi de financement de la Sécurité sociale, et la validation du faux accord rejeté par la nation kanake sur la Kanaky-Nouvelle Calédonie.

Cela, alors que les électeurs n’ont pas voté pour une telle « majorité » en 2024.

Si ce gouvernement n’est pas censuré, étant donné qu’il s’est engagé, autre effritement majeur de la V° République, à ne pas recourir au 49-3, il aura alors la même stratégie envers l’Assemblée nationale et les groupes RN, LR et ex-macroniens !

Autrement dit, il n’y a pas si grande différence que cela entre la censure ou la non-censure : ce sont les institutions de la V° République en sont la cause, ce sont elles qui sont en cause.

Par conséquent, la division sur la censure entre PS et LFI n’a d’autre fonction que de diviser, justement.

La différence en cas de censure, aurait été que la censure pourrait accélérer la dissolution réclamée à cor et à cri par le RN qui prétend dans ce cas là gagner.

Mais en cas de dissolution, comme d’ailleurs en cas de démission du président, nous aurions une poussée unitaire à gauche combinant ce qui s’est passé en juin 2024 avec le mouvement social, qui va rebondir, de septembre 2025.

Ce mouvement social de septembre 2025, avec le 10 septembre qui a renversé Bayrou avant même d’avoir lieu, est à l’origine de la suspension de la réforme des retraites, laquelle pousse à exiger son abrogation totale.

En cas de dissolution : n’ayons pas peur de l’électorat, battons nous pour gagner et pour une majorité issue du NFP pour la justice sociale, fiscale et environnementale, qui, si elle advenait, serait appelée à prendre le pouvoir, à faire de l’assemblée une Assemblée constituante.

C’est d’ailleurs là la « raison cachée » pour laquelle Macron, Lecornu, et LR, ne sont pas chauds pour des élections immédiates, bien plus qu’une éventuelle victoire du RN pour laquelle ils ont déjà œuvrée, en 2024.

Les contradictions de cette situation ne seront donc pas résolues par une séance d’énervement réciproque sur censure ou non-censure, mais par le mouvement social, qui va être confronté à la nécessité de monter à Paris, à l’Assemblée nationale pour commencer, pour bloquer le projet de budget de Lecornu II et pour la justice sociale, fiscale et écologique !

Et d’ores et déjà, aujourd’hui même, nos camarades belges qui ont réalisé à Bruxelles contre le gouvernement de violence antisociale de « l’Arizona » (nom de la coalition gouvernementale) une énorme manifestation, dans une polarisation sociale montante, de 140.000 participantes et participants, ont reçu en cours de manif la nouvelle de cette première victoire d’ampleur, victoire revendicative et victoire politique, en France, comme  un encouragement.

A l’action !

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