
EN DIRECT, Sébastien Lecornu premier ministre : « Si les conditions n’étaient de nouveau plus remplies, je partirais », assure le chef du gouvernement
« Repartir n’était pas une évidence pour moi », a également affirmé le premier ministre dans un entretien à « La Tribune Dimanche ». Le Parti socialiste, Les Républicains et l’Union des démocrates et indépendants ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne participeraient pas au gouvernement.

Le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale, Philippe Juvin (LR), dit ne pas être hostile à une baisse de la contribution sociale généralisée (CSG) dans le prochain projet de loi budgétaire.
« Il faut que le salaire net augmente en France. Les socialistes plaident pour une baisse de la contribution sociale généralisée, je n’y suis pas hostile », a déclaré M. Juvin samedi dans une interview à La Tribune Dimanche, ajoutant vouloir au préalable « comprendre comment on compensera la perte de recettes ».
Pour le rapporteur général du budget, « nos marges de manœuvre sont plutôt sur les dépenses que sur les recettes », dans une France « champion[ne] du monde des impôts et des taxes ». La baisse prévue des dépenses de l’Etat à hauteur de 6 milliards d’euros lui semble « insuffisant[e]», et il évoque d’autres pistes d’économies comme sur l’aide médicale de l’Etat ou dans la fonction publique. « Rien que pour l’éducation nationale, compte tenu de la baisse de la natalité, je pense qu’il est possible de supprimer 50 000 postes d’ici à 2032 », assure-t-il.
« Nous sommes bien trop nonchalants sur le problème de la dette », juge M. Juvin pour qui l’objectif d’un retour à moins de 3 % de déficit en 2029 doit être absolument tenu. Une variation de 0,1 point de PIB, « c’est une enveloppe de 3 milliards d’euros », rappelle-t-il.
Le député clame également son hostilité à l’abandon de la réforme des retraites : « comment la parole de la France pourrait-elle rester crédible vis-à-vis des marchés et de nos partenaires européens si on suspendait l’une des seules vraies réformes structurantes de ces dernières années. Ce serait une grave erreur de prendre une telle décision », dit-il.
Par ailleurs, « c’est une erreur d’écarter d’emblée la possibilité d’utiliser l’article 49.3 », car « c’est se priver d’un outil constitutionnel qui a permis de faire adopter des budgets ces dernières années », prévient Philippe Juvin.
Dominique de Villepin appelle Emmanuel Macron à s’exprimer
L’ancien premier ministre, Dominique de Villepin, a estimé, samedi soir sur BFM-TV, qu’« une nouvelle dissolution, dans une semaine, dans trois mois, sera nécessaire », mais seulement une fois qu’un budget sera adopté. « C’est une nécessité sur le plan démocratique de montrer aux Français que les responsables politiques ont travaillé pour eux », a-t-il déclaré. Dominique de Villepin a également appelé Emmanuel Macron à s’exprimer, notamment pour expliquer pourquoi il a renommé Sébastien Lecornu à Matignon.
- Carte
- Apple Pay
- Google Pay
Le MoDem « prêt à s’engager totalement » en faveur du gouvernement, selon Marc Fesneau
Le MoDem, dont le patron et ancien premier ministre, François Bayrou, a toujours été constant dans sa fidélité à Emmanuel Macron depuis 2017, a finalement réagi samedi soir à la renomination de Sébastien Lecornu. L’assurant de son « engagement total », le président du groupe Marc Fesneau a néanmoins souhaité que ce dernier fasse connaître « les intentions du gouvernement » en matière budgétaire. Il a également enjoint au locataire de Matignon de « proposer au Parlement une nouvelle voie permettant d’assurer la stabilité politique du pays ».
« Si les conditions n’étaient de nouveau plus remplies, je partirais », assure Sébastien Lecornu
« J’ai démissionné lundi dernier car les conditions n’étaient plus remplies », si elles « n’étaient de nouveau plus remplies, je partirais. Je ne ferai pas n’importe quoi », a promis, samedi, le premier ministre, Sébastien Lecornu, à La Tribune Dimanche. « Repartir n’était pas une évidence pour moi », a-t-il affirmé.
Bruno Retailleau va consulter les adhérents sur la participation de LR au gouvernement
Après que le bureau politique des Républicains a décidé, à « une large majorité », selon un communiqué envoyé samedi matin, que le parti de droite ne participerait pas au gouvernement qu’est en train de former Sébastien Lecornu, Bruno Retailleau souhaite confirmer cette orientation lors d’une consultation des adhérents du mouvement.
Le sénateur et président de LR l’a annoncé, samedi en fin de journée, dans un message envoyé à tous les membres du parti en France. « Votre voix doit pouvoir s’exprimer et votre choix devra être respecté, par tous. Car le parti, c’est vous », assure-t-il dans ce courriel. Une manière d’opposer aux élus qui pourraient être sollicités par le premier ministre pour rejoindre l’exécutif la décision de la tête du mouvement ainsi que de sa base, qui devrait adopter la même position – comme l’avait écrit l’Agence France-Presse, dimanche 5 octobre au soir, la présence de LR au gouvernement avait été vivement critiquée par de nombreux adhérents et fédérations dans les canaux de discussion du mouvement.
Le courrier ne précise pas les modalités de consultation des adhérents, qui pourraient prendre la former d’un vote électronique pour assurer une remontée rapide des avis. « Ma conviction, c’est que la droite ne peut pas participer à un gouvernement qui incarnera le macronisme finissant », écrit aussi Bruno Retailleau dans son message. L’ancien ministre estime aussi par ailleurs : « Ne pas participer ne signifie pas pour autant censurer. Nous ne serons pas des artisans du chaos et, si ce gouvernement propose des mesures utiles au pays, nous devrons les soutenir. Mais notre rôle est désormais d’incarner la rupture dont le pays a besoin, à travers un vrai projet de droite, solide et crédible. »
Sur Le Monde aujourd’hui
Découvrez les articles les plus lus par nos abonnés
-
Article réservé aux abonnés France-Azerbaïdjan : dans le sillage de son excellent début de saison, Kylian Mbappé montre la voie vers la Coupe du monde 2026 aux Bleus
-
Article réservé aux abonnés La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine reprend brutalement, entre terres rares et droits de douane
-
Article réservé aux abonnés Contre les violences sexuelles, le dilemme des parents : « Je préfère passer pour une mère parano plutôt que prendre le risque de louper quelque chose »
-
Article réservé aux abonnés « Ça ne tient plus » : les associations organisent une mobilisation inédite pour alerter sur leur situation d’urgence financière
-
Article réservé aux abonnés Cette sensation que « le réel s’effondre sous nos pieds », ou le nouveau malaise dans la civilisation
-
Article réservé aux abonnés « Ça ne remplace pas ma psy, mais ça permet de vider son sac » : ces jeunes qui s’en remettent à l’IA comme confident et soutien émotionnel
Le point sur la situation politique, samedi 11 octobre, en fin de journée
- Le premier ministre, Sébastien Lecornu, reconduit vendredi soir par Emmanuel Macron, a souhaité, lors de son premier déplacement, samedi, au commissariat de l’Haÿ-les-Roses, en banlieue parisienne, que son gouvernement soit « libre » et comprenne des personnalités « avec des sensibilités partisanes mais pas emprisonnées par les partis ».
- Pour donner au Parlement les soixante-dix jours requis par la Constitution pour examiner un projet de budget avant le 31 décembre, l’équipe de Sébastien Lecornu doit transmettre lundi le texte au Parlement, en principe après un passage en conseil des ministres. Le gouvernement devrait donc être nommé d’ici à lundi.
- Les Républicains ont refusé samedi toute participation au gouvernement que Sébastien Lecornu doit constituer dans l’urgence pendant le week-end. « La confiance et les conditions ne sont pas réunies » pour une présence parmi les ministres, a écrit le bureau politique du parti, tout en soulignant ne pas vouloir que ses élus soient des « artisans du chaos ».
- L’Union des démocrates et indépendants (UDI), parti créé par Jean-Louis Borloo, a, lui aussi, annoncé samedi son « soutien sans participation » au gouvernement de Sébastien Lecornu.
- Le parti Horizons de l’ex-premier ministre Edouard Philippe, également réuni samedi en bureau politique, continue d’envisager pour la première fois depuis sa création un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au « cœur » de la réforme des retraites de 2023.
- De son côté, le Parti socialiste réclame la suspension « immédiate » de la réforme des retraites comme condition pour ne pas censurer le gouvernement du premier ministre. Sébastien Lecornu a rappelé samedi que, sur cette réforme, « tous les débats sont possibles, dès lors qu’ils sont dans un cadre réel et réaliste, y compris sur les questions budgétaires ».
François Ruffin souhaite « passer du Front populaire au CNR »
Le député de la Somme, ancien « insoumis », a déclaré, samedi sur son blog, qu’« un appel au Front populaire, pour des partis unis (…) ne suffi[sai]t plus ». « C’est un CNR qu’il nous faut désormais », a assuré le fondateur du parti politique de gauche Debout !, faisant référence au Conseil national de la résistance constitué pendant la seconde guerre mondiale. « Non pas pour “faire barrage”, en défensif. Mais pour réveiller un espoir, en propulsif. Nous devons “étonner la catastrophe” qui s’annonce. Il nous faut essayer quelque chose », a-t-il ajouté.
« Nous ne rentrerons pas dans un gouvernement porté par Sébastien Lecornu », insiste le porte-parole du PS
Le porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Arthur Delaporte, a rappelé sur LCI le positionnement de son groupe : « A partir du moment où il n’y a pas, a minima, une suspension sur l’entrée en vigueur de la mesure d’âge [de départ à la retraite], qui devrait être bloquée à 62 ans et neuf mois, comme aujourd’hui (…), alors ça ne sera pas satisfaisant, et ce sera la censure », a-t-il résumé.
Sébastien Lecornu « doit sa survie à [l]a folie du président de la République », a estimé M. Delaporte, qui exclut toute participation du PS à son gouvernement. « Nous ne rentrerons pas dans un gouvernement porté par Sébastien Lecornu, tout simplement parce que nous sommes dans l’opposition », a-t-il martelé, estimant par ailleurs que la présence du premier ministre à la tête du gouvernement pourrait être « de courte durée ».
Emmanuel Macron se rendra en Egypte lundi 13 octobre
Le président de la République, Emmanuel Macron, se rendra en Egypte le lundi 13 octobre, en soutien à la mise en œuvre de l’accord présenté par Donald Trump « pour mettre fin à la guerre à Gaza et créer les conditions de la paix et de la coexistence régionale », selon l’Elysée.
Le projet de loi de finances devant être présenté en conseil des ministres deux jours avant son arrivée dans l’Hémicyle − le 15 octobre au plus tard –, ce dernier devrait avoir lieu lundi, possiblement avant le départ d’Emmanuel Macron en Egypte. Le gouvernement doit donc nécessairement être nommé d’ici à lundi.
- Tous nos articles, vidéos, podcasts et newsletters
- L’application La Matinale du Monde, dès 7 heures, la sélection d’articles par la rédaction
- Le quotidien en version numérique dès 13 heures
- Carte
- Apple Pay
- Google Pay
La Constitution fixant une procédure et un calendrier précis pour l’organisation du débat parlementaire concernant le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), le premier ministre dispose de très peu de temps pour éviter d’avoir à recourir à une loi spéciale qui permettrait que les débats sur le budget se poursuivent après le 31 décembre 2025, mais réduirait les investissements de l’Etat au minimum.
Retrouvez ici les principales étapes prévisibles de ce calendrier :
Budget 2026 : le calendrier contraint que doit respecter Sébastien Lecornu pour éviter une loi spéciale

L’UDI apporte son « soutien sans participation » au gouvernement de Sébastien Lecornu
L’Union des démocrates et indépendants (UDI), parti créé par Jean-Louis Borloo, a annoncé samedi dans un communiqué son « soutien sans participation » au gouvernement de Sébastien Lecornu.
Promettant une « collaboration loyale, vigilante et exigeante », l’UDI a expliqué que ses parlementaires « apporteront leur concours à l’adoption d’un budget », mais « pas à n’importe quel prix ».
Le secrétaire général de LR, Othman Nasrou, assure que son parti ne veut pas « faire tomber le gouvernement ou le censurer »
« Nous voulons que le gouvernement tienne, nous voulons qu’il y ait un budget à la fin de l’année », mais « les conditions et la confiance n’étaient pas réunies pour une participation de LR au gouvernement », a justifié samedi le secrétaire général des Républicains (LR), Othman Nasrou. Il a assuré que son parti maintenait une « position de responsabilité ».
« Nous ne pouvons pas porter une politique qui viendrait céder à la gauche toutes ces idées délirantes qui peuvent conduire le pays dans une situation financière encore plus préoccupante que celle qu’on connaît aujourd’hui », a-t-il ajouté, citant comme « lignes rouges » des LR la hausse de la fiscalité ou la suspension de la réforme des retraites.
Othman Nasrou a assuré que son parti ne voulait pas « faire tomber le gouvernement ou le censurer », mais lui apportait un « soutien exigeant », texte par texte.
Les Républicains ne participeront pas au gouvernement de Sébastien Lecornu, annonce le bureau politique du parti
Le bureau politique des Républicains (LR), qui s’est réuni samedi matin, « affirme un soutien texte par texte au gouvernement, mais qu’à ce stade, la confiance et les conditions ne sont pas réunies pour que Les Républicains participent au gouvernement », a déclaré le parti dans un communiqué, précisant que la décision a été « adoptée à une large majorité ».
Le parti a toutefois réaffirmé « la nécessité de doter la France d’un budget », et assuré la volonté de ses membres d’être « responsables » et non « les artisans du chaos ».
« Soutenir ne veut pas dire participer sans conditions », affirme Valérie Pécresse (LR)
« Nous sommes le parti de l’ordre », réaffirme la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, sur X après la réunion du bureau politique des Républicains (LR). « Nous voulons un budget, nous voulons de l’ordre aux frontières et dans la rue, c’est pour cela que nous nous sommes engagés. Mais soutenir ne veut pas dire participer sans conditions », ajoute-t-elle.
Mme Pécresse estime que suspendre la réforme des retraites serait « d’une immense gravité pour la France ». « Participer à un gouvernement qui le ferait serait nous renier », tranche-t-elle.
L’intégralité des réponses du premier ministre aux journalistes
Sébastien Lecornu a répondu, samedi midi, à trois questions de la presse devant le commissariat de L’Haÿ-les-Roses, après un propos liminaire consacré à la sécurité du quotidien et à la police municipale. Nous retranscrivons, ci-dessous, ses réponses.
Bonjour,
Pour ne pas être renversé par une motion de censure des députés – celle-ci peut intervenir spontanément, ou être provoquée par le recours du gouvernement à l’article 49 alinéa 3 pour faire adopter son budget –, le gouvernement doit s’assurer de ne pas réunir une majorité absolue contre lui.
Il peut donc bénéficier de l’abstention ou de l’absence de certains députés, ou profiter du fait que des forces politiques rivales (comme la gauche et l’extrême droite) ne souhaitent pas associer leurs voix sur une même motion de censure.
Le service des Décodeurs du Monde vous propose de simuler avec les alliances possibles pour éviter cette censure ⤵️
Emmanuel Macron, qui avait érigé la réforme des retraites en totem de son second quinquennat, semble avoir fait une concession vendredi sur ce dossier : elle aurait pour effet de bloquer momentanément – jusqu’à l’élection présidentielle de 2027 – le relèvement de l’âge légal de départ, sachant que le curseur continuerait d’être remonté vers le haut. Mais le geste du chef de l’Etat, qui cherchait à amadouer plusieurs forces de gauche, n’a pas atteint son but.
Réforme des retraites : ce qu’Emmanuel Macron a proposé aux partis

Gabriel Attal sur la reconduction de Sébastien Lecornu : « C’est la décision du président de la République »
Dans un message laconique sur X, Gabriel Attal a pris acte de la reconduction du premier ministre dans ses fonctions. « C’est la décision du président de la République », a-t-il simplement réagi.
« Le seul enjeu qui vaille désormais, c’est de doter la France d’un budget. Renaissance et les députés Ensemble pour la République y travailleront d’arrache-pied », a ajouté l’ancien premier ministre.
Horizons veut poursuivre sa « logique de dialogue et d’échanges avec les groupes du socle commun » et dit être « dans l’attente de ce que va proposer le premier ministre pour le pays »
A l’issue de leur bureau politique, élargi à tous les parlementaires, les membres d’Horizons ont assuré dans un communiqué vouloir rester un « facteur de stabilité ». Le parti fait valoir que les groupes politiques associés se sont « toujours placés dans une logique de dialogue et d’échanges avec les groupes du socle commun comme ceux des oppositions ». « Nous continuerons à tenir cette ligne de responsabilité parce qu’elle est la seule à même de préserver nos institutions », ajoute-t-il.
« Nous sommes désormais dans l’attente de ce que va proposer le premier ministre pour le pays », assure encore Horizons, qui exprime son inquiétude « quant à la colère de nos concitoyens, à l’ampleur des concessions exigées par la gauche et, surtout au risque d’affaissement de l’autorité de l’Etat ».
Les sénateurs LR favorables à « un soutien sans participation » au gouvernement de Sébastien Lecornu, selon Mathieu Darnaud
Les sénateurs Les Républicains (LR) sont favorables à « un soutien sans participation » au gouvernement de Sébastien Lecornu, a assuré samedi en leur nom leur président, Mathieu Darnaud, lors d’un bureau politique du parti, a déclaré son entourage à l’Agence France-Presse.
« Nous sommes favorables à un soutien texte par texte », a ajouté le sénateur, estimant que « toutes les conditions n’étaient pas réunies » pour que Les Républicains entrent au sein du prochain exécutif. Cette position, qui n’est pas partagée par de nombreux députés du parti, continuait samedi d’être débattue au sein des instances de LR.
« Tous les débats sont possibles », y compris sur la réforme des retraites, assure Sébastien Lecornu
« Je vous l’ai dit, je crois que tous les débats sont possibles dès lors qu’ils sont dans un cadre réel et réaliste, y compris sur les questions budgétaires », a conclu Sébastien Lecornu. Sur la réforme des retraites, dont le Parti socialiste réclame la suspension « immédiate » comme condition pour ne pas censurer son gouvernement, le premier ministre a simplement dit qu’il estimait, comme il l’avait déjà confié au Parisien, qu’elle n’était « pas achevée ».
« Il faut que ce gouvernement puisse être libre », estime Sébastien Lecornu, qui appelle à ce qu’il ne soit pas « emprisonné par les partis »
« Je ferai mon devoir et je ne serai pas un problème », a déclaré le premier ministre, qui a défendu « un certain nombre d’éléments de [son] bilan ». Tout en saluant le souhait de certains élus, notamment au sein de son ancien gouvernement, d’être candidats à l’élection présidentielle de 2027, il a appelé à ne pas être « prisonnier des appétits partisans », ce qu’il avait déjà dénoncé en annonçant sa démission lundi.

« Il faut que ce gouvernement puisse être libre, c’est-à-dire avec des sensibilités partisanes mais pas emprisonné par les partis », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs dit « respecte[r] » la décision de Bruno Retailleau de ne pas participer au gouvernement, assurant qu’il n’en dirait « jamais de mal ».
« Je n’ai pas d’autre ambition que de sortir de ce moment qui est très pénible pour tout le monde », assure Sébastien Lecornu
Le premier ministre a dit « comprendre toutes les incompréhensions » quant à sa reconduction à la tête du gouvernement, mais a justifié son retour par l’« urgence à avoir des textes économiques et financiers ». Face à « la difficulté de la mission (…), je n’ai pas le sentiment qu’il y avait beaucoup de candidats », a-t-il ajouté.
« Je n’ai pas d’agenda », a-t-il poursuivi, « je n’ai pas d’autre ambition que de sortir de ce moment qui est très pénible pour tout le monde », et de faire en sorte de voter un budget d’ici au 31 décembre. « Soit on fait du surplace, soit on avance », a-t-il déclaré.
Sébastien Lecornu dit vouloir mettre à l’agenda la lutte contre l’insécurité et contre la délinquance
Sébastien Lecornu a d’abord justifié son choix du commissariat de L’Haÿ-les-Roses pour son premier déplacement, rappelant qu’il a lui-même été réserviste des forces de police. Selon le premier ministre, est ressorti de ses consultations avec les formations politiques que « la sécurité du quotidien, la lutte contre les insécurités, [et] le refus de la violence sont quelque chose qui peut réunir un large consensus ». Pour lui, les thèmes de la lutte contre l’incivilité et la délinquance « doivent être mis à l’agenda dans les temps qui viendront ».
Le PS censurera le gouvernement si Sébastien Lecornu ne met pas en œuvre « des actes clairs sur le pouvoir d’achat et la suspension immédiate de la réforme des retraites »
« Ce cinéma a assez duré », a estimé samedi le porte-parole du Parti socialiste, Pierre Jouvet, dénonçant un président « qui s’entête » et « dans le déni », et estimant que la renomination de Sébastien Lecornu va « contre tout sens ».
A moins que le premier ministre ne « change de politique de manière très claire », avec notamment des « actes clairs sur le pouvoir d’achat » et la suspension « immédiate » de la réforme des retraites dans sa déclaration de politique générale, « les socialistes le censureront », a-t-il ajouté sur BFM-TV.
Yaël Braun-Pivet rappelle que l’Assemblée nationale est « en ordre de marche » pour reprendre les travaux parlementaires
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui ne s’était pas encore exprimée depuis la reconduction de Sébastien Lecornu, a dit « attend[re] du premier ministre et du gouvernement qui sera nommé qu’ils puissent se mettre au travail dans l’intérêt des Français ». Quant à la décision de reconduire l’ancien ministre des armées, elle a simplement répondu que « c’est le choix du président ».
« L’Assemblée nationale est en ordre de marche », a-t-elle ajouté en marge d’un déplacement à Valmy. « Nous attendons de pouvoir commencer nos travaux dans l’Hémicycle », et « continuer à aborder les questions budgétaires », a-t-elle ajouté. Elle a également appelé à la reprise des questions au gouvernement, prévues la semaine prochaine, disant attendre « les déclarations devant les représentants élus ».
Eric Ciotti appelle Les Républicains « déçus » à rejoindre l’Union des droites « face au chaos macroniste »
Alors que le président des Républicains, Bruno Retailleau, et le président du Sénat, Gérard Larcher, se sont dits défavorables à une participation des Républicains au prochain gouvernement de Sébastien Lecornu, Eric Ciotti a appelé les élus de son ancien parti à « tourne[r] la page du macronisme », leur tendant « solennellement la main » pour « préparer dans l’alliance des droites la grande alternance ».
« Je sais que, pour certains, une alliance avec le Rassemblement national n’est ni naturelle ni facile. Mais dans les périodes où l’histoire accélère et où le destin de notre patrie bascule nous devons nous débarrasser de nos clichés respectifs et voir l’essentiel : le partage d’une certaine idée de la France », écrit-il dans une lettre adressée aux Républicains, publiée par Le Journal du dimanche.
Celui qui a fait alliance avec le Rassemblement national lors des législatives anticipées de 2024 appelle ses anciens collègues à « refuse[r] de participer à une coalition des contraintes dans un alliage Frankenstein avec la gauche et l’extrême gauche pour offrir un sursaut au président Macron ».
« Nous tendons la main aux militants LR déçus pour préparer l’avenir à droite avec courage ! Ils n’ont plus rien à attendre de ce parti », écrit sur son compte X le parti de M. Ciotti, l’Union des droites pour la République. « Les Français demandent l’union des droites face au chaos macroniste. »
Sébastien Lecornu arrive à L’Haÿ-les-Roses, où il doit s’exprimer vers 12 h 20 ; sa première prise de parole depuis sa reconduction
Le premier ministre, Sébastien Lecornu, est arrivé au commissariat de L’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne. Il a été accueilli par Mathieu Lefèvre, député du Val-de-Marne et éphémère ministre chargé des relations avec le Parlement, ainsi que par l’ancien maire de L’Haÿ-les-Roses et porte-parole des députés Les Républicains, Vincent Jeanbrun. Ce dernier a salué sur X, vendredi, la nouvelle nomination de M. Lecornu, estimant que le président donnait ainsi « une chance à la stabilité ».

Pour son premier déplacement, M. Lecornu échangera avec une patrouille de policiers, puis prendra la parole devant la presse vers 12 h 20, selon Matignon.
Horizons réunit son bureau politique samedi matin pour décider de sa participation ou non au gouvernement de Sébastien Lecornu
Horizons réunit de nouveau son bureau politique, élargi à tous les parlementaires, à 11 h 30 en visioconférence, après la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon. A la sortie de la réunion à l’Elysée, vendredi, et avant la communication du nom du premier ministre, le parti d’Edouard Philippe avait tenu un point au cours duquel a été envisagé un soutien sans participation au prochain gouvernement si celui-ci touche au « cœur » de la réforme des retraites de 2023. C’est-à-dire pas de censure, mais une sortie du gouvernement et une plus grande prise de liberté dans l’Hémicycle.
Edouard Philippe, tenant de la rigueur budgétaire, s’est opposé, vendredi, lors de la réunion des chefs de parti et de groupe, à toute suspension de la réforme des retraites. Au regard de la situation des comptes publics, « le pays ne peut pas se permettre » de suspendre cette réforme alors que la situation budgétaire est critique et qu’« il faut travailler plus », a-t-il estimé, jugeant mal venu un gel du report de la mesure d’âge, même temporaire.
Si les philippistes choisissaient de ne pas participer au gouvernement de Sébastien Lecornu, ce serait une première depuis que le maire du Havre – rallié de la droite en 2017 après la victoire d’Emmanuel Macron et devenu son premier chef de gouvernement (2017-2020) – a fondé son parti, en 2021 (qui compte des députés depuis 2022).
Après avoir contribué à la démission du premier ministre, le ministre de l’intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, se retrouve dans une situation inconfortable. Les députés Les Républicains ont voté à une très large majorité pour la participation au gouvernement, quand lui a acté la rupture.
Gouvernement Lecornu II : Bruno Retailleau s’en va mais peine à embarquer Les Républicains avec lui

Sébastien Lecornu se rendra en fin de matinée dans un commissariat du Val-de-Marne
Le premier ministre, Sébastien Lecornu, se rendra samedi en fin de matinée au commissariat de L’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne, au lendemain de sa reconduction dans ses fonctions par le président Emmanuel Macron, annonce Matignon. Ses services n’ont pas précisé si le chef du gouvernement y prendrait la parole publiquement.
« Le socle commun que le président cherche à imposer n’existe pas », souligne Cyrielle Chatelain
Interrogée au sujet de la réunion qui s’est tenue vendredi à l’Elysée, Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Ecologiste et social à l’Assemblée nationale, a déploré sur Franceinfo samedi matin avoir vu « un président de la République sûr de son bon droit, obtus dans sa vision des choses ». « On a bien vu que son objectif était uniquement de réimposer ce qu’on appelle le socle commun comme le socle du futur gouvernement, a-t-elle déclaré.
Or, « ce socle commun que le président cherche à tout prix à imposer n’existe pas ; il implose de tous les côtés », a-t-elle poursuivi. Pour elle, le maintien de Sébastien Lecornu comme premier ministre est « pire qu’une provocation, c’est une négation totale des votes ». « Finalement, Emmanuel Macron dit un peu aux Français : “Je vous emmerde, je fais ce que je veux.” »
Mme Chatelain a également regretté qu’il n’y ait eu aucune avancée sur les sujets de justice fiscale, d’environnement et de respect de l’Etat de droit au cours des discussions avec Sébastien Lecornu « lorsqu’il était premier ministre “épisode 1” ». « A priori, Sébastien Lecornu “épisode 2” va être dans le même entêtement. »

Emmanuel Macron maintient Sébastien Lecornu à Matignon, malgré l’hostilité des partis
Bruno Retailleau et Gérard Larcher défavorables à la participation des Républicains au prochain gouvernement de Sébastien Lecornu
Le président des Républicains (LR), Bruno Retailleau, et le président du Sénat, Gérard Larcher, se sont dits défavorables à une participation de leur formation au prochain gouvernement de Sébastien Lecornu lors d’une réunion des parlementaires LR qui s’est tenue samedi matin, ont rapporté des participants à l’Agence France-Presse (AFP).
« Participer, c’est le dernier acte d’une dissolution dans le macronisme », a prévenu M. Retailleau, assurant que lui-même « n’ira pas dans ce gouvernement ». Il a reçu le soutien de Gérard Larcher. Le Parti socialiste « va faire du chantage à la censure et le prochain gouvernement devra renoncer à tout : le sérieux budgétaire, le régalien, la défense du travail », a estimé le président du Sénat. « Je ne pense pas qu’il faille participer à ce gouvernement », a-t-il conclu.
« On ne peut plus participer à ce qui va être perçu comme un reniement », affirme François-Xavier Bellamy à BFM-TV
Avant la réunion d’un bureau politique des Républicains (LR) samedi matin, au cours de laquelle le parti doit se prononcer sur sa participation à la nouvelle équipe gouvernementale, le député européen François-Xavier Bellamy a assuré auprès de BFM-TV que son parti ne pouvait « plus participer à ce qui va être perçu comme un reniement ».
Renommer Sébastien Lecornu n’est « pas une bonne idée politiquement », estime le sénateur (UDI) Hervé Marseille
Invité de Franceinfo samedi matin, Hervé Marseille, président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) et président du groupe Union centriste au Sénat, a estimé que renommer Sébastien Lecornu n’était « pas une bonne idée politiquement ». Il a également émis des doutes sur sa capacité à former un « gouvernement de mission » qui sera « déconnecté des ambitions présidentielles ».
« Un gouvernement technique, je n’y crois pas trop, ça n’existe pas. Les choix sont politiques », a-t-il affirmé, soulignant que « de plus en plus de gens refusent d’entrer au gouvernement » en raison du manque de stabilité. Interrogé sur la participation ou non de son parti au gouvernement, il a estimé que « soutenir sans participer » serait la bonne solution.

« Le chemin est étroit, difficile, tout se joue autour de l’affaire des retraites. Je pense que le budget, malheureusement, ce n’est pas que les retraites, a ajouté Hervé Marseille. L’objectif, c’est quand même d’avoir un budget. Les gens qui travaillent au quotidien ont besoin d’avoir de la visibilité, de savoir les textes qui vont être discutés. »
Les échéances budgétaires contraignent le calendrier de Sébastien Lecornu
- Pour respecter le temps prévu par la Constitution de soixante-dix jours d’examen du projet de loi de finances (PLF) par le Parlement, les débats sur ce dernier doivent commencer à l’Assemblée nationale le 15 octobre au plus tard.
- Le PLF doit être présenté deux jours avant son arrivée dans l’Hémicycle en conseil des ministres, qui devrait avoir lieu lundi.
- Le gouvernement doit donc nécessairement être nommé d’ici à lundi. C’est le décret de nomination au Journal officiel qui marque le changement d’équipe gouvernementale, pas les passations des pouvoirs.
- D’ici au 15 octobre, Sébastien Lecornu pourrait tenir une déclaration de politique générale, lundi (après le conseil des ministres) ou mardi.
Si ce calendrier n’est pas tenu, le vote d’une loi spéciale autorisant l’exécutif à certaines dépenses dans le cadre de la continuité de l’action de l’administration sera nécessaire. Par ailleurs, le projet de budget déposé par le gouvernement pourra être largement remanié, soit par les parlementaires, soit par l’exécutif, par voie d’amendements durant les débats.
A gauche, la colère et plusieurs nuances de censure après la nouvelle nomination de Sébastien Lecornu à Matignon

Le point sur la situation, samedi 11 octobre à 6 heures
- Emmanuel Macron a reconduit, vendredi soir, Sébastien Lecornu premier ministre, quatre jours après la démission de ce dernier dont le gouvernement avait duré quatorze heures. Le chef de l’Etat lui donne « carte blanche » pour former son équipe et mener « les négociations » avec les partis politiques.
- M. Lecornu, qui a dit accepter la mission « par devoir », devrait s’atteler dès samedi à la formation de son équipe afin de pouvoir présenter au conseil des ministres, lundi, un projet de budget 2026 dont l’examen au Parlement doit démarrer au plus vite. Le premier ministre a prévenu que le futur gouvernement « devra[it] incarner le renouvellement et la diversité des compétences », demandant aux prochains ministres de « s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027 ».
- Les Républicains (LR) doivent décider, dans la matinée, de leur participation ou non au gouvernement alors que leur patron, Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur démissionnaire, avait été le détonateur de la démission de M. Lecornu lundi. Les députés du groupe LR ont toutefois déjà apporté leur soutien au premier ministre, vendredi soir, à la sortie d’une réunion entre les élus du parti.
- A peine reconduit, M. Lecornu est néanmoins déjà sous la menace d’une censure des socialistes, dont les votes seront décisifs pour la survie du gouvernement, s’il ne fait pas d’emblée plusieurs concessions majeures, dont la suspension de la réforme des retraites. Le secrétaire général du Parti socialiste, Pierre Jouvet, a démenti tout accord de non-censure avec Emmanuel Macron, pointant une « irresponsabilité totale » du président de la République.
- Dès l’annonce de la reconduction de Sébastien Lecornu, le reste des formations politiques d’opposition de gauche – Les Ecologistes, le Parti communiste français et La France insoumise (LFI) – ont promis la censure, Manuel Bompard (LFI) dénonçant « un nouveau bras d’honneur aux Français ». Le groupe « insoumis » à l’Assemblée nationale a d’ores et déjà proposé « aux parlementaires de la gauche de l’hémicycle de signer une motion de censure immédiate et une nouvelle motion de destitution du président de la République ».
- A l’autre bout du spectre politique, le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a déclaré que son parti « censurera[it] bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir », en dénonçant « une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français ». Une position également adoptée par l’allié du RN, Eric Ciotti.
Le Parti socialiste censurera M. Lecornu en l’absence de « suspension immédiate et complète » de la réforme des retraites
Le Parti socialiste (PS), dont les votes seront décisifs pour la survie du gouvernement de Sébastien Lecornu, a décidé de mettre la suspension de la réforme des retraites dans la balance.
« Nous rappelons de manière très claire ce soir au premier ministre que s’il n’y a pas dès sa déclaration de politique générale la confirmation de l’abandon du 49.3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons », a déclaré à l’Agence France-Presse le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, quelques heures après la reconduction de Sébastien Lecornu.
Pierre Jouvet a de nouveau démenti tout accord de non-censure entre son parti et Emmanuel Macron. « Nous répétons avec force qu’il n’y a aucun accord entre le Parti socialiste et le président de la République. Nous ne serons pas la bouée de sauvetage d’un macronisme qui prend l’eau de toute part », a-t-il affirmé.
« L’irresponsabilité du président de la République est totale. Il est aujourd’hui le principal responsable de la crise politique que traverse notre pays », a-t-il ajouté.
Sébastien Lecornu reconduit : « Une chance à la stabilité », estime le porte-parole du groupe LR à l’Assemblée
« En renommant Sébastien Lecornu, le président de la République donne une chance à la stabilité », a écrit, sur X, le député Les Républicains (LR) Vincent Jeanbrun, porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale, à l’issue d’une réunion, vendredi soir, des élus du parti de droite.
Selon un participant à cette réunion, qui a témoigné à l’Agence France-Presse, une très large majorité des députés LR s’est prononcée pour un « soutien » à Sébastien Lecornu, tout juste reconduit à Matignon.
Roland Lescure, ministre démissionnaire de Sébastien Lecornu : « Le travail à venir est immense »
« Je salue la reconduction par le président de la République de Sébastien Lecornu comme premier ministre », a commenté, dans un communiqué, Roland Lescure, ministre de l’économie et des finances démissionnaire, nommé il y a moins d’une semaine par M. Lecornu.
« Le travail à venir est immense. Notre responsabilité est désormais de redonner confiance, stabilité et visibilité aux Français et au tissu économique. Je lui souhaite de parvenir, avec l’ensemble des forces politiques républicaines, à faire adopter un budget à la hauteur des défis de notre pays », a-t-il ajouté.
« Nous restons un parti d’opposition », déclare la porte-parole du PS
« Jamais le Parti socialiste n’a conclu de deal pour cette nomination. Nous sommes et restons un parti d’opposition, a réagi, sur X, Dieynaba Diop, porte-parole du PS. Le président de la République insulte ce soir les Françaises et les Français. Il persiste et signe avec cette ultime provocation, et aggrave la crise politique. »
L’eurodéputé socialiste François Kalfon a également réagi sur BFM-TV quant à une possible censure du prochain gouvernement : « Très rapidement, on a intérêt à avoir du sonnant et du trébuchant sur la suspension de la réforme des retraites. »
« Nous verrons si c’est dans le discours de politique générale. C’est absolument indispensable », a ajouté le parlementaire, membre du bureau national du PS.
Marine Tondelier, cheffe des Ecologistes, ne voit « aucun argument pour ne pas censurer » Sébastien Lecornu
Sur Franceinfo, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, a dit « ne voir aucun argument pour ne pas censurer » le nouveau gouvernement, tout en précisant qu’elle voulait voir ce que Sébastien Lecornu annoncerait dans son discours de politique générale.
« Renommer le même premier ministre, après un tel cirque, c’est une provocation », selon Julien Aubert, vice-président de LR
« On se moque vraiment du monde. Renommer le même premier ministre, après un tel cirque, c’est une provocation. Le symbole est terrible », écrit Julien Aubert, vice-président des Républicains (LR).
Bruno Retailleau a quant à lui posé ses conditions à une participation « exigeante » lors d’une réunion en visio mercredi soir avec les parlementaires LR. « Il ne faut pas s’embarquer dans une aventure qui pourrait nous nuire », a prévenu mercredi soir le ministre de l’intérieur démissionnaire.
Il a réitéré son refus de participer à un gouvernement dirigé par un premier ministre de gauche et exigé que le prochain locataire de Matignon « s’éloigne de la Macronie pour donner une assurance aux Français [et] que le message envoyé par les Français lors des législatives et des partielles soit respecté ».
Quant à une éventuelle suspension de la réforme des retraites, c’est aussi non : « Si on accepte ça, toutes les futures réformes de fond, les réformes structurelles, pourraient être contestées dans la rue », a-t-il affirmé. « A titre personnel, je n’irai pas dans un gouvernement qui voudrait abroger ou suspendre la reforme des retraites ou même un Lecornu bis ».
Sébastien Lecornu risque désormais à nouveau la censure
A la tête du ministère des armées depuis 2022, Sébastien Lecornu a fait de la réserve et de la prudence sa marque de fabrique. Econome de sa parole publique, il se dit lui-même un peu « moine-soldat ». Et les Français ne l’ont découvert réellement que ces derniers jours, notamment à l’occasion de son passage mercredi au journal de 20 heures de France 2.
Cet homme du sérail de 39 ans, engagé très tôt en politique à droite, ne semblait pas désireux de rempiler – « je ne cours pas après le job », « ma mission est terminée » –, et il risque désormais de nouveau la censure. Son choix a de plus suscité des oppositions au sein même du bloc central.
Nommé une première fois le 9 septembre, il lui avait ensuite fallu trois semaines pour former un gouvernement. Mais quatorze heures seulement après l’annonce de son équipe, Sébastien Lecornu avait remis sa démission le lundi 6 octobre, plongeant la France dans une crise politique inédite.
« Sans rupture, ce sera donc la censure : retour aux urnes ! », annonce Fabien Roussel
« Inacceptable entêtement du président. Sans rupture, ce sera donc la censure : retour aux urnes ! », déclare pour sa part le secrétaire national du Parti communiste français sur X, semblant plaider pour une dissolution de l’Assemblée ou une démission d’Emmanuel Macron.
Reconduction de Sébastien Lecornu : « La dissolution est plus que jamais incontournable », tranche Marine Le Pen
Dans un message sur X, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale écrit : « La manœuvre est aujourd’hui transparente : l’abandon du 49.3 n’avait pour seul objet que de permettre de passer le budget par ordonnances. Les manœuvres continuent, la censure, par conséquent, s’impose et la dissolution est plus que jamais incontournable. »
Le PS n’a « aucun deal » avec Sébastien Lecornu sur une non-censure, affirme le secrétaire général du Parti socialiste
Le Parti socialiste n’a « absolument aucun deal » avec Sébastien Lecornu sur une non-censure, et n’a « aucune assurance ni garantie » sur ses demandes, a affirmé vendredi soir à l’Agence France-Presse le secrétaire général du parti, Pierre Jouvet, démentant une information de presse.
L’information évoquant un « deal » entre le premier ministre et le PS pour éviter une censure est une « intox totale », a déclaré Pierre Jouvet.
Reconduction de Sébastien Lecornu : Elisabeth Borne lui adresse ses « félicitations »
Dans un message sur X, l’ancienne première ministre écrit : « J’adresse mes félicitations à Sébastien Lecornu pour son renouvellement en tant que premier ministre. Je lui réitère mes vœux de succès face aux défis majeurs du pays. L’heure est plus que jamais à bâtir des compromis pour répondre aux attentes de nos concitoyens et faire avancer le pays. »
Reconduction de Sébastien Lecornu : « Incroyable », réagit Marine Tondelier
Sur X, la secrétaire nationale des Ecologistes ironise sur la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon.
Reconduction de Sébastien Lecornu : le RN censurera « immédiatement cet attelage sans aucun avenir », assure Jordan Bardella
Les députés du Rassemblement national (RN) censureront « immédiatement » le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, a promis vendredi soir sur X le chef du parti, Jordan Bardella, dénonçant un « attelage sans aucun avenir ».
« Le gouvernement Lecornu II, nommé par un Emmanuel Macron plus que jamais isolé et déconnecté à l’Elysée, est une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français », a ajouté le président du parti.
Reconduction de Sébastien Lecornu : « un nouveau bras d’honneur aux Français », dénonce Manuel Bompard ; nous « déposons une nouvelle motion de destitution », annonce Clémence Guetté
Le coordinateur de La France insoumise (FFI), Manuel Bompard, a dénoncé vendredi soir sur X « un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés ». Le député LFI précise que la formation de gauche radicale déposera « une nouvelle motion de destitution du président de la République » et censurera le prochain gouvernement.
Jean-Luc Mélenchon a pour sa part estimé que « Macron ne peut faire autre chose que du Macron ». Sur X, le leader LFI a dit qu’ « à chaque tour du manège le pompon reste au même endroit. Ceux qui ont été le décor de cette comédie en sont pour le ridicule ».
Mathilde Panot, abondant dans le même sens, a déclaré, également sur X, que « jamais un président n’aura autant gouverné par le dégoût et la colère. Lecornu, démissionné lundi, est de nouveau nommé par Macron vendredi. Macron repousse misérablement l’inévitable : son départ. »
« Nous proposons dès ce soir aux parlementaires de la gauche de l’Hémicycle de signer une motion de censure immédiate et une nouvelle motion de destitution du président de la République », a conclu Mme Panot.
La députée « insoumise » et vice-présidente de l’Assemblée nationale, Clémence Guetté, a dit, également sur X : « Nous déposons une nouvelle motion de destitution. »
« J’accepte – par devoir – la mission qui m’est confiée par le président », a affirmé Sébastien Lecornu
Sébastien Lecornu, reconduit comme premier ministre par Emmanuel Macron, a réagi vendredi soir sur X :
« J’accepte – par devoir – la mission qui m’est confiée par le président de la République de tout faire pour donner un budget à la France pour la fin de l’année et de répondre aux problèmes de la vie quotidienne de nos compatriotes. Il faut mettre un terme à cette crise politique qui exaspère les Français et à cette instabilité mauvaise pour l’image de la France et ses intérêts.
Comme je l’ai dit, cela ne pourra se faire qu’à certaines conditions en tirant les conclusions qui s’imposent des dernières semaines :
– tous les dossiers évoqués pendant les consultations menées ces derniers jours seront ouverts au débat parlementaire : les députés et sénateurs pourront assumer leur responsabilité, et les débats devront aller jusqu’au bout ;
– le rétablissement de nos comptes publics demeure une priorité pour notre avenir et notre souveraineté : personne ne pourra se soustraire à cette nécessité ;
– toutes les ambitions sont légitimes et utiles, mais celles et ceux qui entreront au gouvernement devront s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027 ;
– la nouvelle équipe gouvernementale devra incarner le renouvellement et la diversité des compétences. Je ferai tout pour réussir cette mission. »
Emmanuel Macron reconduit Sébastien Lecornu comme premier ministre, annonce l’Elysée
« Le président de la République a nommé M. Sébastien Lecornu premier ministre, et l’a chargé de former un gouvernement », a dit l’Elysée sans aucune autre précision, après de longues tractations.
Le président « donne carte blanche au premier ministre », a déclaré l’entourage d’Emmanuel Macron.
Sébastien Lecornu, déjà nommé une première fois début septembre, avait remis lundi sa démission contre toute attente après avoir jugé que les conditions n’étaient plus réunies pour sa mission à Matignon.
Cette annonce intervient à l’issue d’une semaine d’intenses négociations menées par Sébastien Lecornu auprès des différentes forces politiques afin de tenter de trouver un compromis sur un gouvernement à même de faire adopter un budget dans les délais impartis.

comment ça va les liveurs ? la soirée est longue non ?
Vous tenez le coup?
Bon courage, je saurai demain, peut-être, moi je vais me coucher. Bravo les journalistes et molo sur le café
Vous avez des pizzas, de quoi tenir ?
Bon courage à vous et bravo pour ce que vous faites!
Vous tenez bon ? Vous voulez qu’on vous envoie des vivres ? Des cafés ? Une tente de survie ?
Ça va, vous ne vous ennuyez pas trop ?
Sinon, ça va vous ?
En tous cas, dans tout cela, ce qu’on retiendra, c’est que nos lecteurs sont sympas. Merci pour ça 🙂
« La position d’Horizons sur une éventuelle participation gouvernementale sera formulée lorsque le premier ministre sera connu », déclare le parti d’Edouard Philippe
Le parti Horizons d’Edouard Philippe envisage un soutien sans participation au prochain gouvernement si celui-ci touche au « cœur » de la réforme des retraites de 2023, a appris Le Monde confirmant une information de l’Agence France-Presse (AFP) et du Figaro.
Le bureau politique du mouvement de l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron n’a toutefois « pas encore pris de décision ». « La question a été seulement évoquée », a fait savoir l’entourage de M. Philippe à l’AFP.

« La position d’Horizons sur une éventuelle participation gouvernementale sera formulée lorsque le premier ministre sera connu. Tout ce qui est formulé avant relève de la spéculation », a complété le parti sur X.
Vous continuez le Live jusqu’à l’éventuelle nomination d’un PM ? Vous pliez les gaules à quelle heure ?
Oui, on reste là, avec vous.
Pas de PM ce soir ?
Bon, ça semble mal parti pour un PM ce soir non?
Comme vous, nous attendons.
Des « mouvements politiques qui veulent à tout prix échapper à l’élection », juge Marine Le Pen
« Ils ont peur de l’élection, ils sont prêts à toutes les compromissions ; ils sont prêts à tous les abandons pour surtout ne pas subir la sanction des électeurs », a lancé Marine Le Pen sur X en parlant « des partis politiques », après la réunion organisée à l’Elysée par Emmanuel Macron.
La présidente du Rassemblement national à l’Assemblée a jugé qu’elle assistait à « un spectacle affligeant, déséspérant et pathétique » de la part des « mouvements politiques qui veulent à tout prix échapper à l’élection ».
Emmanuel Macron estime qu’il y a « un chemin possible » pour « tisser des compromis et éviter la dissolution »
Emmanuel Macron estime qu’il y a « un chemin possible » pour « tisser des compromis et éviter la dissolution », selon des propos de son entourage à l’Agence France-Presse.
« C’est sur cette base que désormais il prendra ses responsabilités en nommant un premier ministre », a ajouté un membre de son entourage sans plus de précisions sur les délais de cette nomination ni sur le profil du futur chef de gouvernement.
Bonjour. Je partage l’avis de Benoit: et la France dans tout çà ? Et l’avenir de nos enfants qui devront payer la dette et les pots cassés de cette situation ?
Bonjour, On n’y comprend plus rien… Combien de 1ers ministres depuis le début de ce 2ème mandat de M. Macron ? Combien de dissolutions, combien de censures ? Combien de ministres différents en tout ? Quel ministère a le triste record de ministres depuis ce mandats ? est-ce déjà arrivé dans l’histoire de notre République ? Quelques statistiques ou une brève infographie permettraient (peut-être) d’y voir plus clair dans ce triste naufrage démocratique dont parle Benoit. Merci à vous,
Je souhaite indiquer un contre témoignage pour ma part, de celui de « Benoit », Moi ce qui me sidère, c’est surtout d’attendre des compromis des groupes politiques n’ayant absolument aucune vision commune de la société. On ne pourra jamais avancer avec la fracture actuelle. Factuellement, on a une fracture entre les politiques mais aussi entre l’état et la société. La vision ou le « projet » du président n’est plus accepté, et ceci personne ne l’entends.
Une réaction au message de Benoît. J’ai toujours voté depuis que j’en ai le droit. La première fois c’était en 2007. J’ai toujours fait preuve d’une détermination à participer à notre vie démocratique. Désormais, devant ce spectacle affligeant de gens qui jouent de postures mais pas de compromis, je regarde leur salaire, mes prélèvements obligatoires, et ma carte d’électeur, d’un oeil nouveau. La dissolution m’a fait mal, le cirque de LFI à l’assemblée également, tout autant que les censures de principe, l’abus du 49.3, et les condamnations des uns et des autres. Mes prochains votes seront certainement tous blancs, puisqu’aucun de nos politiques ne semble l’être, sur le fond comme sur la forme.
Crise politique : le « ras-le-bol » des élus locaux

Le simulateur, s’il-vous-plait 🙂
Bonjour, au vu des réactions politiques, il est possible que le nouveau premier ministre, si il ne vient pas de la gauche, soit une nouvelle fois rapidement censuré. Pourriez-vous nous repartager votre simulateur de majorité à l’Assemblée ? Merci pour votre travail précieux !
Il est à vous ⤵️

Quelles majorités possibles pour former un gouvernement ? Faites vos jeux avec notre simulateur
Bonjour, Quand aurons nous un nouveau premier ministre et quels sont les candidats les plus probables ?
Bonjour,
Il est a priori prévu qu’Emmanuel Macron nomme ce soir avant 20 heures un ou une première ministre. Quant aux candidats les plus probables, nous ne nous risquons pas à des pronostics.
Ce n’est pas vraiment une question mais plutôt l’expression de mon effarement quant à notre classe politique, j’ai le sentiment qu’aucun, que ce soit le gouvernement ou les partis de tous bords (de droite comme de gauche), ne s’intéresse réellement aux français, à la France.. j’ai l’amer sentiment qu’ils sont tous les yeux rivés sur les présidentielles et ne pensent qu’à leur avenir personnel et non a celui de ceux qu’ils représentent. Aucun n’est prêt à faire le moindre compromis pour travailler ensemble. C’est désolant et m’éloigne encore d’avantage de tout ce monde politique. Tout ceci est réellement affligeant.
Ou sont les représentants du socle commun? des réactions?
Bonjour,
Les dirigeants du « socle commun », de Renaissance aux Républicains (LR), ne se sont pour l’heure pas exprimés, même après la réunion à l’Elysée, qui s’est achevée vers 17 heures.
Il était prévu, selon nos informations, que le groupe des députés Renaissance (Ensemble pour la République) se réunisse en visioconférence autour de Gabriel Attal à 18 h 30 ; côté LR, Laurent Wauquiez prévoyait également une réunion en visio avec ses députés ; et de même pour le MoDem.
Le Parti socialiste tenait également un bureau national extraordinaire, également en visioconférence, a rapporté BFM-TV.
« On a eu des discussions qu’on a déjà eues mille fois », a dit Guillaume Lacroix
Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche, était invité sur le plateau de BFM-TV, après avoir assisté à la réunion à l’Elysée. « On a eu des discussions qu’on a déjà eues mille fois », a-t-il fait savoir. « Tout le monde a dit par ailleurs que si la dissolution n’était pas souhaitée, elle n’était pas non plus impossible », a aussi déclaré M. Lacroix.
« A-t-il entendu que tout le monde était prêt à bouger ? », s’est interrogé Guillaume Lacroix faisant allusion à Emmanuel Macron, ajoutant : « Et sera-t-il, lui, prêt à bouger ? »
« Il n’y a aucune garantie de non-censure de notre part, tenez-le-vous pour dit », prévient Olivier Faure à l’issue de la réunion avec Emmanuel Macron
« Nous sommes venus voir si cette crise pouvait se dénouer. Nous espérions comprendre ce qu’il se passait », a affirmé Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), à l’issue de la réunion à l’Elysée. « Vous aurez compris, avec les déclarations de ceux qui nous ont précédés, qu’il n’y aura pas de premier ministre de gauche. »
« Il n’y a eu globalement aucune réponse claire du président de la République. Le simple report de la réforme des retraites n’a rien à voir avec notre demande d’abrogation », a poursuivi M. Faure, « déçu » d’avoir l’impression d’avoir « seulement assisté à une tentative de rabibochage ».

Boris Vallaud, député PS des Landes et président du groupe Socialiste à l’Assemblée nationale, a ensuite déploré qu’Emmanuel Macron ait « prétendu qu’il ne pouvait décider de rien, nous renvoyant à la première ou [au] premier ministre qui sera nommé prochainement (…) la discussion devra donc se faire avec un·e autre ».
« Aucune réponse sur aucun sujet », a abondé M. Vallaud. « Nous ne savons pas ce que le président est prêt à faire pour trouver un chemin. La seule certitude, c’est qu’il fera bien comme il veut. »
Olivier Faure a par la suite tenu à affirmer qu’« il n’y a[vait] aucune garantie de non-censure de notre part, tenez-le-vous pour dit ». « Si tous les sujets ne sont pas sur la table », notamment la suspension de la réforme des retraites, « alors nous censurerons immédiatement ».
« Je sais maintenant qu’Emmanuel Macron va travailler à la nomination d’un premier ministre plutôt qu’à une dissolution », a déclaré Fabien Roussel
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), s’est exprimé à la sortie de la réunion de l’Elysée, rappelant qu’ils étaient venus porter « un message fort », mais regrettant « n’avoir pas vu d’éclaircie dans les réponses du président de la République ». Ce dernier, selon M. Roussel, a réaffirmé que l’Assemblée nationale « était majoritairement composée d’un socle commun prêt à gouverner ».

« Je sais maintenant qu’Emmanuel Macron va travailler à la nomination d’un premier ministre plutôt qu’à une dissolution », a poursuivi Fabien Roussel.
« Nous attendons un vrai changement, si tel n’était pas le cas, ce sera une énorme déception, et si le nouveau premier ministre est dans le camp macroniste, nous ne pourrons pas l’accepter », a encore prévenu le secrétaire national du PCF.
A propos de la réforme des retraites, M. Roussel a déclaré à la presse que lors de cette réunion, « tout le monde a réussi à imposer que cette réforme doit être rediscutée ».
Selon Marine Tondelier, le premier ministre nommé ne sera pas de gauche
« Nous sortons de cette réunion sidérés », a déclaré Marine Tondelier. « Nous n’avons eu aucune réponse, si ce n’est que le premier ministre qui sera nommé dans les heures prochaines ne sera pas de notre camp politique », a ajouté la secrétaire nationale des Ecologistes, « très inquiète », à l’issue de la réunion qui a eu lieu à l’Elysée.
Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Ecologistes à l’Assemblée, a pour sa part affirmé : « Le rendez-vous que nous venons d’avoir a accentué nos inquiétudes. C’était une réunion pour que le président de la République contraigne les membres du socle commun à être ensemble, malgré la faiblesse de ce socle. » Comme Marine Tondelier, Mme Chatelain n’a pas souhaité s’exprimer au sujet d’une censure.
Fin de la réunion à l’Elysée : un premier ministre « dans les prochaines heures », et « pas de dissolution », selon le président du groupe LIOT
Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau viennent de sortir, ensemble, de la réunion « de crise » qui avait lieu à l’Elysée. Ni le patron des députés LR ni le ministre de l’intérieur démissionnaire n’ont pour l’heure fait de commentaire sur ce qui s’est dit lors de ces échanges.
Le président du groupe LIOT à l’Assemblée, Laurent Panifous, a, lui, à sa sortie, fait savoir que chacun « avait pu intervenir face à un président de la République qui était à l’écoute ». Selon M. Panifous, Emmanuel Macron « a annoncé qu’il nommerait un premier ministre dans les prochaines heures en fonction de ce qu’on lui avait dit », laissant entendre qu’il ne serait « pas question de dissolution ».
Le chef de l’Etat « a très bien compris que la réforme des retraites était le marqueur de l’équilibre », a par ailleurs ajouté le député.

Réunion à l’Elysée : le RN et LFI exclus car ils « recherchent la dissolution », justifie l’entourage du chef de l’Etat
Les chefs des forces politiques sont réunis à l’Elysée depuis 14 h 30, convoqués en urgence par le président de la République, au pied du mur pour désigner un premier ministre face aux veto croisés. Ni les dirigeants de la droite et du centre, arrivés en ordre dispersé, ni ceux de la gauche, arrivés groupés dans la cour d’honneur du palais présidentiel, n’ont fait, pour l’heure, de déclaration.
Si le Rassemblement national et La France insoumise n’ont pas été conviés, l’entourage d’Emmanuel Macron le justifie ainsi : ils « ont tous les deux indiqué rechercher la dissolution ».
Peu après cette explication, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a dit sur X que cela était « faux ». « Nous, on veut faire partir [Emmanuel] Macron. Pas le sauver comme le RN qui a refusé deux fois de voter pour la motion de destitution du président », a déclaré Mme Panot.
Vu d’Allemagne | « Macronistes », « traîtres » et « droitards » : au sein du Parlement français, l’étonnante culture partisane
Comment se fait-il qu’en France une écrasante majorité de députés modérés ne vienne pas à bout des antisystèmes minoritaires ? L’explication réside dans les puissantes traditions politiques de l’Hexagone, où les logiques partisanes et les ambitions universalistes sont le moteur du débat politique, observe ce journaliste allemand.
Nous vous recommandons la lecture de cet article traduit par nos confrères de Courrier international, une rédaction du Groupe Le Monde.
Alors que le Rassemblement national n’a pas été convié à la réunion à l’Elysée, Marine Le Pen dénonce une « rupture » avec la fonction présidentielle
La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a dénoncé vendredi la réunion de crise avec les forces politiques en cours à l’Elysée à laquelle le parti d’extrême droite et La France insoumise (LFI) n’ont pas été invités, fustigeant une « rupture » avec la fonction présidentielle.
« La volonté » d’Emmanuel Macron « de recevoir l’ensemble des partis politiques, sauf le Rassemblement national, et accessoirement La France insoumise, m’apparaît être en rupture avec (…) la fonction qui est la sienne », a déclaré à la presse Marine Le Pen au congrès des sapeurs-pompiers organisé au Mans. Elle a de nouveau plaidé pour une dissolution de l’Assemblée.
L’arrivée des chefs de parti au palais de l’Elysée




Bonjour, Raphaël Glucksmann a-t-il été invité à cette réunion de crise ? Merci.
Bonjour !
Non, Raphaël Glucksmann ne fait pas partie des personnes invitées pour cette réunion à l’Elysée. En revanche, Olivier Faure et Boris Vallaud (socialistes) ont été conviés – le groupe Place publique étant affilié à l’Assemblée au groupe socialiste et apparentés.
De plus, Gérard Larcher, le président du Sénat, avait demandé à Emmanuel Macron que les présidents de groupe de la Chambre haute soient également conviés. La France insoumise et le Rassemblement national ne sont pas non plus présents.
Les chefs de parti, hormis ceux de La France insoumise et du Rassemblement national, arrivent à l’Elysée pour une réunion de crise avec Emmanuel Macron
Les chefs de parti arrivent à l’Elysée pour une réunion de crise avec Emmanuel Macron, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).
Emmanuel Macron a convié les forces politiques, sauf La France insoumise et le Rassemblement national. Cette rencontre « doit être un moment de responsabilité collective », a fait savoir l’Elysée. Si le président de la République avait promis de nommer un premier ministre d’ici à « vendredi soir », rien n’a filtré pour le moment sur l’heure et les modalités d’une annonce.
Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée, et Hervé Marseille, président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), ont monté les premiers les marches du perron, suivis des responsables de gauche, arrivés ensemble, et de Bruno Retailleau, le président des Républicains. Ils n’ont fait aucune déclaration.
Le point sur la situation, à 14 heures
- Emmanuel Macron a convié les forces politiques, sauf La France insoumise et le Rassemblement national, à 14 h 30, à l’Elysée. Cette rencontre « doit être un moment de responsabilité collective », a fait savoir l’Elysée. Si le président de la République avait promis de nommer un premier ministre d’ici à « vendredi soir », rien n’a filtré pour le moment sur l’heure et les modalités d’une annonce.
- Pas de quoi émouvoir Jean-Luc Mélenchon, qui a dénoncé, lors d’un point presse, « une tentative malsaine de combinaison des contraires ». Le président du RN, Jordan Bardella, lui, a affirmé sur X que son parti « s’honore de ne pas y être convié ».
- Qui pour Matignon ? L’hypothèse d’une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon provoque une levée de boucliers, y compris dans une partie du camp présidentiel. « A trois reprises depuis un an, un premier ministre a été nommé avant que des partis se mettent d’accord sur le fond, sur un compromis, et ce premier ministre, à chaque fois, a été renversé ou contraint à démissionner », a notamment souligné le patron de Renaissance, Gabriel Attal, sur France 2.
- Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’intérieur a laissé entendre, vendredi lors du congrès des pompiers au Mans, qu’il ne poursuivrait pas sa mission Place Beauvau. « J’avais commencé ici le mandat de ministre de l’intérieur qui m’avait été confié, aux côtés de Michel Barnier. C’était au début du mois d’octobre 2024 au Mans, dans votre congrès. Et je terminerai mes fonctions par cet autre congrès au Mans. »
- Quant à Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, il a rappelé que l’heure tourne. « La seule chose qui ferait qu’il n’y ait pas de budget, c’est qu’on ne parvienne pas à nommer un premier ministre. S’il y en a un, nous resterons dans les temps », a-t-il relevé dans une interview au Parisien.
Bruno Retailleau « termine » ses fonctions devant le congrès des pompiers
Le ministre de l’intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a laissé entendre qu’il allait quitter la place Beauvau, vendredi, lors du 131e congrès national des pompiers réuni au Mans.

« Il y a dans la vie des hasards : j’avais commencé ici le mandat de ministre de l’intérieur qui m’avait été confié, aux côtés de Michel Barnier. C’était au début du mois d’octobre 2024 au Mans, dans votre congrès. Et je terminerai mes fonctions par cet autre congrès au Mans », a-t-il lancé, en milieu de journée.
Après son discours, des pompiers lui ont offert un casque. « J’en aurai bien besoin ! », a réagi le président du parti Les Républicains, avant de regagner Paris, où il sera reçu à 14 h 30 avec les autres forces politiques, hormis RN et LFI, par Emmanuel Macron.
Bonjour, pouvez vous lister qui sera présent à la réunion de 14:30 avec le président ? Merci
Bonjour,
Voici la liste des personnalités qui ont été conviées, à 14 h 30, à l’Elysée :
- Gabriel Attal (Renaissance)
- François Bayrou et Marc Fesneau (MoDem)
- Edouard Philippe et Paul Christophe (Horizons)
- Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez (Les Républicains)
- Olivier Faure et Boris Vallaud (Parti socialiste)
- Marine Tondelier et Cyrielle Chatelain (Les Ecologistes)
- Fabien Roussel et Stéphane Peu (Parti communiste français)
- Laurent Panifous (groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires)
- Hervé Marseille (Union des démocrates et indépendants)
- Guillaume Lacroix (Parti radical de gauche)
- Nathalie Delattre (Parti radical)
Tir de barrage contre un éventuel retour de Sébastien Lecornu à Matignon
L’hypothèse que Sébastien Lecornu soit renommé à Matignon a provoqué, vendredi, sans surprise, un tir de barrage de la part de l’opposition, mais aussi d’une partie du camp présidentiel. « Je ne comprendrais pas qu’il y ait une renomination », a affirmé la ministre démissionnaire de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur Franceinfo.
« Cela n’enlève rien au mérite » de Sébastien Lecornu, mais « c’est le message que nous envoyons aux Français » qui poserait problème, quatre jours après la démission surprise de l’ex-ministre des armées seulement quatorze heures après avoir composé son équipe gouvernementale. « Il faut entendre ce que les Français nous disent, a-t-elle ajouté. Ce que les Français attendent, c’est une rupture. Et donc il faut que ce [nouveau] premier ministre soit en rupture avec les gouvernements précédents (…). Ce doit être une personnalité qui n’est pas du camp macroniste. »
« A trois reprises depuis un an, un premier ministre a été nommé avant que des partis se mettent d’accord sur le fond, sur un compromis, et ce premier ministre, à chaque fois, a été renversé ou contraint à démissionner », a également souligné le secrétaire général de Renaissance, Gabriel Attal, sur France 2. Il ne faut « pas donner le sentiment de s’acharner à vouloir garder la main sur tout », a-t-il encore mis en garde.
« Si on repart avec un gouvernement “Lecornu II”, ça ne va pas être un bon signal, a encore jugé le patron de l’UDI et du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille, dont le parti a pris ses distances avec la macronie. Quelqu’un qui a travaillé dans l’opacité, qui a été obligé de démissionner et qui reviendrait dans ces conditions-là, on voit bien que les forces politiques [seraient] très mal à l’aise, voire hostiles. » « Il faut partir d’une page blanche », a-t-il ajouté.
Le Haut Conseil des finances publiques exposera son avis sur le budget lundi
Obligatoirement saisi pour avis avant sa présentation en conseil des ministres, le Haut Conseil des finances publiques organise, lundi, une conférence de presse pour exposer son avis sur les projets de budget de l’Etat et de la Sécurité sociale, qu’un éventuel nouveau premier ministre pourrait présenter le même jour.
Le lundi 13 octobre est la date butoir pour la présentation du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale en conseil des ministres et à l’Assemblée nationale.
L’Assemblée nationale et le Sénat doivent ensuite disposer des soixante-dix jours prévus par la Constitution pour examiner les textes budgétaires afin de permettre leur adoption et leur promulgation au Journal officiel avant le 31 décembre, après saisie éventuelle du Conseil constitutionnel.
Réunion à l’Elysée : le RN « s’honore de ne pas y être convié », selon Jordan Bardella
Comme La France insoumise, le Rassemblement national n’a pas été invité par Emmanuel Macron, à 14 h 30 à l’Elysée, avec les autres forces politiques. Pour le président du RN, Jordan Bardella, cette « énième “réunion de la dernière chance” ne vise pas à défendre l’intérêt du peuple français : elle vise à le protéger de la dissolution », a-t-il écrit sur X. « Le Rassemblement national s’honore de ne pas y être convié : nous ne sommes pas à vendre aux macronistes », a-t-il déclaré.
La réunion de vendredi après-midi avec les forces politiques « doit être un moment de responsabilité collective », fait savoir l’Elysée

La réunion organisée vendredi à 14 h 30 par Emmanuel Macron avec les forces politiques, hormis le Rassemblement national et la France insoumise, « doit être un moment de responsabilité collective », a fait savoir l’Elysée.
Cette déclaration laconique adressée aux médias et relayée par l’Agence France-Presse est la seule explication fournie par la présidence depuis l’invitation envoyée pendant la nuit aux partis politiques.
Son nom circule pour Matignon ? Ça tombe bien : Jean-Louis Borloo était jeudi à la convention des intercommunalités, à Aussonne, dans la banlieue de Toulouse. Si l’ancien maire de Valenciennes a fui les questions des journalistes sur une potentielle arrivée Rue de Varenne, il a déroulé son programme devant les élus locaux.
Crise politique : Jean-Louis Borloo fait campagne et réclame un « Etat fédéral à la française »

Emmanuel Macron « n’a plus aucune excuse » pour ne pas nommer un premier ministre de gauche, selon Marine Tondelier (Les Ecologistes)

A propos d’un potentiel premier ministre de gauche, la cheffe du parti Les Ecologistes, Marine Tondelier, a expliqué, vendredi sur TF1, n’avoir que « des signaux faibles que c’est en train de bouger dans le camp macroniste ». Elle évoque cependant les récentes déclarations de son homologue de Renaissance, Gabriel Attal, celles de l’ancien ministre de la justice Eric Dupond-Moretti, ou encore celles d’Elisabeth Borne sur un gel de la réforme des retraites. « Tout le monde est en train de bouger sauf Emmanuel Macron, a-t-elle déploré. Il n’a plus aucune excuse (…) pour ne pas nous nommer », a jugé celle dont la formation a notamment été conviée cet après-midi à l’Elysée par le chef de l’Etat.
Jean-Luc Mélenchon (LFI) réclame « une nouvelle dissolution ou une présidentielle anticipée et rien d’autre »
« Pour nous, la responsabilité du chaos n’est pas à l’Assemblée mais à l’Elysée », a jugé, vendredi, Jean-Luc Mélenchon, lors d’un point presse retransmis sur YouTube. Le fondateur de La France insoumise s’exprimait alors que son parti, comme le Rassemblement national, n’a pas été convié par Emmanuel Macron cet après-midi à l’Elysée avec les autres forces politiques.

L’ex-candidat à la présidentielle a dénoncé les « conciliabules » de ces derniers jours auxquels LFI n’a pas participé car ces rencontres sont, selon lui, une « perte de temps » et « une tentative malsaine de combinaison des contraires ». « Nos députés n’ont pas été élus pour s’entendre avec la Macronie, ni avec le RN, ni avec la droite, mais pour rompre avec leur politique », a-t-il affirmé.
« Nous refusons de renoncer à la fois à la dissolution et à la présidentielle anticipée », a-t-il encore déclaré. La seconde a clairement ses faveurs contrairement à la première qui comporte des « risques majeurs » selon lui. « Le départ d’Emmanuel Macron est une exigence légitime », a-t-il estimé, rappelant que l’ancien premier ministre Edouard Philippe propose désormais également cette solution. C’est « le seul moyen de respecter la dignité de notre peuple et de notre pays », a-t-il martelé.
Il a enfin appelé les partis de gauche du Nouveau Front populaire « à se ressaisir, à renoncer aux exclusives contre les “insoumis” et à faire le choix du retour au programme qui nous a rendus victorieux en 2024 ».
Agnès Pannier-Runacher, « pas candidate » pour rester au gouvernement
La ministre démissionnaire de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé vendredi sur Franceinfo qu’elle n’était « pas candidate au prochain gouvernement ». Interrogée pour savoir si elle redeviendrait députée du Pas-de-Calais, au cas où elle ne participerait pas à ce gouvernement, elle a répondu : « Tout à fait. Pour le coup, cela n’enlève rien au combat politique que je souhaite porter. »
« Je suis très engagée sur la réindustrialisation, sur la souveraineté énergétique, sur l’écologie, très engagée sur mon territoire du Pas-de-Calais et je continuerai. Et a fortiori dans un moment où le Rassemblement national engrange les voix », a-t-elle déclaré. Nommée ministre de la transition écologique par Elisabeth Borne en 2024, elle l’est restée dans les gouvernements de Michel Barnier, de François Bayrou et de Sébastien Lecornu.
Elle s’est par ailleurs dite opposée à « une renomination d’un premier ministre macroniste ».
Le RN ouvre la voie à un « accord de gouvernement » potentiellement inédit avec la droite

Le gouverneur de la Banque de France dit en avoir « assez de ce gâchis politique »
« Je suis comme tous les Français, j’aime notre pays et j’en ai vraiment assez de ce gâchis politique », a déclaré, vendredi sur RTL, gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a dit, vendredi sur RTL. « Il est temps de passer des compromis – ce n’est pas un mot injurieux – et de faire des coalitions », a-t-il ajouté.
Concernant le budget pour 2026, qui doit être présenté au plus tard lundi pour pouvoir être adopté d’ici le 31 décembre, François Villeroy de Galhau a estimé que l’effort de réduction du déficit public devait porter aux trois quarts sur une maîtrise des dépenses publiques. « Les mesures fiscales peuvent agir à titre complémentaire », avec « des mesures temporaires (…) dans le sens de la justice fiscale », a-t-il estimé. Ces mesures doivent épargner les classes moyennes et les entrepreneurs, selon lui.
Après un déficit public attendu à 5,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025, François Villeroy de Galhau a estimé nécessaire de le réduire « d’au moins 0,6 » point l’an prochain afin d’atteindre en 2029 le maximum de 3 % autorisé par Bruxelles, indispensable pour stabiliser le niveau de la dette publique. « Je crois qu’il serait souhaitable que le déficit ne dépasse pas 4,8 % [du PIB] en 2026 », a-t-il déclaré, alors que le premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a évoqué un niveau sous 5 %.
Gabriel Attal (Renaissance) appelle Emmanuel Macron à « partager le pouvoir »
Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale, secrétaire général du parti Renaissance, sur France 2, espère que, si le président de la République, Emmanuel Macron, reçoit les forces politiques vendredi à l’Elysée, « c’est aussi pour les entendre ».
« Il y a plus que besoin de se parler », a-t-il jugé. Selon lui, il faut avant tout parler du fond. « Il faut mettre le quoi avant le qui », a martelé l’ex-premier ministre, appelant à « trouver un compromis entre partis politiques ». Dans le cas contraire, M. Attal redoute que les mêmes causes « produisent les mêmes effets ». Il a aussi appelé M. Macron à « partager le pouvoir » et à ne pas donner le sentiment « de garder la main sur tout ».
M. Attal a également expliqué qu’il ne partageait pas la position d’Edouard Philippe qui a appelé à une présidentielle anticipée. « Je m’y suis toujours opposé », a-t-il déclaré, car ce serait selon lui « un affaiblissement de nos institutions ».
« Une crise d’une gravité sans précédent », pour Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes
Le temps presse. Dans une interview au Parisien vendredi, le premier président de la Cour des comptes et président du Haut Conseil des finances publiques, Pierre Moscovici, s’alarme d’une « crise d’une gravité sans précédent ». Il rappelle qu’un premier ministre doit être nommé avant lundi afin que le budget puisse être présenté en conseil des ministres à cette date. « La seule chose qui ferait qu’il n’y ait pas de budget, c’est qu’on ne parvienne pas à nommer un premier ministre. S’il y en a un, nous resterons dans les temps », affirme-t-il.
Il souligne également que ce projet de loi de finances ne peut pas être différent de la copie déjà prête qui a été envoyée au Haut Conseil des finances publiques. « Cela poserait d’un point de vue légal un problème inédit, juge M. Moscovici. Nous serions hors délai. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas une marge de manœuvre très importante pendant le débat au Parlement. » Il note au passage que Sébastien Lecornu a annoncé « un objectif de déficit à 4,7 % pour l’an prochain dans sa saisine du Haut Conseil » et que « maintenant, on évoque moins de 5 % ». « C’est très différent », déclare-t-il.
Pour lui, « un gouvernement purement technique, cela n’existe pas ». « Le gouvernement est forcément politique, estime l’ancien socialiste. Mais il peut être dirigé par une personnalité dotée d’une expertise particulière et détachée des partis politiques. » Interrogé pour savoir s’il ira à Matignon si on lui propose, il répond que « la question ne [lui] a jamais été posée ».
Emmanuel Macron convie les forces politiques, sauf le RN et LFI, à 14 h 30 à l’Elysée

Le président de la République, Emmanuel Macron, a proposé aux forces politiques, sauf le RN et LFI, de s’entretenir avec elles à 14 h 30 à l’Elysée. Selon l’invitation consultée par Le Monde, sont conviés :
- Gabriel Attal (Renaissance)
- François Bayrou et Marc Fesneau (MoDem)
- Edouard Philippe et Paul Christophe (Horizons)
- Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez (Les Républicains)
- Olivier Faure et Boris Vallaud (Parti socialiste)
- Marine Tondelier et Cyrielle Chatelain (Les Ecologistes)
- Fabien Roussel et Stéphane Peu (Parti communiste français)
- Laurent Panifous (groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires)
- Hervé Marseille (Union des démocrates et indépendants)
- Guillaume Lacroix (Parti radical de gauche)
- Nathalie Delattre (Parti radical)
Un nouveau premier ministre dans la journée ?
Quel premier ministre à Matignon ? Emmanuel Macron doit mettre fin vendredi à cinq jours de suspense et tenter une nouvelle fois de désamorcer la crise politique, qui ne cesse de s’aggraver.
Le chef de l’Etat a promis de nommer un premier ministre d’ici à « vendredi soir » après la démission, lundi, de Sébastien Lecornu, ponctuée par deux jours de négociations supplémentaires pour tenter d’arracher, en l’absence de toute majorité, un accord de non-censure du futur gouvernement.
Rien n’a filtré sur l’heure et les modalités d’une annonce. L’Elysée n’a pas non plus donné d’indications sur une éventuelle prise de parole du président, qui ne s’est pas exprimé sur la situation intérieure depuis cette nouvelle déflagration politique et qui pourrait aussi prendre la parole pendant le week-end.
Jean-Louis Borloo, 74 ans, qui a longtemps été maire de Valenciennes et dont le nom a été évoqué, a assuré jeudi soir depuis Toulouse ne pas avoir eu de contact avec l’Elysée, souhaitant avant tout que le président « nomme un gouvernement (…) pour donner un cap ». Plusieurs responsables politiques prêtent toutefois à Emmanuel Macron la tentation de reconduire Sébastien Lecornu, au risque d’ulcérer les oppositions et d’accélérer la censure de la nouvelle équipe.
Quiz : êtes-vous incollable sur la crise politique ?

« Emmanuel Macron ne peut plus et ne doit plus se comporter comme l’homme fort du régime »
Le point sur la situation, vendredi 10 octobre à 5 heures
- Emmanuel Macron doit mettre fin, vendredi, à cinq jours de suspense et tenter une nouvelle fois de désamorcer la crise politique en cours, en nommant un premier ministre après la démission, lundi, de Sébastien Lecornu. Cette annonce se fera sur la base des conclusions des négociations menées mardi et mercredi par le premier ministre démissionnaire pour tenter d’arracher, en l’absence de toute majorité, un accord de non-censure du futur gouvernement.
- Rien n’a filtré sur l’heure et les modalités d’une annonce. L’Elysée n’a pas non plus donné d’indications sur une éventuelle prise de parole du président, qui ne s’est pas exprimé sur la situation intérieure du pays depuis le renoncement de Sébastien Lecornu, ce dernier ayant déclaré, mercredi soir, que sa « mission [était] terminée ».
- Alors que son nom circule pour Matignon, l’ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo a assuré, jeudi soir, ne pas avoir eu de contact avec l’Elysée, souhaitant avant tout que « ces dix-huit mois [avant la présidentielle] soient utiles », et appelant le futur gouvernement à dresser une véritable feuille de route, plutôt que se focaliser uniquement sur un budget.
- Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, et son homologue du Parti communiste, Fabien Roussel, ont appelé Emmanuel Macron à choisir une cohabitation avec la gauche. Les trois responsables politiques soulignent que « l’échec des gouvernements successifs n’est rien d’autre que le refus d’un changement de politique sur des aspirations majoritaires dans le pays » comme le rejet du recul de l’âge de départ à la retraite ou la demande d’une fiscalité plus forte des plus riches et du capital.
- Le ministre de l’intérieur démissionnaire et patron du parti Les Républicains, Bruno Retailleau, a, lui, exprimé son refus de participer à un gouvernement dirigé par un premier ministre de gauche ou macroniste, tout en répétant qu’il s’opposait à une suspension de la réforme des retraites.
- Sébastien Lecornu a estimé que le projet de budget 2026, détonateur de la crise actuelle avec la censure de François Bayrou le 8 septembre, pourrait être présenté lundi en conseil des ministres, soit la date butoir pour qu’il soit adopté d’ici à la fin de l’année par le Parlement. La France disposera d’un budget en 2026, qui sera « bon » pour les déficits et la croissance, et elle respectera ses engagements européens, a assuré, de son côté, Roland Lescure, le ministre de l’économie démissionnaire.
- Persuadé de pouvoir remporter de nouvelles législatives anticipées, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a, lui, tendu de nouveau la main aux Républicains (LR) pour « une union la plus large possible ». Mais il a exclu de faire alliance avec le patron des Républicains, Bruno Retailleau, qui, selon lui, « a fait le choix de se fondre dans le macronisme »
Bonjour à toutes et tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la crise politique en France alors qu’Emmanuel Macron doit nommer un premier ministre.
Vous pouvez consulter notre live précédent en suivant ce lien.
Axl92