Il n’y aura pas de transition écologique. (1) L’effondrement est inéluctable. Par Alain Dubois.

Par aplutsoc le 2 novembre 2025

Présentation

Nous publions cette contribution d’Alain Dubois en vue de promouvoir la discussion sur les conditions et les moyens de sauver l’humanité et le monde vivant des conséquences (réchauffement climatique, effondrement du vivant ) du cours débridé du capitalisme contemporain.

Contribution

La transition écologique n’aura pas lieu, car le collapsus planétaire est déjà inéluctable : quoi qu’on fasse aujourd’hui ou demain, il aura lieu. La science l’affirme même si quasiment personne d’autre ne le répète tout haut, y compris la majeure partie des scientifiques eux-mêmes. La prise de conscience de cette réalité devrait avoir de nombreuses conséquences.

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Après de nombreuses décennies de négationnisme, l’idée a fini par s’imposer à presque tous que la biosphère (environnement, océans, climat, biodiversité) est désormais entrée dans une période de crise très grave, susceptible de mener à l’effondrement des conditions matérielles planétaires permettant la civilisation humaine actuelle, sinon à l’extinction de l’espèce humaine. Toutefois, cette prise tardive de conscience est constamment accompagnée de considérations rassurantes sur les capacités de « l’homme », une entité indéfinie (biologique, sociale, politique ?), c’est-à-dire en fait de nos sociétés, à surmonter ce « problème ». Mille « solutions » sont proposées pour ce faire, qui peuvent être globalement désignées du terme de transition écologique (TE). Le point de vue que je souhaite développer à nouveau, après de nombreux textes et interventions que j’y ai déjà consacrées depuis 50 ans, est que, quoiqu’il puisse être fait maintenant, il n’y aura pas de transition écologique, parce qu’il est trop tard, que l’effondrement, nommé par certains « collapsus » [1] , est désormais inéluctable, et que ce qui devrait être à l’ordre du jour aujourd’hui est de se préparer à « l’après » cet effondrement.

La 30e « Conférence des Parties » (COP 30) de l’ONU approche. Elle se tiendra du 10 au 21 novembre à Belém au Brésil. On va en entendre beaucoup parler. On va nous dire que celle-ci va contribuer à résoudre les « problèmes de la planète », qu’on marche à grands pas vers la transition écologique. Les COPs sont des réunions « au sommet » des « puissants » de la planète, des « décideurs » (chefs d’États et de gouvernements, délégués de grandes entreprises, notamment de la « tech », ONG, scientifiques, etc.), mais ceux-ci sont justement largement impuissants face au collapse. Ils sont eux-mêmes sous tutelle, contrôlés par leurs maîtres, les « marchés ». Ce terme désigne de manière fallacieusement abstraite, comme s’il s’agissait d’une loi immanente de fonctionnement des sociétés humaines, un conglomérat d’acteurs : les Bourses, les banques, les industriels, les multinationales, les entrepreneurs, les actionnaires, et de plus en plus l’« Intelligence Artificielle » (IA), elle-même plus ou moins contrôlée (pour l’instant) par des méga-fortunes qu’elle a contribué à créer en quelques décennies, mais susceptible de les contrôler elles-mêmes ultérieurement. Les décideurs des COPs prétendent qu’ils travaillent au service de « la planète » et de l’humanité, mais en réalité leur action consiste en la défense d’un système économique déterminé, le capitalisme, et donc en fait en la préservation des profits des possédants et des exploiteurs.

L’objectif affiché de la TE est de permettre une transition la moins « douloureuse » possible du mode de fonctionnement social actuel dans les pays les plus riches vers un mode de fonctionnement similaire, sans perte de profits pour les capitalistes et sans changement de mode de vie et de confort pour les riches, mais sans toucher au capitalisme lui-même. Par exemple, continuer à fabriquer des centaines de millions de voitures et même augmenter encore leur nombre, mais en remplaçant l’utilisation du pétrole par l’électricité, comme si la production et la circulation quotidienne de ce parc gigantesque sur des routes et autoroutes de toute la planète n’avaient aucune conséquence écologique. Pas plus que l’ONU elle-même ou d’autres organismes supra-nationaux, les COPs ne constituent en aucune manière une sorte de « gouvernement mondial ». Les « décisions » qui y sont prises sont non-contraignantes pour ceux qui y participent ‒ c’est-à-dire qu’elles ne constituent pas des contrats ou même des engagements fermes mais juste l’expression de « bonnes intentions ». Leurs conséquences concrètes, quand elles existent, sont donc extrêmement limitées, par rapport aux objectifs annoncés. Donnons-en ici seulement deux exemples.

La « décision » principale de la fameuse COP 21 de Paris en 2015 était de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels, et de poursuivre les efforts pour limiter celle-ci à 1,5°C au-dessus de ces niveaux d’ici la fin du siècle. Pour atteindre cet objectif de 1,5°C, l’humanité ne devrait pas émettre plus de 130 Gt [gigatonnes] de CO2, or aujourd’hui les projets des banques et des industriels, déjà engagés en partie mais que nul n’envisage d’empêcher, se montent à 1.400 Gt [2].

Les « limites planétaires » désignent neuf processus fondamentaux pour le fonctionnement et la « santé » de la biosphère, sur lesquels la pression anthropique s’exerce. Neuf limites ont été identifiées par le Stockholm Resilience Centre [3]. Le changement climatique, sur lequel se concentre l’attention des médias et des décideurs, n’est que l’une d’entre elles, les autres étant :

  • l’érosion de la biodiversité ;
  • les perturbations des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore ;
  • le changement d’usage des sols ;
  • l’acidification des océans ;
  • l’utilisation et le cycle de l’eau douce ;
  • l’introduction de substances nouvelles dans la biosphère ;
  • l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique ;
  • et l’augmentation des aérosols dans l’atmosphère.

En 2009, les seuils critiques de trois d’entre elles étaient déjà dépassés, en 2023 six l’étaient et en 2025, ils sont sept. Le franchissement de chacun de ces « points de bascule » a des conséquences graves, et beaucoup d’entre elles sont irréversibles à l’échelle humaine. Ces systèmes étant en interaction constante, chaque dépassement a des conséquences sur les autres. Ainsi la fonte de la banquise arctique et des glaciers continentaux est susceptible de perturber les courants océaniques, avec des conséquences gigantesques sur le niveau marin et pour le climat mondial. L’érosion accélérée de la biodiversité a des impacts jusqu’ici largement sous-estimés sur l’agriculture et la santé humaine. La déforestation massive peut faire s’effondrer des écosystèmes entiers, et dérégler les cycles du carbone et de l’eau. Ces phénomènes sont en accélération constante depuis plusieurs décennies, et leurs conséquences de plus en plus diverses et sévères.

La transition écologique est un objectif commun de tous les partis « de droite » et « de gauche ». Il y a même en France un ministère de la transition écologique. Cette dernière n’est nullement incompatible avec les besoins et objectifs du capitalisme : en fait, la TE est un objectif du capitalisme du 21e siècle, qui mériterait d’être rebaptisé « transition éco-capitaliste ». Cet objectif s’oppose en fait à un autre objectif qu’on peut appeler la décroissance, cette dernière étant vue par les capitalistes et tous ceux qu’ils influencent comme « punitive » et donc inacceptable dans notre civilisation « hédoniste » reposant sur l’optimisation de la plus-value pour les « élites ».

Ce billet inaugure un projet de billets destinés à explorer ces questions plus avant. Ma réflexion sur ces questions s’appuie sur quelques idées-forces :

(1) Concernant la « santé écologique » de la planète, le climat, la biodiversité, les « opinions » des uns et des autres n’ont aucune importance et ne devraient peser d’aucun poids. Ce qui importe ce sont les données scientifiques, recueillies depuis plus d’un siècle par la communauté scientifique en s’appuyant sur des concepts et des méthodologies complexes mises au point et validées par des milliers de spécialistes. Pour beaucoup d’entre elles, ces données ne peuvent être réellement comprises que par celles et ceux qui se sont donnés les moyens de maîtriser ces concepts et méthodologies. Ces données scientifiques appartiennent à deux grandes catégories : celles qui, sans être « certaines », car la certitude absolue est très rare en science, constituent un socle solide sur lequel la science peut s’appuyer, et celles qui restent largement dans le domaine des hypothèses. Ces deux grandes catégories sont représentées dans les très nombreuses disciplines scientifiques concernées par les questions liées au collapse.

(2) Avec les informations scientifiques actuelles, le collapse n’est plus une hypothèse mais une certitude, la seule question qui reste étant celle des délais ‒ mais de toute façon ils seront relativement brefs, et concerneront les générations actuelles. Le collapse commencera peut-être par un petit caillou dans une chaussure, mais une fois déclenché il ira très vite, et très vite à l’échelle mondiale, car, comme beaucoup de phénomènes écologiques, il obéira à un « effet domino ». L’effondrement ne sera pas un phénomène unique mais multiple, touchant des domaines divers et apparemment sans relations entre eux, comme la fonte des glaciers, les incendies géants, les cyclones, ouragans et typhons, la pollution des nappes phréatiques, les extinctions massives de populations d’espèces vivantes, l’apparition de nouveaux virus et les nouvelles pandémies humaines, les conflits et migrations causées par la désertification, la déforestation ou les inondations, les pannes électriques touchant des millions de personnes, etc. Étant donnée la multiplicité de ces phénomènes, et plus encore des interactions entre eux, les modéliser dans le détail est aujourd’hui impossible mais leurs grandes lignes sont claires. Il est bien plus aisé de détruire les équilibres et dynamiques biologiques, écologiques, climatiques que de les rétablir. Il est désormais trop tard pour empêcher le collapse, car les mesures à prendre (par exemple pour le retour en arrière de la fonte des glaces ou de destruction des grands biomes forestiers) exigeraient une accélération impossible des phénomènes de « restauration ». Même si toute activité humaine cessait aujourd’hui sur terre, les trajectoires d’effondrement enclenchées lors du siècle dernier continueront encore pendant des siècles et millénaires.

(3) « L’homme », en tant qu’entité autonome qui prendrait de manière centralisée des décisions et réaliserait des actions, n’existe pas. Il existe une espèce biologique animale de Primates, qui a reçu le nom scientifique de Homo sapiens, dont les individus possèdent de nombreuses caractéristiques et potentialités, mais dont les actions individuelles ont peu d’impact sur les phénomènes collectifs ou planétaires. Ce n’est pas cette espèce en tant que telle qui est responsable des impacts que son existence a, a eu ou aura, sur la biosphère et l’ensemble de la planète, car, pas plus que les autres espèces vivantes, cette espèce en tant que telle n’est une entité centralisée obéissant à un « gouvernement ». Les décisions et actions qui ont un rôle significatif à cet égard ont été, sont et seront prises non pas par l’espèce Homo sapiens mais par des sociétés humaines, à la durée de vie limitée, qui obéissent à des objectifs prioritaires, et qui se dotent pour ce faire de manière plus ou moins organisée de divers organes de pouvoir.

(4) Depuis la sédentarisation des groupes humains, ceux-ci sont hiérarchisés en classes sociales, et l’histoire de l’humanité est celle de la lutte des classes. De nombreux systèmes d’organisation sociale se sont succédés au cours de cette histoire dans le cadre de diverses civilisations sur l’ensemble de la planète. Ils peuvent être rapportés à quelques grands « types ». Actuellement, pour la première fois, l’écrasante majorité de l’humanité appartient à des sociétés capitalistes. Malgré la diversité des régimes politiques de ceux-ci, ils obéissent tous aux objectifs et aux critères de fonctionnement de ce que certains appellent « néolibéralisme » et qui devra de plus en plus être caractérisé comme « capitalisme numérique ». Ce capitalisme sénescent renoue par certains aspects avec le pire capitalisme du 19° siècle, obéissant de manière de plus en plus « décomplexée » à l’injonction fondamentale de « maximiser les plus-values », au mépris des humains et des conditions de vie sur cette planète. L’avènement du deuxième gouvernement Trump, rompant avec toute l’histoire des États-Unis et faisant basculer ceux-ci dans le fascisme, va encore accélérer et approfondir cette situation à l’échelle de la planète entière.

(5) Même s’il est vrai qu’à terme c’est l’ensemble de l’humanité qui est menacée d’extinction, l’idée selon laquelle cette situation entraînerait à elle seule la fin de la lutte des classes et l’unification de l’ensemble de l’humanité en une unique « classe écologique », est d’une naïveté confondante. Non seulement en raison de la formule bien connue « après moi le déluge », mais avant tout en raison de l’indécrottable « optimisme » entretenu par notre société et qui est particulièrement fort dans les classes dominantes, qui pensent qu’à l’aide de la technique et en matant efficacement les mouvements démocratiques et révolutionnaires ils ont encore de beaux jours devant eux. Il suffit pour s’en convaincre de voir comment ces dernières décennies, parallèlement à la prise de conscience croissance et de plus en plus partagée de la perspective du collapse, ils ont mis les bouchées doubles pour augmenter encore les agressions contre la biosphère, y compris dans les régions comme les pôles et les fonds marins jusqu’à récemment largement inaccessibles. Le massacre est déjà aussi avancé dans la ceinture atmosphérique de la terre et au-delà.

(6) Il aurait été possible de réduire de beaucoup les risques et surtout la gravité du collapse si « on » s’y était pris à temps, c’est-à-dire encore il y a un siècle sinon plus tôt. Mais qui aurait pu être ce « on » ? Certainement pas les classes dominantes, qui n’ont de souci et intérêt que pour elles-mêmes. Alors qui ? Les scientifiques ? Les écolos ? La « société civile » ? Nul d’entre ces acteurs n’avait le poids socio-politique de s’opposer en cela aux États, à leurs polices et armées, à leurs médias. Les seuls susceptibles de le faire auraient été ceux qui « n’ont rien à perdre » à l’arrêt de la destruction de la planète mais au contraire auraient eu tout à y gagner, et qui représentent potentiellement une grande force. De par sa position dans la société, le prolétariat (au sens large) en avait la possibilité, comme il l’avait d’établir une société mondiale sans classes et sans États, mais il a été trahi à cet égard pendant tout le 20e siècle par ses propres organisations et dirigeants. Il est maintenant trop tard pour empêcher le collapse mais il serait encore possible de s’y préparer. En faisant court, pour n’avoir pas voulu préparer la « décroissance », traitée de « punitive » (par rapport à notre mode de vie actuel), on aura la décroissance subie et non pas gérée. Le mouvement ouvrier devrait se préparer à cette situation, se libérer de la propagande mondiale qui prétend que l’humanité va « s’adapter progressivement » au collapse, et s’organiser en fonction de cette perspective. Ce n’est pas par des réformes, des expériences locales type autogestion ou zads, des « conventions citoyennes », des regroupements locaux, des réseaux – même en supposant que dans chaque pays, le pouvoir central laissera faire ! Croire cela, c’est se situer sur le terrain des vœux pieux (wishful thinking) de nombreux « écolos » qui pensent que parce qu’il existe (sur le papier) des « solutions » techniques aux problèmes, de ce fait même elles finiront par « s’imposer » (par leur force propre ?) et qui s’imaginent que « le système » laissera faire. Rester dans le déni par « optimisme résilient » n’est pas digne du mouvement ouvrier si celui-ci doit être le dépositaire des savoirs scientifico-techniques mais aussi des expériences politico-historiques de l’humanité. Militer avec l’objectif, inatteignable à temps, de l’organisation démocratique d’une décroissance matérielle et énergétique globale drastique est sans doute plus « positif » et valorisant que se préparer à l’après collapse, mais le pire serait de ne pas s’y préparer et de subir cette chute avec étonnement et impuissance.

(7) La question principale qui se posera alors, comme aujourd’hui, sera celle du pouvoir : comment le prendre, et surtout, ce qui est bien plus difficile, le garder sans qu’il se transforme en dictature. C’est principalement à cela qu’il faudrait se préparer, et notamment à la mise hors d’état de nuire de deux « tigres de feu » contre-révolutionnaires qui sont le nucléaire (militaire et civil) et l’IA, facteurs en eux-mêmes du collapse à venir. Il serait plus qu’urgent de neutraliser les deux, et notamment arrêter toutes les centrales, désarmer toutes les ogives nucléaires et mettre à l’arrêt ou détruire tous les datacenters (ce qui devrait déjà être une revendication mise en avant par le mouvement ouvrier). Sinon les îlots de survie qui subsisteront après quelques décennies seront contrôlés militairement et informatiquement par des Elon Musk encore bien plus dangereux que les actuels. Or jusqu’ici le mouvement ouvrier mondial a fort peu combattu le nucléaire, y compris militaire, longtemps en raison de la « guerre froide » et donc du stalinisme, et concernant le nucléaire civil il a manifesté une ignorance étonnante de ses dangers réels pour l’humanité et l’environnement, quand ce n’est pas en raison d’une hallucinante « défense des emplois » (dont on se demande pourquoi elle ne devrait pas aussi s’appliquer aux autres activités et notamment industries destructrices de l’environnement, par exemple pétro-chimique). Pire, à ma connaissance le mouvement ouvrier n’a pas encore produit de textes et prises de positions sur l’IA pensées indépendamment de l’idéologie dominante, au service des intérêts du capitalisme. Certains il est vrai pensent que l’IA est la solution pour « changer le système » en « dépassant le capitalisme » sans avoir à faire la révolution, mais c’est plutôt le contraire qui est vrai : il est clair que l’IA va être désormais une force d’appoint contre-révolutionnaire considérable pour le capitalisme, pour une raison que nul jusqu’ici ne semble avoir soulignée: c’est que l’IA « pense » en fonction de ce dont on l’a nourrie par des milliards de données [4]. Or ces données expriment l’idéologie du capitalisme destructeur de la planète et des humains, et l’IA « raisonne » et « raisonnera » en fonction de celles-ci. Pour pouvoir utiliser l’IA pour « changer le système », il faudrait d’abord la nourrir de milliards de données s’appuyant sur les expériences de la lutte des classes, le marxisme, l’écologie, la science en général. Il est tout à fait hors de portée des « révolutionnaires » actuels qui voudraient le faire d’effectuer une telle « reconversion » de l’IA. C’est pourquoi la destruction de l’IA actuelle (qui n’existe que par les datacenters et internet), et des réseaux internet câblés et spaciaux, me paraît un élément fondamental de toute action pour « changer le système ». Qu’une IA et un internet au service du bien commun puisse exister dans une autre société « socialiste » future est à ce stade une question oiseuse: aujourd’hui ces techniques constituent dans leur très large majorité des forces contre-révolutionnaires. Il ne s’agit pas là d’un « anti-technicisme » primaire type luddisme mais d’une nécessaire auto-défense de l’humanité.

Il n’a fallu que quelques années, en y mettant les moyens, pour créer les premières bombes atomiques, pour séquencer le génome humain ou couvrir la planète d’une grille virtuelle permettant de localiser tout point sur celle-ci. L’humanité organisée, s’appuyant sur les pouvoirs considérables que lui donne la science, « aurait pu » agir à temps pour empêcher le collapse. Elle ne l’a pas fait, pour des raisons que je vais tenter d’identifier, mais maintenant il est trop tard : il faut se préparer à ce qui suivra le collapse, afin de permettre au moins une survie partielle, et probablement dispersée pour longtemps sur le globe, de préserver au moins une partie des acquis de son passé.

Alain Dubois, le 1er novembre 2025.

Notes

[1] Laurent Testot & Laurent Aillet, Collapsus, Albin Michel, 2020.

[2] <https://carbonbombs.org/key-findings>.

[3] <https://www.stockholmresilience.org/research/planetary-boundaries.html>.

[4] <https://blogs.mediapart.fr/alaindubois/blog/190125/le-mouvement-ouvrier-et-les-trois-terribles-tigres-1-introduction>.

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