Extrait de la brochure « Vegan Anarchy, Anti-Speciesist Warfare & Direct Action »
Le mouvement de libération animale remet en question les dogmes spécistes profondément ancrés dans les traditions anarchistes. Étant donné que les destins de toutes les espèces de cette planète sont intrinsèquement reliés, l’exploitation des animaux non-humains a forcément aussi un impact sur la vie humaine.
Lorsque les animaux humains exterminent les animaux non-humains, ils dévastent les habitats et les écosystèmes nécessaires à leurs propres vies.
Quand ils font naître et tuent des animaux par milliards, ils ravagent les forêts tropicales, transforment les prairies en déserts, exacerbent le réchauffement climatique et rejettent des déchets toxiques dans l’environnement.
Lorsqu’ils construisent un système d’élevage industriel qui nécessite des quantités gigantesques de terres, d’eau, d’énergie, ils dilapident les ressources vitales et aggravent le problème de la faim dans le monde.
Quand les humains sont violents envers les animaux non-humains, ils sont souvent violents envers les autres humains aussi, un truisme validé à maintes reprises par des tueurs en série qui grandissent en violentant et tuant des animaux non humains ou encore les hommes violents qui battent les femmes, enfants et animaux « de compagnie » de leur maison.
De nombreuses manières, l’exploitation d’animaux non-humains encourage la violence dans le monde humain lui-même.
Le cercle vicieux de violence et de destruction ne se terminera que quand l’humain apprendra à former des relations harmonieuses avec les autres espèces.
Cependant, le mouvement de libération animale ne peut pas apporter la fin de l’exploitation des animaux à lui tout seul. Il ne peut faire cela qu’en partenariat avec luttes anticapitalistes et écologistes radical.
En plus d’obtenir de nouvelles perspectives sur les dynamiques de hiérarchie, de domination et de destruction environnementale depuis les idées antispécistes, les « humanistes » devraient saisir l’incohérence flagrante qu’est la défense de valeurs telles que la paix, la non-violence, la compassion, la justice et l’égalité tout en exploitant des animaux dans leur vie quotidienne, faisant la promotion d’idéologies spécistes, et ignorant la brutalité continue contre d’autres espèces, qui menace gravement toute la planète.
Inversement, une partie du mouvement animaliste est politiquement naïf, monothématique et dépourvu de théorie politique et de critique anticapitaliste nécessaires à la libération animale.
Les véganes libéraux pourraient grandement bénéficier de discussions avec des anarchistes concernant l’anticapitalisme et le rapport à l’état.
Les écologistes non véganes ne pourront pas atteindre leurs objectifs sans s’attaquer à une des principales causes du réchauffement climatique : l’agriculture industrielle, et en saisissant comment la pollution de l’eau, la déforestation, l’épuisement des ressources etc sont significativement causés par l’agriculture animale et plus globalement l’exploitation des animaux.
Nous affirmons la nécessité de visions plus étendues de tous les côtés du spectre de libération humaine et de la libération animale, et nous appelons à de nouvelles formes de dialogue, d’apprentissage et d’alliances.
La libération animale, humaine et luttes écolos sont des projets interdépendants qui doivent être menés comme un tout, en sachant que le véganisme est au cœur de l’écologie entres autres. Dans le monde anglophone, on parle de « total libération ».
Nous devons remplacer la critique indépendante de chaque système de domination par une critique de la hiérarchie comme phénomène systémique, en sachant que le capitalisme est un cancer en train détruire la planète et qu’un programme viable pour la libération totale cherche à abolir le capitalisme.
Pour les anarchistes véganes, le véganisme est plus qu’un simple mode de vie qui rejette la nourriture et les produits dérivés d’animaux torturés, exploités et destinés à être de simples produits. D’un point de vue anarchiste, le véganisme est l’une des nombreuses formes de résistance nécessaires pour combattre le capitalisme, la société anthropocentrée et les états qui les protègent.
Au niveau individuel, le véganisme signifie rejeter le statut de marchandise des animaux non-humains et confronter la société qui la maintient.
Comme tout autre mouvement de libération, l’antispécisme nécessite de la sensibilisation, et de l’action directe.
Comme toute autre forme d’oppression, le spécisme doit être amené dans les conversations, en particulier dans les milieux anarchistes.
Avec plus d’un million d’animaux tués chaque jour au nom du capitalisme, de l’alimentation et de l’anthropocentrisme, le spécisme est une épidémie cachée de brutalité discriminatoire normalisée.
Briser le spécisme, c’est étendre le respect et la solidarité à ceux dont la valeur de la vie est déterminée par un système qui les considère comme de simples objets.
S’opposer au racisme, au sexisme et à d’autres formes de discrimination tout en promouvant le spécisme, c’est compromettre la totalité de la lutte contre le pouvoir hiérarchique et la domination.
Instagram : solidarité_antispeciste
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