Par Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire
Animateur depuis 2015 du site web http://refus.linky.gazpar.
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Le 1er décembre 2015, Enedis (qui s’appelait encore ErDF à l’époque) lançait, par une massive campagne de communication dans la plupart des médias, le déploiement en France du compteur électrique Linky, prétendu « intelligent » et « obligatoire ». Dix ans après, quel bilan peut-on tirer de cette opération ?
– Le caractère prétendument « obligatoire » du compteur Linky n’était qu’un mensonge
Le compteur ordinaire reste et restera toujours parfaitement légal
Une facturation et non une « amende » comme prétendu dans divers médias : une amende sanctionne un délit, ce qui n’est absolument pas le cas ici. Garder son compteur ordinaire reste et restera toujours parfaitement légal. Notons déjà que les résistants ont pu garder leurs compteurs ordinaires sans même avoir à payer de facturation pendant dix ans.
Quant à cette facturation, bien qu’injuste (ce sont les Linky qui coûtent cher, pas les compteurs ordinaires !), elle est aussi un aveu de la légalité des compteurs ordinaires, après dix ans de mensonge. Elle est de 46 euros TTC par an, bien loin des montants agités ici ou là pour essayer d’intimider les millions de ménages qui résistent encore…
– Les « économies financières » grâce au Linky ne sont jamais venues… au contraire
Au contraire, de nombreux foyers ont fait l’objet de mystérieuses et lourdes « factures de régularisation » dès la pose du Linky, d’autres ont vu leurs factures augmenter, parfois brutalement (*), ou ont été obligés de prendre un abonnement plus cher car leur installation, qui fonctionnait pourtant parfaitement avec le compteur ordinaire, s’est mise à disjoncter continuellement (**) avec le Linky.
De nombreux usagers « linkysés » paient donc beaucoup plus cher que la nouvelle facturation des « sans-Linky », contrairement à ce qui est prétendu par de nombreux articles ou reportages racontant que les usagers sans Linky « vont payer très cher ce refus »…
(*) Quelques exemples : http://refus.linky.gazpar.
(**) Quelques exemples : http://refus.linky.gazpar.
– La Cour des comptes a montré que le programme Linky bénéficiait … à Enedis et était « peu utile » pour les usagers
(*) https://www.challenges.fr/top-
(**) https://reporterre.net/Les-
– Linky a multiplié la fraude au lieu de la faire « disparaître »
(*) https://www.lesechos.fr/
(**) https://www.journaldunet.com/
(***) https://lenergeek.com/2025/10/
– Linky n’a pas créé d’emplois… et en a détruit énormément
En revanche, des milliers d’emplois pérennes ont été définitivement détruits: ceux des milliers d’agents qui passaient chez les habitants une ou deux fois par an pour relever la consommation affichée par les bons vieux compteurs ordinaires.
Ces releveurs pouvaient aussi aider les usagers, en particulier les personnes âgées, par exemple pour revisser une ampoule, vérifier la conformité d’une prise, etc. Cette aide informelle mais de salubrité publique a disparu avec le Linky, digne représentant de l’ère numérique et déshumanisée.
– Le compteur Linky a été imposé par la violence et les mensonges
A chaque incident, Enedis prétendait à un « événement isolé » dû à « un sous-traitant zélé »… tout en motivant en sous-main ces mêmes sous-traitants voyous pour poser toujours plus de Linky par tous les moyens possibles…
Nous avons collecté quelques exemples (**) mais, une fois de plus, vous pourrez en trouver d’innombrables autres cas sur tous les sites web de la presse quotidienne régionale…
(*) http://refus.linky.gazpar.
(**) http://refus.linky.gazpar.
– Big brother : Linky permet de gérer à distance la consommation des usagers… et de trier ces derniers
La réalité est exactement inverse: depuis un arrêté gouvernemental du 6 septembre 2023(*), le Linky sert désormais à empêcher les usagers de profiter des heures creuses de la journée. C’était une première escarmouche, le pire étant à venir : il suffit désormais au pouvoir d’un simple arrêté pour s’autoriser à couper l’électricité à distance chez les usagers sans même leur demander leur avis, par exemple lors de risques de pénuries (comme lorsque de nombreux réacteurs nucléaires étaient simultanément en panne en 2020).
Il est d’ailleurs notable que, si de telles coupures sont possibles depuis longtemps en déconnectant toute une zone, elles peuvent désormais être faites en « dentelle » avec le Linky : les « bons citoyens » (ménages aisés, citoyens favorables au pouvoir en place, gagnants du « crédit social » à la chinoise, etc) pourront conserver le courant quand leurs voisins « réfractaires » en seront privés.
De telles discriminations sont désormais très faciles à faire par utilisation de l’Intelligence artificielle. A nouveau, seuls les citoyens ayant conservé leurs compteurs ordinaires sont à l’abri de ces méthodes totalitaires.
(*) https://www.legifrance.gouv.
– Linky : un terrible désastre environnemental
Incroyable scandale : le programme Linky a entraîné la destruction de 35 millions de compteurs électriques en parfait état de marche
Présenté comme « écologique » pour les économies d’énergie qu’il devait permettre (et qui ne sont jamais venues), le programme Linky est en réalité un désastre environnemental.
En effet, comment qualifier la destruction de plus de 35 millions de compteurs électriques ordinaires en parfait état de marche ? Il s’agit même d’une des pires affaires d’obsolescence programmée de l’Histoire.
On trouve pourtant, encore en service, de bon vieux compteurs électromécaniques datant parfois des années 40 et tournant comme des horloges. Ces machines ont été installées à l’époque par le service public et pour le public, à rebours des politiques menées par les gouvernements et les dirigeants actuels d’entreprises comme Enedis, pourtant censées être encore au service du public.
Par ailleurs, il est notable que la durée de vie d’un compteur Linky est de moins de 10 ans, et de nombreux exemplaires posés au début du programme ont d’ores et déjà dû être remplacés… aux frais de tous les usagers (par le biais de leurs factures d’électricité).
Le désastre environnemental du Linky va donc se poursuivre pendant des décennies. Affligeant.
– Le Linky est « superflu » pour gérer les réseaux
La communication du gouvernement français et d’Enedis était formelle : à l’heure du déploiement des énergies renouvelables, le compteur « intelligent » Linky était absolument « indispensable pour gérer les réseaux » de transport et de distribution de l’électricité.
Mensonge une fois de plus : dès juin 2016, les industriels européens de l’électricité(et non des écolos « passéistes » ou des activistes « complotistes » !), réunis en congrès, assuraient que « La transition européenne vers un réseau électrique intelligent pourra se passer de compteurs intelligents. »
Des articles informant que « les compteurs communicants seraient superflus » ont bien été publiés (*), ajoutant que « ce constat risque d’embarrasser la Commission, tout comme ERDF [devenu Enedis depuis] et son compteur Linky en France. »
Pensez-donc, ces gens là ne sont embarrassés par rien : ils ont continué à mentir et menacer les citoyens pour imposer leurs Linky, pourtant ruineux, dangereux… et superflus !
(*) Par exemple : https://euractiv.fr/news/
https://www.latribune.fr/
– Incendies, ondes : le danger Linky
Les incendies électriques existaient certes avant le Linky, mais le moins que l’on puisse dire est que l’arrivée du compteur vert fluo n’en a pas réduit le nombre et la gravité, bien au contraire.
Nous en avons recensé un certain nombre (*), mais il est possible d’en retrouver d’innombrables autres exemple en particulier sur les sites web de toute la presse quotidienne régionale.
Par ailleurs, de très nombreuses personnes électro-sensibles vivent très mal avec le fameux CPL (courant porteur en ligne) généré par le système Linky, qui a rendu émetteurs d’ondes tous les fils électriques des logements « linkysés ». Ce sont des ondes de faible intensité, certes, mais elles sont permanentes 24h/24 365 jours par an.
La justice a donné raison à des plaignants (**) mais la plupart des victimes n’ont droit qu’à du mépris et du déni, et renoncent devant la perspective de procédures longues (les juristes d’Enedis savent y faire !) et coûteuses, et (sur)vivent dans la souffrance et le déni.
(*) Quelques exemples : http://refus.linky.gazpar.
(**) Affaire relatée par France3 : https://urls.fr/2LTxxA
– Linky : la déroute de l’UFC « Que Trahir »…
… et le flop de la majorité des médias
Dès le lancement du programme Linky, au lieu de soutenir les usagers, la direction de l’UFC-QueChoisir a joué le jeu d’Enedis: elle n’a cessé de mentir en clamant qu’il était « impossible de refuser le compteur Linky« , qui plus est sous peine de se voir « couper l’électricité« .
Dénoncée par nos soins pour ses mensonges et sa compromission avec Enedis et des producteurs d’électricité, la direction de l’UFC – baptisée par nos soins « Que Trahir » – a lancé à notre encontre une demi-douzaine de procédures en justice (en comptant les appels et même la cassation) qui se sont soldées par une déroute générale de l’UFC.
On s’étonnera que la déconfiture de la plus grosse association de consommateurs, qui plus est convaincue de compromission, et sur un dossier aussi emblématique que celui du Linky, n’ait été couverte que par le quotidien régional Sud-Ouest et, en particulier, passée sous silence par l’AFP, toujours vigilante pour protéger les programmes d’Etat comme le Linky ou le nucléaire.
Dossier complet : http://refus.linky.gazpar.
Article : http://refus.linky.gazpar.
Autre exemple : https://www.sudouest.fr/
Conclusion
Linky, un fiasco total précurseur
d’un monde déshumanisé
Le Linky n’est pas un compteur « intelligent », c’est un compteur inutile, superflu pour la gestion intelligente des réseaux et n’apportant aucun avantage aux habitants… tout en permettant à Enedis de faire de juteux profits sur le dos des usagers.
Le Linky a été installé à tout va par des sous-traitants voyous n’hésitant pas à mentir, intimider, briser des clôtures et des portes, menacer les citoyens et parfois même les molester, le tout dans la plus totale impunité et même avec la bénédiction d’Enedis et des autorités françaises.
Pendant dix ans, avec l’aide de complices comme la direction de l’UFC « Que Trahir », Enedis et ses sous-traitants ont menacé les citoyens de mesures de rétorsions (amendes, coupure de l’électricité, etc) totalement inventées.
Toutes les belles promesses avancées se sont avérées mensongères : pas d’économies financières (au contraire !), pas d’emplois créés (au contraire !), pas de citoyens devenus « acteur de leur consommation » (au contraire !), pas de disparition de la fraude (au contraire !), pas de bénéfice pour l’environnement (au contraire !), etc.
Aujourd’hui, près de 3 millions de compteurs ordinaires sont encore en service, protégés par des citoyens courageux et perspicaces qui ont résisté aux mensonges et aux menaces, ainsi qu’aux accusations de « complotisme » ou d’ « archaïsme ».
Ces résistants ne dénoncent pas seulement les tares et les dangers du Linky, ils alertent aussi sur la fuite en avant de nos sociétés dites « modernes » vers un monde tout numérique totalement déshumanisé, commandé par les algorithmes de la prétendue « intelligence » artificielle.
L’actualité en cette fin d’année 2025 est globalement très sombre, mais rien n’interdit d’imaginer la thrombose du monde des Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), étouffés par leurs consommations délirantes d’électricité et d’eau. Il sera alors possible de reconstruire un monde basé sur la sobriété et le partage, et de revenir à des compteurs non communicants, voire pas de compteurs du tout…
En attendant, refuser le Linky et conserver son compteur ordinaire reste un petit pas pour l’usager et un grand pas pour la dignité du citoyen…
Par Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire
Animateur depuis 2015 du site web http://refus.linky.gazpar.
Vous pouvez aider l’Observatoire du nucléaire et le site Refus Linky Gazpar
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