Alice au Pays des Colons réalisé par notre journaliste Yanis Mhamdi, raconte deux parcours de lutte, deux visages de la résistance palestinienne, deux quotidiens marqués par la violence, l’humiliation mais aussi la dignité et l’espoir.
Alice Kisiya a 30 ans. Elle est originaire de Bethléem, et, fait rare, elle possède la nationalité israélienne. Cela n’a pourtant pas empêché les colons d’accaparer son terrain, là où se dressaient la maison familiale et le restaurant de ses parents. Chaque jour, Alice revient sur place pour défier cette dépossession, seule face à l’armée israélienne qui protège les colons. Sa double identité, loin de la protéger, rend son combat d’autant plus symbolique : elle incarne une forme de résistance civile, déterminée et frontale, menée au cœur même d’un système colonial.
Alaa Nasr, lui, a 27 ans et vit à Madama, un petit village du nord de la Cisjordanie. Madama est encerclé par deux colonies israéliennes qui le surplombent, menaçant à tout instant de l’engloutir. Dans ce contexte d’étouffement progressif, Alaa et ses amis refusent de fuir. Malgré les attaques régulières, les tirs, les meurtres, ils choisissent de rester, de défendre leur village, leur mode de vie, leur histoire. Leur résistance est celle d’un ancrage, physique et moral, sur une terre que l’on tente de leur arracher.
En suivant Alice et Alaa dans leur quotidien, le film éclaire deux trajectoires qui se croisent sans se rencontrer, deux formes de courage face à une machine d’occupation toujours plus brutale.
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