Publier la seule lettre de Robin nous a déchirés.
C’est une décision que nous avons portée longtemps, entre la pudeur et la nécessité de vérité.
Parce que cette lettre est intime, écrite dans la détresse, dans la solitude d’une cellule sans lumière.
Et parce qu’elle témoigne, sans filtre, de ce que Robin a vécu une semaine avant d’être assassiné.
Nous avons fait le choix très difficile de la publier telle qu’elle a été écrite, de sa main.
Parce que les conditions de détention de Nicolas Sarkozy nous tuent.
Parce que le silence nous tue.
Le silence du Garde des Sceaux nous tue.
Le silence de l’administration judiciaire nous tue.
Le silence des autorités nous tue.
Mais c’est notre combat qui nous garde en vie.
C’est le refus de se taire, de baisser la tête, de détourner le regard.
Parce que si nous laissions faire, si nous acceptions d’écouter chaque jour les nouvelles sur la détention de M. Sarkozy sans réagir,
il ne nous resterait plus que le désespoir.
Et nous, nous avons choisi la vie.
La lutte est devenue notre souffle.
Mon courageux petit Robin,
tu as écrit cette lettre le 1er octobre 2024, dans le noir, sans air, sans électricité.
Huit jours plus tard, le 9 octobre, tu mourais.
Elle a sans doute été postée le 2 octobre, et reçue aux alentours du 25 octobre,
dans la boîte aux lettres de ton père.
Post mortem.
Et là, il faut imaginer.
Imaginez un père ouvrant sa boîte aux lettres,
quinze jours après la mort de son fils,
et découvrant sa seule lettre, écrite de sa main, depuis la prison.
Imaginez ce que c’est, de lire ces mots alors qu’il n’est déjà plus là.
C’est indécent, inhumain, inimaginable.
Aucun parent ne devrait vivre cela.
Entre-temps, le 4 octobre, on t’avait changé de cellule
pour te placer avec celui qui allait devenir ton agresseur mortel.
En 17 jours de détention provisoire, tu n’as jamais pu appeler,
n’as pas pu cantiner,
et n’as jamais été entendu.
Tu étais présumé innocent, traité pourtant comme un coupable.
Comme un corps en trop.
Alors oui, publier cette lettre nous déchire,
mais le silence nous tue.
Et parce que le silence nous tue, nous la publions.
Nous le faisons pour que la France voie.
Pour qu’elle sache ce que ses prisons font à ses enfants.
Parce qu’un an après, aux Baumettes,
des détenus dénoncent encore l’absence d’eau chaude, les pannes d’électricité,
l’attente interminable avant un parloir,
et l’impossibilité d’avoir de quoi vivre les premières semaines.
Ils survivent avec le strict minimum,
dans des cellules glaciales où l’air et la dignité manquent autant que la lumière.
Et pendant ce temps, à la prison de la Santé,
le Garde des Sceaux rend visite à Nicolas Sarkozy,
détenu lui aussi au quartier des arrivants.
Peut-être pour vérifier qu’il a bien de l’eau chaude, de la lumière,
et tout le confort qu’on refuse aux autres.
Est-ce que sa famille doit, elle aussi, lui envoyer 50 euros pour qu’il puisse s’acheter à manger ?
Est-ce qu’il doit attendre des semaines avant d’avoir un parloir ?
Est-ce qu’il partage sa cellule avec un inconnu instable, sans évaluation psychiatrique ?
Et surtout, est-ce qu’il mange la gamelle de la prison ?
Alors qu’il arrête de se plaindre d’être en prison.
Qu’il cesse de s’indigner d’avoir été incarcéré.
Parce qu’au moins, lui, il est encore vivant.
Et nous, nous sommes indignés comme jamais.
Deux poids, deux cellules, deux mondes.
Et un État qui choisit où regarder.
Alors aujourd’hui, nous demandons des comptes.
Monsieur Gérald Darmanin,
vous parlez d’ordre, de fermeté, de sécurité.
Mais où est la protection ?
Où est la justice ?
Où est la dignité ?
Nous voulons une réponse claire et publique.
Nous voulons la reconnaissance d’une faute d’État.
Parce que Robin écrivait dans le noir,
et qu’aujourd’hui, c’est à nous d’allumer la lumière.
Et Sarko sort de prison triomphalement !!! trop d’injustice ! la mort de Robin est révoltante ! tout la chaîne de responsabilités est coupable de cet assassinat ! du gardien de prison au Président de la République en passant par les directeur de la prison et le sinistre de la « justice » !!!
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