En grève pour les salaires, les ouvriers d’Arkema Marseille reçoivent la visite du député (LFI) Manuel Bompard
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L’usine Arkema de Marseille est à l’arrêt en raison d’une grève reconduite jusqu’au 23 décembre 2025. La CGT demande une hausse des salaires de 160 euros bruts quand la direction du chimiste français propose 1,2% d’augmentation générale. Inacceptable pour le syndicat majoritaire à Saint-Menet.
Les ouvriers d’Arkema Marseille vivent leur plus long conflit social depuis 2021. Et ce n’est pas la pluie, pourtant tombée en abondance ce vendredi, qui a douché la détermination des grévistes. Le mouvement, lancé le 11 décembre 2025 sur le site de Saint-Menet (11e arrondissement), porte sur les salaires.
« On a juste l’odeur du gâteau »
La direction du géant français de la chimie (plus de 5.000 salariés en France dont environ 600 en Provence entre Marseille et Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence. NDLR) a proposé une hausse générale de 1,2% avec une garantie de 35 euros bruts lors des dernières Négociations Annuelles Obligatoires (NAO).
Un geste « inacceptable » pour la CGT qui réclame une augmentation des rémunérations de base de 160 euros bruts. Une demande justifiée selon le syndicat car « Arkema a versé 277 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires en 2025. C’est dix millions de plus qu’en 2024. Et le groupe a déjà acté 10% de hausse en 2026 », selon Sébastien Jonas interrogé par ICI Provence.
« On est dans le scénario du pire » assure le secrétaire CGT chez Arkema Marseille. « Toute la richesse du groupe Arkema est fléchée vers les actionnaires. On a franchi un seuil d’incompréhension dans le partage de cette fameuse richesse entre les gens qui la créée, et les rentiers qui, sans rien faire, touchent les dividendes de notre travail. Donc aujourd’hui on veut inverser un peu la tendance ».
Visite de Manuel Bompard à Saint-Menet
Des salariés en colère et déterminés, rencontrés par ICI Provence dans l’usine à Saint-Menet. Sur les grilles de l’entrée, des drapeaux et banderoles rouges de la CGT donnent le ton des revendications. « Ce n’est même pas des miettes de gâteau qu’on nous propose. C’est l’odeur de gâteau », s’emporte Rémi Thuaire délégué CGT. « C’est encore plus méprisant alors qu’on a faim. Donc nous aussi on veut manger » conclut celui qui fait les 3×8 comme opérateur en fabrication depuis 20 ans chez Arkema.
Dans leur combat, les salariés de l’usine ont eu la visite vendredi et le soutien de Manuel Bompard venu à leur rencontre. Pour le député LFI de Marseille, Arkema est un bon exemple de la question des salaires en France : « Depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir en 2017, le salaire moyen ramené à la hausse des prix, a baissé en France. Donc évidemment, ça se traduit par une baisse de pouvoir d’achat. Et pourtant il y a suffisamment d’argent pour que les salariés puissent voir leur niveau de vie augmenter. Donc faudra continuer à se battre parce que ce sont des revendications tout à fait légitimes ».
La grève est reconduite jusqu’au mardi 23 décembre où une AG sera organisée pour décider de la suite du mouvement. En attendant la CGT dénonce « un délit d’entrave au droit de grève » après qu’Arkema a mis en place « du chômage technique depuis vendredi 13 heures ». Ce qui veut dire pas de rémunération pour les salariés. « Une manière de nous mettre la pression » conclut un gréviste, encore plus décidé à gagner le bras de fer avec la direction.
Fin de grève à Arkema et une « victoire collective » pour la CGT
Le mouvement de grève sur l’usine d’Arkema à Saint-Menet (11e arrondissement) a pris fin ce mardi. Les salariés ont voté pour la reprise du travail après avoir notamment arraché une prime suite à des négociation annuelles obligatoires plus que tendues.

Pas d’effusion de joie mais une « victoire sur la forme » pour les salariés marseillais d’Arkema. Ce mardi a marqué la fin du mouvement social entamé le 11 décembre dernier sur le site marseillais de l’entreprise de chimie. Les travailleurs ont voté la fin de la grève en assemblée générale après treize jours de grève à l’appel de la CGT, sur fond de bras
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