Fâché contre « Fachorama », le ministre de l’Intérieur porte plainte contre l’éditeur du jeu

Vous êtes plutôt famille « fachosphère », « C’était mieux avant » ou « Dieu, famille, patrie » ? La maison d’éditions Libertalia, en collaboration avec le collectif antifasciste La Horde, a sorti un nouveau jeu de société. Un jeu de sept familles intitulé « Fachorama » qui ne plaît pas du tout au ministère de l’Intérieur.

Comme évoqué ci-dessus, le jeu propose plusieurs familles de « fachos ». Cette fois, pas vraiment de grand-père, de grand-mère, ou de frère ou sœur, mais des types de personnalités associées à l’extrême droite figurent sur les cartes.

Parmi les différentes cartes, on trouve notamment : le néofasciste nervi, le conservateur essayiste dont le dessin ressemble à Alain Finkielkraut, la journaliste républicaine en lutte contre le « wokisme » dont les traits font penser à Natacha Polony, ou encore l’héritière populaire qui a, au cœur de son programme électoral, « la préférence nationale » – une référence évidente à Marine Le Pen. Le jeu se garde bien toutefois de nommer qui que ce soit.

En revanche, le ministre de l’Intérieur n’a pas du tout apprécié d’y découvrir la carte « Flic raciste de la Bac » décrit comme un adepte des contrôles au faciès et des destructions de campements de personnes migrantes. « S’il ne fait qu’accompagner le racisme d’État, il a à cœur de faire du zèle », note encore la carte.

Selon nos confrères du Parisien et de LCI, Laurent Nunez a donc décidé de porter plainte contre Libertalia. Le syndicat de police Alliance a fait part de sa colère, voyant dans le jeu une « insulte » et de « la haine déguisée en dérision ». « Sans surprise, alors que nous n’avons reçu aucune notification officielle, les médias de Vincent Bolloré se lâchent », a commenté de son côté la maison d’édition sur X à l’annonce du dépôt de plainte.

Libertalia n’en est pas à sa première polémique. En 2022, au moment de la sortie de son jeu Antifa dans lequel il est proposé aux joueurs d’animer un groupe antifasciste fictif, un député RN et un syndicat de policier avaient fait pression sur la Fnac pour qu’elle le retire des rayons. Elle s’était exécutée pendant quelques semaines avant finalement de le proposer de nouveau à la vente.

La maison d’édition Libertalia indique pour sa part ce mardi 2 décembre que Fachorama est déjà en rupture de stock et qu’elle lance de nouvelles réimpressions pour janvier.