l’équipe Rouge Bordeaux Anticapitaliste rencontre la liste FI de Bordeaux.

C’est la suite d’une discussion qui avait été abandonnée ou suspendue un moment. Il apparaît maintenant très compliqué de trouver une solution vers une liste réunifiée. Mais quelque soit l’issue, il est important de discuter, de vérifier si nos accords et désaccords peuvent se pratiquer dans une campagne commune ou pas.

À ce jour, considérant la campagne de la FI ici à Bordeaux, entamée il y a plusieurs mois, ou dans d’autres villes, il semblerait que nous n’ayons pas les mêmes campagnes à mener, pas les mêmes stratégies, pas forcément le même programme, pas la même distance à l’égard des institutions si peu démocratiques.

Mais tout cela reste à débattre entre nous. C’est ce que nous allons tenter jusqu’au bout, avec cette rencontre ce lundi 29 janvier.

Voici la lettre que nous leur avons envoyée mardi dernier.

Réponse au courrier des camarades de La France Insoumise 33

Camarades,

Nous avons bien reçu votre lettre datée du 18 décembre appelant à une reprise des discussions entre nos organisations dans la perspective des élections municipales de l’année prochaine.

Nous saluons votre initiative et nous nous en réjouissons, étant donné que nous faisons le constat que la multiplication de listes à gauche illustre une fragmentation de notre espace

politique, ce qui ne peut être que dommageable aux intérêts de notre classe.

Nous acceptons donc votre invitation à discuter le 29 décembre dans le but de travailler pour un accord unitaire.

Nous pensons qu’il est utile et même nécessaire de rendre publique cette rencontre, pour expliquer notre démarche à l’ensemble des militant.e.s et sympathisant.e.s de nos deux campagnes, LFI et RBA/NPA. En tout cas, de notre côté, nous communiquerons sur notre rendez-vous de lundi prochain.

Afin de poursuivre la discussion que vous entamez dans votre adresse, nous saluons que vous soyez disposé.e.s à assumer et défendre le bilan de notre mandat depuis 2020, dont les

formulations pourront être l’objet de nos futures discussions et travaux en commun.

Nous prenons note des désaccords programmatiques que vous évoquez par rapport à la police municipale et la gratuité des transports publics. Il y aurait aussi d’autres points de désaccords que nous pourrions aborder aussi lors de notre rencontre.

Néanmoins, nous sommes prêts et prêtes à travailler en commun afin de trouver des formulations partagées sur ces points. Par

exemple : nous pouvons nous appuyer sur la mesure du désarmement de la police municipale et le retrait des caméras de surveillance dans l’objectif de sortir de la surenchère sécuritaire

sans revendiquer directement la dissolution de la police municipale.

C’est essentiellement une différence dans la conception du programme politique à défendre : nous sommes attaché.e.s à une conception de la démarche du programme de transition plutôt qu’une liste de mesures prêtes à appliquer. Enfin, s’entendre sur une liste de propositions-revendications qui constituerait notre programme « commun » ne suffit pas.

Un programme n’a de sens que s’il s’accompagne des moyens de l’imposer : bâtir un rapport de force, organiser la mobilisation des habitant·es, nourrir leurs résistances et favoriser leur auto-organisation pour porter des politiques émancipatrices et progressistes.

Cependant, nous restons fondamentalement en désaccord quant à votre position sur la question du second tour.

L’expérience de Bordeaux En Luttes a démontré qu’un engagement clair et sans équivoque d’indépendance vis-à-vis de la gauche libérale bordelaise, aussi au second tour, nous avait permis d’obtenir des élu.e.s, de sortir le RN du conseil municipal et n’avait pas empêché à cette gauche de gagner la mairie.

Cet engagement était inclus dans l’accord que nos deux      organisations avaient signé en 2020, et nous considérons qu’avec le bilan de la mandature de la majorité municipale, il est d’autant plus pertinent de maintenir notre indépendance.

Même si les conditions dans lesquelles vous considérez qu’il serait justifié de chercher une fusion nous paraissent largement improbables, il s’agit d’une question de cohérence politique avec le bilan que nous défendons en tant qu’opposition de gauche à la majorité.

Dans tous les cas, nous sommes prêts et prêtes à reprendre nos discussions autour de ces enjeux et d’autres à venir, dans le but de trouver un accord pour construire une campagne et une liste unitaire.

L’équipe Rouge Bordeaux Anticapitaliste

Le 23 décembre 2025