Russie. Répression contre l’un des opposants ayant mis au jour l’un des plus grossiers mensonges russes sur le début de la guerre en Ukraine, dans le Donbass, en 2014 !
La Russie s’acharne sur l’une des figures de l’opposition la plus tenace, quitte à déroger à la loi même pour le condamner. Preuve, s’il en est, que la Russie est une dictature néofasciste, mais qui en doutait, hormis les fronts bas du poutinisme international ?
On lira avec intérêt ce qui, ci-joint, traite de cette répression anti-opposition russe du moment.
Je relèverai seulement ceci qui a trait à ce que lesdits poutinistes internationaux répandent comme contrevérités sur les origines de la guerre en Ukraine en 2014. Et cela a un rapport avec Lev Shlosberg, cet opposant à nouveau réprimé : il avait documenté, en effet, comme le rapporte le document joint à ces lignes, en 2014 déjà la mort de parachutistes russes intervenant aux côtés des séparatistes prorusses du Donbass. Par là-même il mettait en évidence que le soulèvement supposément spontané de russophones de cette région était tout sauf indépendant de toute interférence russe ! Ce qui prit à contre-pied la propagande du Kremlin sur sa non-implication initiale jusqu’au moment où il se serait senti obligé d’intervenir, tout confit d’humanisme, pour éviter le génocide que Kiev aurait mené à cet endroit contre le bon peuple russophone abusivement présenté comme russophile. Tout un tissu de mensonges dont Poutine s’est fait une spécialité jusqu’à aujourd’hui. On comprend ainsi mieux qu’il lui faille s’acharner sur ce courageux opposant ayant élucidé, il y a 11 ans, l’une de ses plus grossières manipulations lobotomisantes des esprits prédisposés à la chose en Russie comme à l’extérieur de la Russie.
Lecture :
« En août 2014, le journal « Pskovskaya guberniya », dont Shlosberg était le directeur, a publié des informations sur les funérailles de plusieurs soldats russes servant dans la 76e division aéroportée de la garde, qui auraient trouvé la mort dans la guerre du Donbass. Plus tard dans le mois, Shlosberg a été agressé, ce qui lui a valu des blessures à la tête et une perte partielle de mémoire. Le chef du parti Iabloko, Sergueï Mitrokhine, a écrit que cette agression était probablement liée à l’enquête menée par Shlosberg sur ces morts inexpliquées. » (Wikipedia)
« Des inconnus ont agressé Lev Shlosberg, député de l’Assemblée régionale de Pskov (1) et chef de la section locale du parti Yabloko, qui menait une enquête sur la mort de parachutistes de Pskov. Les agresseurs ont pris la fuite.
« L’agression contre Lev Shlosberg est très probablement liée à son enquête sur la mort des parachutistes de Pskov », a écrit sur Twitter le leader de Iabloko, Sergueï Mitrokhine.
Le député se trouve actuellement à l’hôpital régional, où on lui a diagnostiqué un traumatisme crânien et une perte de mémoire partielle.
Le collègue de Shlosberg, le journaliste Alexeï Semenov, a déclaré au journal Russkaya Planeta que l’agression avait eu lieu vendredi vers 23 heures.
Selon Semenov, ils devaient retrouver Shlosberg près du domicile du député. Il a vu Shlosberg titubant, se tenant la tête, le visage et les vêtements maculés de sang.
Selon la victime, il a été frappé à la tête par derrière, mais il a eu le temps de voir qu’il y avait trois agresseurs. Un passant a été témoin de l’agression.
Les amis et connaissances de Shlosberg sur les réseaux sociaux lui souhaitent un prompt rétablissement.
Le journal « Pskovskaya gubernia », dont le directeur est Lev Shlosberg, a été le premier à annoncer les funérailles des parachutistes russes
Depuis plus d’une semaine, des journalistes et des blogueurs enquêtent sur des informations selon lesquelles des parachutistes russes de Pskov se seraient retrouvés dans la zone des combats en Ukraine, certains ayant même été tués ou faits prisonniers. »
(1) L’oblast russe de Pskov, où avait son siège le journal dirigé par Shlosberg, se situe au nord-ouest de la Russie à la frontière de l’Estonie et de la Lettonie, d’où étaient originaires ces parachutistes morts au combat, clandestinement, en mission d’infiltration, à des milliers de kilomètres plus au sud, dans le Donbass.
Traduit du russe : https://www.bbc.com/…/08/140829_rn_shlosberg_pskov_beaten Article du 29 août 2014.
Pour comprendre comment aujourd’hui, dans nos médias français, la parole de la désinformation russe se poursuit impunément et insidieusement, je reproduis maintenant ces lignes tirées de la page FB Patriote Franco-ukrainien qui nous rapporte l’exemple de Ksenia Fedorova (1), chroniqueuse à l’extrême droitière Europe 1, où elle a envoyé récemment ce morceau anthologique d’info biaisée précisément sur 2014 dans le Donbass :
« Beaucoup d’entre vous se demandent pourquoi Ksenia Fedorova peut continuer à circuler tranquillement sur les plateaux des médias français ( même les plus complaisants ) tout en diffusant les narratifs du Kremlin.
Voici comment elle contourne le système.
Elle se présente comme « journaliste » ou « experte indépendante », ce qui lui permet de relayer les narratifs du Kremlin sous forme “d’opinion personnelle”.
Tant qu’elle n’énonce pas une contre-vérité vérifiable, elle ne peut pas être juridiquement sanctionnée.
Elle déclare :
« Pour la Russie, cette guerre n’a pas commencé en 2022 mais en 2014 avec le bombardement du Donbass. »
Elle évite volontairement de dire qui aurait bombardé le Donbass.
Pourquoi ?
Parce qu’elle sait très bien que les premières hostilités ont commencé lorsque des groupes armés soutenus par la Russie ont pris des bâtiments administratifs à Sloviansk, Kramatorsk, etc.
affirmer que « Kyiv a bombardé le Donbass » serait une désinformation factuelle, facilement vérifiable et entraînerait son exclusion immédiate des plateaux.
Donc elle contourne :
Elle suggère, insinue, oriente — mais ne dit jamais l’élément précis qui la rendrait légalement attaquable.
Notre législation n’est pas conçue pour ce type d’ingérence informationnelle hybride.
Résultat : des propagandistes professionnels peuvent intervenir librement tant qu’ils restent dans la zone grise de “l’opinion”.
Et pendant ce temps :
-certains “experts” invitent à reprendre des relations économiques avec la Russie ;
-d’autres reprennent mot pour mot la rhétorique du Kremlin ;
Ce phénomène est amplifié par le climat international : quand un dirigeant comme Trump légitime ouvertement un discours pro-russe, certains en Europe se sentent encouragés à faire de même, sans honte ni prudence.
L’histoire nous a déjà montré ce que coûte le collaborationnisme.
Nous devons :
adapter notre législation,
renforcer nos mécanismes de protection médiatique et cesser de laisser la propagande russe s’installer dans nos débats publics comme s’il s’agissait d’une opinion parmi d’autres.
Parce qu’en réalité, c’est une arme.
Et en France, aujourd’hui, elle circule encore trop librement. »
(1) Xenia Vladimirovna Fedorova (en russe : Ксения Владимировна Фёдорова), née le 26 décembre 1980 à Kazan, est une journaliste et propagandiste russe.
Elle est présidente et directrice de l’information de la chaîne RT France de 2017 à 2022, branche francophone de la chaîne russe internationale RT. Agente d’influence du Kremlin reconnue, elle exerce en 2025 pour différents médias possédés par Vincent Bolloré, également propriétaire de la maison d’édition qui l’édite. (..)
En mars 2025, Xenia Fedorova publie un livre intitulé « Bannie », et sous-titré « La Liberté d’expression sous condition ». Les critiques le décrivent comme contradictoire, puisqu’elle défend la thèse qu’elle serait censurée, bien qu’elle soit très présente médiatiquement et ne critique jamais la censure réelle, pratiquée à l’encontre de la presse et des journalistes russes, en Russie comme à l’étranger, et également par RT France, qui multiplie les procédures-baillons contre les chercheurs et journalistes critiques[
Le 12 avril 2025, la dédicace de son livre au Festival du Livre de Paris au Grand Palais est perturbée par l’action de défenseurs de l’Ukraine et de défenseurs des droits humains en Russie, à l’initiative du Comité Diderot, de Pour l’Ukraine, leur liberté et la nôtre !, et d’autres associations (comme le réseau de solidarité avec l’Ukraine, le RESU)
Voir photo en premier commentaire.

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