Un sondage qui montre des Français très majoritairement conscients des risques de guerre

Un sondage qui montre des Français très majoritairement conscients des risques de guerre venant de la Russie poutinienne…
Un sondage, ça n’est qu’un sondage, cette lapalissade ouvre souvent de curieuses réactions du côté des partis politiques, tentés qu’ils sont de lui accorder du crédit quand il les avantage et d’appeler à le négliger, dans le cas contraire, en ayant recours à cette vieille rengaine en bois bien dur, qui a toutes les apparences du bon sens, mais que les apparences vu ce qu’il y a dessous, le seul sondage valable c’est l’élection !
Je ne vais céder ni à l’une ni à l’autre de ces deux positions que je qualifierais volontiers d’opportunistes, d’autant qu’il ne s’agit pas, sauf indirectement, d’élections mais de guerre.
L’IFOP vient, en effet, de sonder les Français pour LCI « sur un panel de 1 005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ». Alors, on reste prudents quand on nous dit que, représentativité assurée, LES Français (sic) se prononcent pour ou contre ceci ou cela. On attendra de voir, tiens, pourquoi pas aux élections pour savoir, si tant est que cela soit facile à dégager de l’ensemble des motivations des votes, ce que l’objet de ce sondage, les Français et la guerre, aura pesé électoralement. Mais on ne va pas attendre les élections quand les bruits de bottes se font sentir si près de nous (Paris est à 25h, à 2400 km de Kiev et atteignable en 14 minutes par un missile Orechnik, de portée intermédiaire, lancé depuis la ville d’Astrakhan située sur les bords de la mer Caspienne, sans parler de ceux qui sont en abondance déjà, bien plus près, dans l’enclave de Kaliningrad qui se trouve entre la Pologne, la Lituanie et la mer Baltique!).
Toute cette prudence étant de mise en sachant, par ailleurs, que beaucoup de ce sondage peut changer dans le temps, et dans un sens ou dans d’autres, d’ici aux élections, je crois que nous pouvons prendre date pour ce que dit ce sondage.
Je résume en citant l’article :
. « 58 % des sondés estiment qu’une confrontation pourrait intervenir en lien direct avec la guerre en Ukraine. Et selon 55 % des Français, un conflit armé pourrait être déclenché en raison du contexte géopolitique actuel très instable. »
. « 6 Français sur 10 (62 %) considèrent désormais Moscou comme un ennemi. »
. les « proches politiquement du PS qualifient la Russie à 88 % d’ennemie. Les sympathisants LFI suivent avec 54 % et ceux du Rassemblement national, 51 %. »
Commentaire, toujours prudent : si ceci se confirme, de mon point de vue, c’est une bonne nouvelle qui nous est délivrée, à une condition.
D’abord la bonne nouvelle : on ne peut que se réjouir de voir que les Français.e.s prennent la mesure du danger, pour moi, clairement (néo)fasciste, que représente la Russie belliciste sauvagement intégriste dont on voit de ce dont elle est capable contre le peuple ukrainien. Et cela même chez les sympathisant.e.s de partis comme LFI ou le RN, à 54 %, pour la première, et à 51%, pour le second, alors que, de façon plus masquée pour la première, et assez clairement ouverte, pour la seconde, ces deux partis jouent, en convergence, pourtant contre-nature, contre l’Ukraine (en cherchant à la priver de fournitures d’armes, voir leurs votes à Strasbourg et, pour LFI, du RN on n’attend rien de lui en la matière, sans jamais se déclarer solidaire de la résistance des Ukrainien.ne.s), donc contre la paix, au contraire de ce qu’ils prétendent, donc pour la victoire de Poutine dont personne ne songe, chez eux deux, à demander qu’on le désarme, et pour cause, le ridicule politique, dommage collatéral, mais soft, de cette guerre, tuerait ! Oui, enfin, non, on ne badine pas avec celle-ci, qui plus est, vu sa nature fasciste, le néo- de ce fascisme n’ayant plus grand sens au vu des massacres occasionnés en Ukraine mais aussi dans la « chair à canon » que mobilise contre elle le dictateur du Kremlin.
Dans l’attente d’en savoir plus sur l’opinion exprimée à d’autres points de l’échiquier politique, par exemple du côté des diverses droites, il nous faudrait savoir ce que la conscience de ce danger de guerre venant de la Russie, induit, chez les sondé.e.s, comme réponse à lui donner. C’est là la condition pour que ma réjouissance soit complète : condition que l’on soit prêts à fournir à l’Ukraine toutes les armes nécessaires pour se défendre et, par là, pour nous défendre; condition pour que donc nous acceptions de nous doter des armes nécessaires, et nous sommes loin du compte, pour mettre en oeuvre une dissuasion militaire à l’échelle européenne vis-à-vis de la Russie intégrant la possibilité qu’étant insuffisante, il nous faille aller prêter main-forte à tout pays de l’Europe orientale qui subirait une attaque de celle-ci.
Il revient à celles et ceux qui sommes solidaires internationalistes avec l’Ukraine et avec tous les peuples menacés ou attaqués (pensons à Gaza ou au Soudan) par les fascismes internationaux et leurs complices « démocratiques », de pousser toujours plus avant pour que nous nous mobilisions afin que les nécessités de défense, qui sont en fait des nécessités d’autodéfense, ne soient pas financées sur le dos des besoins sociaux desdits peuples; la proposition Zucman mériterait, à ce titre, de revenir sur le devant de la scène de la lutte contre la guerre poutinienne afin qu’elle se mène sur la base d’un financement des dépenses d’armement par les seuls grands détenteurs de capitaux aujourd’hui scandaleusement sous taxés. Le tout sous contrôle populaire tant sur les programmes d’armement que sur leurs financements. Ces dernières exigences sont la condition sine qua non pour que les populations, mises à l’abri de risques d’appauvrissement, déjà bien avancés, et bénéficiant de rattrapages contre les coupes austéritaires subies, soient en condition sociales et politiques d’être activement engagées contre toutes les menaces venant de la Russie. Et de se détacher des tentations d’aller voir du côté des sociaux démagos et copains comme cochons avec Poutine que sont les politiciens du RN.
Sans surprise, voilà qui permettrait à une organisation de gauche, comme LFI, aussi engagée, comme elle est, sur la défense des droits sociaux en France, de décrocher de son compagnonnage indigne avec le RN contre l’Ukraine, de faire bénéficier celle-ci de son remarquable soutien aux Palestinien.ne.s de Gaza, de Jérusalem et de Cisjordanie. Et, en somme, de se retrouver pleinement à gauche, sur des bases tout aussi pleinement internationalistes pour l’autodéfense des peuples, de tous les peuples, qui sont l’ADN de toute gauche authentique ! Chiche, Mélenchon ? Malgré mes doutes d’être entendu…
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