La raffinerie de Grandpuits, la seule d’Ile-de-France, pourrait être mise à l’arrêt

Ses expéditions étant bloquées par les grévistes depuis le 5 décembre, les capacités maximales de stockage du site vont bientôt être atteintes, ce qui obligerait Total a la mettre à l’arrêt.

Grandpuits-Bailly-Carrois, le 6 décembre 2019. Les grévistes de la raffinerie Total ont passé la nuit dehors, et poursuivent leur mouvement. LP/Sébastien Blondé
leparisien.fr – Par Sébastien Blondé
Le 24 décembre 2019

À la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne), les salariés ont voté lundi la reconduction de leur mouvement jusqu’au 30 décembre. Depuis le 5 décembre, le site produit toujours du carburant mais aucune goutte ne sort du site puisque les salariés bloquent les expéditions.

Aucun client n’est livré depuis cette raffinerie considérée comme stratégique en Ile-de-France. Alors, Total stocke ses produits, sur place et dans son dépôt de Gargenville (Yvelines). Pour l’instant, l’arrêt n’est pas enclenché, contrairement à ce que laissaient entendre des grévistes lundi.

Mais à force de remplir, il arrivera bien un moment où les stocks seront pleins et qu’il n’y aura plus de place. Justement, les salariés pensaient que la reconduction de leur mouvement entraînerait la procédure d’arrêt du site. Seule la direction a le pouvoir de faire. Mais la procédure d’arrêt n’a pas été enclenchée ce mardi matin.

« La direction nous a dit ce lundi en préambule de notre assemblée générale que si on continuait notre mouvement, elle lancerait les consignes d’arrêt pour défaut de stocks, donc parce qu’il n’y a plus de places dans les bacs, explique Adrien Cornet (CGT). Mais ce n’est pas le cas. La direction ment donc aux salariés sur l’état des stocks. Mais notre mot d’ordre ne changera pas. À terme, cela va amener à l’arrêt des installations. »

Il faut dire que Total entretient le flou. « Si au 30 décembre, l’assemblée générale continue à prolonger le blocage des expéditions, il faudra se poser la question s’il faut procéder à un arrêt ou pas, fait ainsi savoir l’entreprise ce mardi. Le 30 décembre, on le saura. »

L’arrêt total prendra quatre à cinq jours

En attendant, c’est le statu quo. Et si la direction appuie sur le bouton « arrêt » de la raffinerie le 30 décembre, l’arrêt total de la production prendra encore quatre à cinq jours. Il en faudra au moins autant, quand elle décidera d’appuyer à nouveau sur le bouton « marche », avant que les premières gouttes de carburant raffiné ne sortent des machines.

« Il y a différentes phases à respecter, avec des montées en température du pétrole brut dans les colonnes de distillation, des échelles de pression à respecter…, explique Adrien Cornet. C’est tout un processus très technique et très minutieux, cela se joue au degré près. Il ne faut pas brûler les étapes. »

Seule raffinerie en Ile-de-France, le site Total de Grandpuits traite 4,8 millions de tonnes de pétrole brut par an (dont 750 000 t produites localement) pour produire gaz, essence, gazole, fioul domestique, kérosène, etc. La raffinerie est la septième sur neuf installations en France par sa capacité annuelle de raffinage (sur un total de 70 millions de tonnes). Elle représente moins de 10 % de la capacité de raffinage en France.

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