Radio France internationale, 30 décembre 2019
2019 a été un très joli millésime pour la Bourse de Paris. Le CAC 40 a grimpé de près de 28% ces douze derniers mois et ce, en dépit des tensions commerciales qui empoisonnent les relations entre les Américains et les Chinois, et qui pèsent sur l’économie mondiale.
Culminant à un peu plus de 6 000 points, l’indice de la Bourse de Paris efface le souvenir des deux crises majeures. Il s’agit de la crise des subprimes, du nom de ces prêts immobiliers américains à haut risque qui avait provoqué une crise mondiale en 2008. Et de celle de la dette publique grecque qui avait failli faire exploser la zone euro en 2011. Le CAC 40 a donc grimpé de près de 28%, ces douze derniers mois. Un record !
Comment s’explique cette belle performance ? Il y a eu, d’abord, des conditions financières favorables. Elles ont été facilitées par la politique extrêmement accommodante des Banques centrales. La Fed, puis la BCE ont décidé d’activer la planche à billets et ont ouvert les vannes du crédit, une politique d’assouplissement quantitatif, mais aussi des taux très bas, voire négatifs, qui ont obligé les banques à faire circuler les liquidités et à octroyer le crédit.
Parallèlement, la croissance mondiale a mieux résisté aux effets de la guerre commerciale sino-américaine et aux inquiétudes liées au Brexit.
Les grandes entreprises tirent l’indice parisien vers le haut
Ce sont le plus souvent de grandes entreprises considérées comme leaders dans leur domaine qui ont provoqué cette embellie. De grands groupes, industriels, spécialistes de la technologie ou du luxe, capables d’aller chercher la croissance là où elle se trouve. Actuellement, cette embellie se trouve du côté de l’Asie, notamment en Chine.
Parmi les dix premières valeurs du CAC 40 on retrouve STMicroelectronics, développeur de puces électroniques, les groupes de luxe LVMH, L’Oréal, Kering, Hermès, mais aussi Pernod Ricard, le groupe des vins et spiritueux, ou encore Airbus, le géant européen de l’aviation.
Le secteur financier retrouve, lui aussi, des couleurs. Sans oublier de grands industriels, de Vinci, Veolia ou encore Air Liquide. En revanche, l’action de Renault, pénalisée par la contre-performance de Nissan et la chute du marché automobile, affiche de lourdes pertes.
Il est probable que cette hausse ne continue pas l’an prochain
En raison d’un certain ralentissement de l’économie mondiale, il est difficile de croire que cette tendance à la hausse continue l’an prochain. D’autant plus que les Banques centrales n’ont plus de moyens d’assouplir davantage leurs politiques accommodantes. Des spécialistes des marchés financiers estiment qu’il faudra chercher le rendement du côté des secteurs restés à l’écart de l’euphorie boursière de 2019.
Certaines banques ou encore les spécialistes de l’énergie pourraient créer la surprise par leurs performances. Mais une inquiétude guette les investisseurs : facilitée par les taux bas, la dette des entreprises et des ménages grandit. Certaines entreprises n’hésitent pas à s’endetter pour racheter leurs propres titres et doper ainsi leurs cours. Si cette dette-là explose, elle risque de faire chambouler la Bourse.
Par Agnieszka Kumor
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