Sisteron : 33 semaines de mobilisation contre la fermeture des urgences de nuit
14 février 2020 Guillaume Bernard
« On réduit le temps d’ouverture de nos hôpitaux et on augmente celui de nos supermarchés », déplore Cédric Volait coordinateur régional CGT santé en PACA. En juillet 2019, le dernier médecin urgentiste de Sisteron part en burn out. Comme personne ne le remplace il est décidé que les urgences de la ville fermeront désormais leurs portes à 20h30. Les habitants devront rouler 45 minutes pour aller se faire soigner de nuit à Gap ou à Manosque, 1h15 pour ceux qui vivent dans de la vallée du Jabron.
Depuis, tous les lundi soirs, une centaine de manifestants se rassemblent devant l’hôpital pour une manifestation à thème contre la fermeture. Et ces syndicalistes, gilets jaunes, militants politiques et simples citoyens ne sont pas à court d’imagination : « Nous avons fait un thème “Leur politique c’est du flan” où nous avons fait un flan géant, un autre Casa de Papel pour dénoncer le braquage du service public. Lundi prochain c’est : “Tous unis contre le Macronavirus“, se réjouit Cédric Volait.
Face à la gravité de la situation, le directeur de l’Agence Régionale de Santé PACA et la députée Emmanuelle Fontaine Domeizel (LREM), ont été interpellés. « Ils nous répondent qu’ils n’ont pas de baguette magique pour faire venir un médecin. Ils font comme s’ils n’avaient pas eux-même créés cette pénurie. Or quand on travaille en sous-effectif, quand on fait trop d’heures, quand il y a gestion du personnel à flux tendus, c’est bien normal que plus personne ne veuille venir travailler. Pour que les hôpitaux des zones rurales aient encore des médecins, il faut de bonnes conditions de travail. », conclut Cédric Volait. En attendant une action politique forte, les manifestants ne perdent pas espoir : lundi 17 février aura lieu la 34ème mobilisation consécutive à 18h00 devant les urgences de Sisteron.
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