Un homme portant un masque de protection passe devant un panneau d’indices boursiers, le 11 mars 2020 à Tokyo, au Japon ( AFP / Kazuhiro NOGI )
Dans l’attente des détails du plan de soutien à l’économie américaine qui ne vient toujours pas et de la réunion de la BCE jeudi, les marchés en Europe et aux Etats-Unis perdaient de nouveau du terrain mercredi, malgré diverses annonces ambitieuses, dont celle de la Banque d’Angleterre.
Vers 17H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average tombait de 3,84%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 3,20% et l’indice élargi S&P 500 de 3,54%. L’annonce d’un plan de soutien à l’économie américaine avait rassuré mardi Wall Street au lendemain de la pire séance depuis 2008, mais depuis, l’administration Trump peine à mettre sur pied une réponse à la hauteur du défi même si elle assure qu’elle y travaille « à temps plein ».
« La baisse du marché (mercredi) est favorisée par des informations selon lesquelles la Maison Blanche est indécise au sujet des mesures de soutien économique à mettre en place pour affronter les conséquences du coronavirus », souligne Patrick O’Hare de Briefing.
Les Etats-Unis « doutent en effet de plus en plus de la volonté réelle du gouvernement d’agir rapidement » pour repousser l’épidémie, a ajouté Michael Hewson, analyste pour CMC Markets tandis que Chris Beauchamp, analyste chez IG, estime lui que les Etats-Unis sont « peu préparés » à cette crise sanitaire qui vient d’être requalifiée en pandémie par l’OMS.
Les Bourses européennes, après avoir été rassurées à l’ouverture par les annonces venues du Royaume-Uni, ont elles majoritairement clôturé en baisse encore une fois: Paris (-0,57%), Francfort (-0,96%), Londres (-1,40%), Madrid (-0,34%). Les ambitieuses mesures italiennes (un plan de 25 milliards d’euros dans le pays d’Europe le plus touché), ont en revanche séduit la Bourse de Milan (+0,33%).
Avant la réunion de politique monétaire très attendue de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, dont les marchés européens espèrent un arsenal de mesures, l’effet de la baisse surprise de 50 points de base des taux de la Banque d’Angleterre a fait long feu.
Coronavirus: les marchés européens hésitants merredi avant l’ouverture de Wall Street ( AFP / ERIC PIERMONT )
L’ampleur de la baisse des taux britanniques est la plus importante depuis début 2009, au plus fort de la crise financière internationale. Les taux reviennent à leur plus bas historique, un niveau déjà atteint dans les mois qui ont suivi le vote pour le Brexit.
« Si le but était de faire remonter les Bourses européennes à l’ouverture, le plan a fonctionné », avait prudemment déclaré M. Hewson, pressentant un retournement de tendance en séance.
– La fin du zéro déficit en Allemagne? –
Les investisseurs attendent une réponse coordonnée des différentes autorités pour calmer des marchés boursiers très nerveux.
Mardi, l’UE s’était mise en ordre de bataille en annonçant, entre autres mesures, la mise en place d’un fonds européen de 25 milliards d’euros destiné aux systèmes de santé, petites entreprises, marché du travail et aux « secteurs vulnérables de notre économie », selon la cheffe de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, désireuse d’alléger la contrainte budgétaire pesant habituellement sur les Etats.
Des passants devant des panneaux d’indices boursiers, le 11 mars 2020 à Tokyo, au Japon ( AFP / Kazuhiro NOGI )
Le message a été entendu par l’Allemagne, dont la chancelière a laissé entendre mercredi qu’elle pourrait se montrer plus souple sur le respect des équilibres budgétaires. Angela Merkel a en outre confirmé que l’Union européenne prônait une approche « flexible » du Pacte de stabilité européen, qui limite en principe à 3% par an le déficit public des pays membres.
Le Royaume-Uni a lui accompagné sa baisse des taux par un plan de soutien de 30 milliards de livres. Enfin, Ottawa a annoncé avoir débloqué un milliard de dollars canadiens.
La chancelière allemande Angela Merkel lors d’une conférence de presse sur la situation face au nouveau coronavirus, le 11 mars 2020 à Berlin ( AFP / Tobias SCHWARZ )
Les cours du pétrole, qui avaient nettement rebondi mardi après leur krach de la veille, repartaient en nette baisse en raison des signes d’une intensification de la guerre des prix entre l’Arabie saoudite et la Russie, à l’origine de l’effondrement des cours lundi.
Le baril de brut américain WTI lâchait 4,42% à 33,32 dollars et le baril de Brent de la Mer du Nord perdait 4,45% à 36,10 dollars vers 17H30 GMT, alors que le géant pétrolier saoudien Saudi Aramco et la compagnie publique émirati ont annoncé leur intention d’augmenter chacun leur production d’un million de barils par jour pour mettre la pression sur la Russie.
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