LR: Ce que nous écrivions le 11 mars:
Nous n’avions pas publié cet article d’Eric Toussaint lors se sa publication en janvier dernier sur le site d’ATTAC, pour lui en laisser la primeur. https://www.anti-k.org/2020/03/11/la-crise-de-la-politique-des-banques-centrales-dans-la-crise-globale-3/
Avec le dernier Krach, les mécanismes décrits prennent une toute autre dimension. Tous les « économistes » médiatiques relativisent maintenant le rôle des banques centrales car ils les savent gavées de dettes publiques et de dettes privées, elles qui ont injecté des milliers de milliards de dollars, d’euros, de livres sterling, de yens dans les banques privées pour les maintenir à flot.
Les « économistes » soi-disant libéraux se répandent dans tous les médias -après avoir expliqué que l’éclatement de cette bulle financière a été causée par le virus – pour appeler d’un même cœur à « la relance budgétaire », c’est à dire à une politique de soutien étatique. Il est des circonstances où les capitalistes sont de grands adorateurs des Etats. Leur appel au secours au « Public » est touchant.
La débâcle boursière d’aujourd’hui provient justement des déclarations de la BCE déclarant ne pas consentir à jouer les pompiers de première ligne pour arroser les marchés de liquidités qu’elle devrait créer ex nihilo et son « bilan », son endettement est catastrophique. Christine Lagarde directrice de la BCE considère qu’elle en a déjà trop fait et renvoie la patate chaude aux Etats pour une relance budgétaire afin de venir en aide aux spéculateurs; qui ont portant engrangé 40% de hausse ces dix dernières années. Où est cet argent ? Ils estiment maintenant que les Etats doivent les renflouer, par la relance budgétaire, c’est à dire par les impôts et le déficit public à mettre ensuite à la charge de l’ensemble de la population. Impôts et déficits que ces « libéraux » honnissaient hier. C’est cette « déception » qui a conduit à cette débâcle !
Boursorama – CERCLE FINANCE•12/03/2020
(CercleFinance.com) – A une heure de la clôture, le CAC40 (-11% environ vers 4.100) reste en mode ‘sell-off’ mais depuis les salles de marché, l’ambiance se situe entre désarroi total et ‘mode panique’, car la BCE n’a pas réussi à rassurer.
Pire, la petite phrase que tout le monde va retenir, c’est que ‘personne ne doit s’attendre à ce que la banque centrale soit la 1ère ligne défense en temps de crise’.
Or c’est exactement un discours inverse que les opérateurs espéraient: des banques centrales droites dans leurs bottes avec tout ce qu’il faut dans leur boite à outil.
Suite à l’annonce des (nombreuse) mesures de soutien de la BCE, le CAC s’est effondre vers 4.074Pts, soit -11% environ, la pire chute intraday depuis l’automne 2008… et l’indice est retombé sur ses niveaux de l’été 2016.
L’Euro-Stoxx50 s’est également désintégré de plus de 10% vers 2.600Pts alors que le DAX affiche -10% et Bruxelles -12%.
La BCE ‘voit une dégradation considérable des conditions de croissance’ en zone Euro (une croissance nulle est possible, sinon probable au 1er semestre 2020) mais s’engage à opérer des soutiens ciblés sur les dettes des entreprises (en espérant une reprise au second semestre car le ‘choc sanitaire’ sera temporaire).
Afin de faciliter les capacités de prêt des banques, les TLTRO vont être étendus sur la période 2020/2021 à des conditions plus favorables (taux du jour -25Pts de base).
La BCE annonce revanche étendre son programme de rachats d’actifs annuel de +120MdsE mais sans préciser s’il s’agit d’une extension du ‘QE’ actuel (de 20 à 35MdsE/mois)
Le marché semble déçu, comme s’il espérait une baisse du taux de prises en pension de -0,50 à -0,60%: les experts s’accordent sur le fait qu’une telle baisse aurait eu peu d’effet sur l’économie et serait plus pénalisant pour les banques.
La réunion de ‘revue stratégique des missions de la BCE’ prévue pour cet automne va être repoussée de 6 mois, donc à 2021 au mieux.
En ce qui concerne l’Italie, grosse alerte sur le rendement du 10ans (BTP) se tend de 70Pts vers 1,85%.
La BCE apportera son soutien aux banques.
A Wall Street, la déception européenne se double du choc de l’annonce par Dobnald Trump de la fermeture du ciel américain aux avions en provenance d’Europe: après avoir nié le risque d’un pandémie et de foyers de contamination aux Etats Unis, il prend une décision radicale qui semble consacrer l’arrêt brutal de l’activité économique aux Etats Unis.
A Wall Street, les coupe-circuits ont été activés alors que le Dow Jones et le S&P500 perdaient -7,2%… mais les transactions ont repris sur des baisses de plus de 8,5%.
Le Dow Jones retrace son plancher de fin décembre 2018 et s’enfonce même sous 21.700Pts (à 21.500), le Nasdaq plonge de -7,7% sous les 7.400.
Le Dollar reprend près de +1% vers 1,1160% tandis que le pétrole rechute de -6% vers 31$.
Enfin, le bitcoin n’offre aucun refuge face à la tourmente boursière : il se désintègre de -25% vers 5.950$.
Au sein du CAC40: Renault replonge de -17% vers 17,3E, Airbus de -15%, Accor ferme la marche avec -16%. Les valeurs bancaires chutent de -9% en moyenne, Crédit Agricole de -15% vers 6,7E
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