Coronavirus : la confiance des Français envers l’exécutif chute

Dans le baromètre quotidien OpinionWay-Square pour « Les Echos » publié ce lundi, 55 % des Français ne font pas confiance au gouvernement pour gérer la crise, soit quatre points de plus que vendredi dernier. Près de deux sondés sur trois pensent que l’exécutif « cache des choses ».

Le baromètre CoviDirect publié ce lundi a été réalisé les 28 et 29 mars, un premier échantillon étant interrogé avant la conférence de presse d’Edouard Philippe et Olivier Véran samedi, un second échantillon le lendemain. (VAN DER HASSELT/POOL/SIPA)

Une hausse de près de 10 points en une semaine : au fur et à mesure que l’épidémie de coronavirus se propage dans le pays, la défiance envers l’exécutif ne cesse de progresser dans le baromètre CoviDirect d’OpinionWay-Square pour « Les Echos » . Le pourcentage de Français faisant confiance à l’exécutif pour gérer la crise est tombé de 53 % à 43 % en une semaine.

Entre vendredi et ce lundi, la baisse de confiance atteint 4 points. Et le pourcentage de ceux ne faisant plus confiance a progressé de 4 points aussi, pour atteindre 55 %.

« Les polémiques de la semaine dernière sur les masques ou sur l’utilisation de la chloroquine se sont cristallisées, et l’annonce du renouvellement du confinement crée de l’inquiétude et de la défiance », explique Frédéric Micheau, directeur du département opinion et politique chez OpinionWay. Près de deux Français sur trois (63 %) pense que le gouvernement « cache des choses » à propos de cette crise sanitaire.

Plus de « très inquiets »

Le niveau d’inquiétude reste globalement stable avec 51 % de Français se disant « assez inquiets » (-3 points), 31 % se disant « très inquiets » (+2) et 15 % « peu inquiets » (stable). L’enquête publiée lundi a été réalisée les 28 et 29 mars, un premier échantillon ayant été interrogé avant la conférence de presse d’Edouard Philippe samedi , un second échantillon le lendemain.

Les Français soutiennent à la quasi-unanimité (92 %) la prolongation du confinement annoncée vendredi dernier par le Premier ministre Edouard Philippe.

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>>> La France face à l’épidémie de coronavirus. Quelles ont été les différentes étapes de l’alerte ? Quelle est la situation épidémiologique au jour le jour ? Quelles sont les mesures décidées par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie ? Pour soutenir l’économie ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

Grégoire Poussielgue


Coronavirus : Emmanuel Macron suscite une défiance croissante de l’opinion

55 % des Français ne font pas confiance à l’exécutif pour gérer l’épidémie de coronavirus, selon le baromètre quotidien CoviDirect réalisé par OpinionWay et Square pour « Les Echos ». Cette défiance augmente.

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Emmanuel Macron s’est exprimé trois fois depuis le 12 mars, mais, dans le même temps, la confiance des Français vis-à-vis de l’exécutif baisse jour après jour (CUGNOT MATHIEU-POOL/SIPA)

Rien n’y fait. Malgré les appels répétés d’Emmanuel Macron à l’unité de la nation , malgré une conférence de presse d’Edouard Philippe samedi dernier où la transparence et la pédagogie ont été mises en avant, malgré un recadrage de la communication gouvernementale pour éviter les couacs, la confiance de l’opinion dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus reste à gagner pour l’exécutif. Selon le sondage quotidien CoviDirect réalisé par OpinionWay et Square pour « Les Echos » , 55 % des Français ne font pas confiance au gouvernement pour « limiter les effets de l’épidémie ». Ce pourcentage a progressé de 9 points depuis le lancement du baromètre, il y a une semaine, et de 4 points depuis vendredi.

« Les polémiques de la semaine dernière sur les masques ou sur l’utilisation de la chloroquine se sont cristallisées, et l’annonce du renouvellement du confinement crée de l’inquiétude et de la défiance », explique Frédéric Micheau, directeur du département opinion et politique chez OpinionWay.

Confinement plébiscité

Le confinement est une mesure intégrée et plébiscitée par les Français pour lutter contre l’épidémie, et 92 % d’entre eux approuvent son prolongement, annoncé vendredi. Mais pendant la crise sanitaire, le manque de masques, de tests, la situation dans les Ehpad ou encore les conséquences à venir sur le plan économique alimentent un regard sévère sur l’action gouvernementale. « La défiance augmente en parallèle avec le nombre de morts. Les Français sont de moins en moins tolérants et plus critiques sur l’action du gouvernement car le prix à payer en termes de vies est de plus en plus fort », analyse Chloé Morin, directrice de l’observatoire de l’opinion à la Fondation Jean Jaurès.

Le climat politique joue aussi un rôle. Si certains responsables de l’opposition, à droite comme à gauche, militent pour le « zéro polémique » et renvoient le bilan de l’action gouvernementale à l’après-crise, d’autres sont sur une ligne plus frontale. « Depuis le début de cette crise, il y a une stratégie du gouvernement qui a consisté en réalité à cacher le niveau de faiblesse de l’état de nos stocks, du niveau d’impréparation de notre pays plutôt que de dire la vérité », a dénoncé ce lundi, sur France Info, Marine Le Pen. La présidente du Rassemblement national dénonce un gouvernement qui ment sur « tout ». Le gouvernement devra « rendre des comptes », a estimé pour sa part Damien Abad, le patron des députés LR, qui souhaite la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire à la rentrée.

Malgré les contre-offensives des responsables de la majorité, ces polémiques entretiennent un bruit de fond constamment négatif qui joue sur l’opinion. Les critiques des soignants – la « première ligne » dans la lutte contre le virus – sur leurs difficultés au quotidien alimentent le décalage entre le discours et la réalité.

 

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