Alors qu’une manifestation a débuté à Marseille, quelque 2 000 personnes se sont rassemblées à Lyon et environ 500 à Bordeaux.
Rendez-vous demain soir pour suivre en direct l’intervention du chef de l’Etat sur la troisième étape du déconfinement, l’après-Covid et aussi sans doute, la mobilisation contre le racisme.
Les manifestants ont observé une minute de silence, genou à terre, pour Zineb Redouane, la vieille dame de 80 ans tuée par un tir de grenade de la police, en décembre 2018.
Du coup, avec l’autorisation de manifester du Conseil d’État, c’est la fin de la limite des rassemblements de 10 personnes ou c’est juste pour les manifestations ?
-Maitre Kelsen
Le Conseil d’Etat n’a suspendu l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes que pour les manifestations sur la voie publique. Pour les autres motifs de rassemblement, l’interdiction s’applique toujours, même si plusieurs exceptions existent déjà, mentionnées dans le texte du décret (motif professionnel et cérémonies funéraires, notamment).
« Les flics, dès qu’ils voient nos têtes, ils nous interpellent. Pour moi, presque tous les jours. On sort du stade, on est contrôlé. Pour moi, c’est pire à Marseille qu’ailleurs. Chez les policiers, y a des bons et des mauvais. M’enfin, y a plus de mauvais. »
“C’est la troisième manifestation depuis les événements, la première était la plus nombreuse, beaucoup de jeunes, peu politisés. C’est un mouvement qui vient de loin, contre les dérives policières, qui se multiplient depuis une quinzaine d’année. Les gens sont dans la rue pour remédier à ça. Soit on y arrive, soit ça continuera. En fait, ça continuera. »
A travers le monde, les récentes manifestations contre le racisme se sont parfois accompagnées de la destruction de statues de personnages liés à l’histoire de l’esclavage, comme ce fut le cas à Bristol, en Angleterre, le 8 juin. La mobilisation a relancé le débat sur les traces de l’histoire coloniale dans les pays qui ont participé à la traite négrière : des rues, des établissements, des lieux portent aujourd’hui le nom de personnalités qui ont permis l’esclavage. Parmi elles, Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances sous Louis XIV et auteur du Code noir, un ensemble de textes juridiques qui régissait l’esclavage dans les colonies françaises.
Pouvez-vous préciser qui a scandé « sales juifs » ?Les militants d’extrême droite raciste ? Pas les manifestants quand même ???? 🙁
-Charles VII
Nous ne disposons pas pour l’heure de plus d’informations sur cette affaire. On ignore l’identité des personnes qui ont proféré ces insultes, ainsi que leur nombre. Dans son Tweet, la préfecture de police mentionne « les » manifestants, ce qui est d’ores et déjà assurément exagéré. Nos journalistes présents au rassemblement ce jour n’ont pas fait état d’insultes antisémites. Ce n’est donc pas un comportement majoritaire du cortège.
Le cortège contre le racisme et les violences policières a laissé sa place à un autre cortège, celui des équipes de nettoyage de la ville. Sur le monument à la République a été collé : « au pays des Lumières éteintes, le racisme brille. »
Zineb Redouane, Algérienne octogénaire, a été touchée au visage par un tir de grenade alors qu’elle se trouvait à la fenêtre de son appartement à Marseille, le 1er décembre 2018, lors d’une manifestation de « gilets jaunes ». Le 20 mai, le rapport d’expertise balistique concernant sa mort, réalisé à Lyon du 4 décembre 2018 au 10 mai 2020, a été remis à l’ancienne juge de Marseille qui l’avait commandé lorsqu’elle instruisait l’enquête. Soixante-treize pages et une conclusion, redoutée par les avocats et la famille de la victime : « L’arme a été utilisée selon les préconisations et les procédures d’emploi en vigueur dans la police nationale. »
Le Conseil d’Etat n’a-t-il pas interdit les manifestations… puisque les mesures barrière (distance sociale) ne sont pas respectées ?
-Royaux
Sur les pancartes, les manifestants demandaient « vérité et justice » pour des jeunes morts dans la région, sous le regard ému de leurs familles. Car ici, ce n’est pas Adama Traoré qui focalisait l’attention mais Mehdi, mort en 2016, en scooter, à Vénissieux, en banlieue de Lyon, après avoir tenté d’échapper à un contrôle de police. Ou Wissam, décédé en 2012 à Clermont-Ferrand après son interpellation dans des conditions controversées.
En milieu d’après-midi, une partie des manifestants s’est déplacée vers la place Bellecour, en centre-ville, dans le périmètre d’interdiction dressé par la préfecture. Là, la tension est montée d’un cran entre la police et quelques dizaines de manifestants restants, avec usage du véhicule lanceur d’eau et des gaz lacrymogène. « Le préfet a fait preuve d’une grande mansuétude en laissant faire ce rassemblement alors qu’il est interdit de se rassembler à plus de dix personnes. Mais à la fin, il a fallu intervenir face à la volonté de dégrader de certains qui caillassaient également les forces de l’ordre », a rapporté à l’Agence France-Presse un porte-parole de la préfecture, qui fait état de cinq interpellations.
D’autres rassemblements ont eu lieu dans la région, comme à Saint-Etienne, où 200 personnes ont défilé, selon un correspondant de l’AFP.
Le Monde aujourd’hui à 19h05
Le collectif à l’initiative de la mobilisation avait annoncé sur Facebook sont intention de défiler de la place de la République à l’Opéra. Si la préfecture a procédé préventivement à la mise à l’abri des commerces et du mobilier urbain sur ce parcours, les forces de l’ordre n’ont jamais eu l’intention de laisser les manifestants défiler. Seul un rassemblement statique avait été « toléré » par les autorités, à la demande du gouvernement (et au grand désarroi de la préfecture, qui se retrouve à gérer une manifestation sans cadre légal).
Les escadrons de gendarmes mobiles et les CRS se sont donc déployés autour de la place de la République, barrant le boulevard Saint-Martin et la rue du Temple, pour éviter le départ du cortège vers l’Opéra. Il était possible de sortir par les autres axes, mais seulement par petits groupes. Cette technique, baptisée « dispersion perlée », est destinée à éviter le départ en cortège sauvage. Pour de nombreux manifestants, elle est davantage ressentie comme une « nasse », qui empêcherait les personnes d’aller et venir.
“Pour nous, c’est important de diffuser partout en France. Ça fait quatre ans qu’on demande la justice, on ne lâchera rien. Il n’y a pas qu’en région parisienne qu’il y a des violences. Adama n’est pas le dernier.”
Bonsoir, il y a déjà longtemps que des personnes qui sont plutôt à gauche de l’echiquier politique dénonce ce système qui s’appuie plutôt sur la valeur d’echange que sur la valeur d’usage des marchandises, y voyant là la source principale du dérèglement climatique ( dû en quelque sorte à la déréglementation libérale de la fin des années 70), bref, avec cette pandémie, ne voyez vous pas venir une grande manifestation de la jeunesse voulant prendre son destin à bras le corps ?
-ARS
Certains médias signalent des propos antisémites scandés par les manifestants. Qu’en est-il ?
-Cijer
Bonjour Cijer,
Corentin, étudiant en anglais à Paris venu avec une délégation de Lutte ouvrière, aura tenu toute la journée à bout de bras, avec deux camarades, une grosse pancarte sur laquelle ont été inscrits ces mots de la militante américaine Angela Davis : « Pour détruire les racines du racisme, il faut renverser le capitalisme »
« Maintenir l’ordre dans une société inégalitaire comme la nôtre, qui compte tant de milliardaires d’un côté et tant de très pauvres de l’autre, c’est nécessairement frapper les plus pauvres, et donc, aujourd’hui, dans ce pays, les gens qui sont déjà victimes de racisme. Il faut changer cette société de fond en comble pour mettre fin à tout ça. »
Bonjour,Et à Londres ?!
-Mc-Vial
A Londres, une manifestation antiraciste était également prévue aujourd’hui. Bien que le mouvement Black Lives Matter l’ait annulée, plusieurs centaines de militants se sont rassemblés à Hyde Park avant de se diriger vers le centre-ville. La police britannique les a priés de se disperser à 16 heures (heure locale) pour éviter les risques d’affrontements avec des militants d’extrême droite.
En effet, des militants d’extrême droite ont défié les interdictions de rassemblement pour se retrouver près du Parlement, où une statue de l’ex-premier ministre Winston Churchill avait été dégradée en marge de manifestations contre le racisme, le week-end dernier. Des bouteilles d’eau et des cannettes ont été jetées contre les forces de l’ordre tandis que certains manifestants scandaient « Angleterre ». La ministre de l’intérieur, Priti Patel, a dénoncé une « violence tout à fait inacceptable » et les a appelés à rentrer chez eux pour arrêter la propagation du nouveau coronavirus.
« Il est clair que des groupes d’extrême droite causent de la violence et des débordements dans le centre de Londres », a tweeté le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, appelant à se « tenir à l’écart » des manifestations.
Est-ce que l’on a des infos sur les manifestations en province ?
-arnaud
A Bordeaux, quelque 500 personnes ont défilé dans une ambiance bon enfant. « On n’a pas besoin d’avoir été victimes pour être solidaires », affirmait dans le cortège Sarah, 15 ans, collégienne et membre de BlackLivesMatter-Bordeaux. A Lyon, quelque 2 000 personnes se sont rassemblées pour réclamer « vérité et justice », égrainant les noms de Mehdi, Bilal ou Wissam, des jeunes morts dans la région à la suite d’interpellation.
Une banderole déployée sur les toits a semé la colère des manifestants, des précisions ?
-Riton
Sur Twitter, la préfecture de police a appelé « les manifestants à rester calmes » et leur demande de « se disperser en raison des troubles à l’ordre public causés par certaines personnes ».
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi sur la place de la République à l’appel du Comité Adama Traoré, jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes en région parisienne.
Ce ne sont plus les slogans de la foule ni les discours du Comité Adama qui scandent le rassemblement, mais les déflagrations, les charges des forces de l’ordre et les mouvements de foule. Une bonne moitié des manifestants ont déjà quitté la place de la République, qui baigne de plus en plus souvent dans les vapeurs lacrymogènes.
Rue de Turbigo, à une centaine de mètres de l’une des entrées de la place de la République, 150 à 200 personnes se sont regroupées mais elles ne peuvent accéder à la place, bloquées par les CRS. Les gens crièrent régulièrement « Justice pour Adama » ou « Police partout, justice nulle part », mais c’est calme pour l’instant.
Bonjour, comment vous expliquez que les policiers défilent sur les champs pour manifester ? N’ont ils pas besoin d’autorisation du préfet ?
-Xander
Laetitia, 19 ans, est venue depuis Franconville (Val-d’Oise) et a rejoint ici deux amies, Alicia et Mimouna, 24 ans, venues des Hauts-de-Seine. Elle brandit une pancarte, rue de Turbigo, où il est écrit d’un côté « Buy black, invest in Africa » et de l’autre « Stop killing us », et s’explique : « On n’est pas contre la police, on est contre les mauvais policiers. On veut que la justice mette en place des dispositifs pour trier les mauvais policiers. C’est tout ce qu’on demande. »
Les trois amies étaient déjà au Palais de justice le 2 juin. Laetitia a l’impression que les « leaders » se répètent et aimerait qu’ils « parlent plus à leur communauté, aux Noirs ». Elles vont reprendre le métro, déçues que le cortège ait été bloqué. « Quand c’est les « gilets jaunes », ils peuvent avancer, quand c’est nous, on nous bloque », estiment-elles.
Il est là, au milieu de la place de la République, parmi la foule. Pour Mathieu Kassovitz, une manif n’a d’impact « que s’il y a du monde ». Entouré de ses copains de La Haine, Karim Belkhadra, l’acteur qui jouait le policier de banlieue, et le directeur de casting du film, Jean-Claude Barny, il a voulu être présent car « c’est tout le processus qui est cause », dit-il. Dans l’affaire Adama Traoré, « pourquoi les gendarmes n’assument pas ? Pourquoi ils ont menti ? Pourquoi ils n’avouent pas ? C’est tout le système qui est derrière qui fait qu’on perd confiance. On peut comprendre qu’il y ait des erreurs, les voleurs en font, ils sont arrêtés, les policiers en font, ils devraient l’être aussi. Ce qui fait peur, c’est ce manque de justice. » A ses côtés, Karim Belkhadra enchaîne : « Je manifestais déjà il y a vingt-cinq ans, rien n’a bougé depuis. J’espère que je serai encore vivant pour voir un changement. Le combat des Traoré est magnifique, ils tiennent le coup.” « Et ils arrivent à fédérer”, conclut Jean-Claude Barny.
Nana et M’baye sont présents ce samedi, place de la République à Paris. Cette juriste de 25 ans et ce lycéen de 16 ans viennent de Seine-et-Marne. « On est là pour montrer notre soutien contre les violences policières et le racisme dans la police. J’ai quatre frères et je n’ai pas envie d’avoir peur pour eux quand ils sortent dans la rue, explique-t-elle. Mon grand frère se faisait contrôler sur le marché de Noisiel. Les garçons sont plus confrontés que moi à ce genre de choses. »
Sandra, web-designeuse de 27 ans, vient des Yvelines : « On est là pour la justice, l’égalité. Nos parents se sont battus pour l’égalité et on est encore là à se battre pour ça. Le racisme au quotidien, c’est pour les demandes de logement ou pour les recherche d’emploi. Le racisme policier, c’est plutôt mes frères qui le subissent lors des contrôles. »
Bonjour, Y-a-t-il beaucoup de pays dans lesquels il y a de telles manifestations aujourd’hui ?
-Fred
Des milliers de manifestants ont défilé samedi contre le racisme dans plusieurs villes d’Australie. Plusieurs centaines de manifestants antiracistes se sont aussi rassemblés dans le centre de Londres, en Angleterre, tandis que des militants d’extrême droite se sont regroupés de leur côté près du Parlement autour de statues qu’ils entendent protéger, dans une ambiance tendue. Des rassemblements ont aussi eu lieu en Allemagne, en Suisse, ou encore en République tchèque.
Ils ont des masques anti-covid..cela c’est bien! ….la manif a -t’elle été finalement autorisée ou est elle illégale?
-Bonjour Le Monde
D’après les retours sur twitter, toutes les issues de la place de la république sont bloquée par les CRS, contrairement au tweet de la préfecture de police qui indique qu’elles sont toutes ouvertes sauf le blvd St-Martin et la rue du Temple? Qui dit la vérité ? manifestants ou Préfecture ? Vos journalistes sur place constatent-ils que les autres sorties sont bouchées, ou non ?
-daqwpm
Bonjour, Y’a-t-il un article des Décodeurs sur les violences policières ? Pourquoi est-ce que les Gilets Jaunes qui – me semble-t-il – ont été victimes de violences policières ne prennent pas part au mouvement ? Merci
-decoding
La police des polices a été chargée en 2019 d’un nombre inédit d’enquêtes judiciaires
Plus de la moitié des 1 460 enquêtes qui ont été confiées par la justice à l’IGPN concernent des accusations de « violences » commises par les forces de l’ordre.
Les milliers de manifestants antiviolences policières réunis à Paris étaient bloqués samedi après-midi par les forces de l’ordre au point de départ, la place de la République, qu’ils prévoyaient de quitter à 14 h 30 pour défiler jusqu’à l’Opéra. « Les personnes qui le souhaitent peuvent quitter la place par tous les axes à l’exception du boulevard Saint-Martin et (de la) rue du Temple », a tweetté à 15 h 30 la Préfecture de police de Paris.
Vendredi, dans un communiqué, le préfet de police avait rappelé que les rassemblements de plus de dix personnes étaient interdits, mais il avait annoncé avoir demandé la fermeture des commerces sur le trajet de la manifestation. « Pour mémoire, la manif n’est pas déclarée et le décret du 31 mai interdit les rassemblements de plus de dix personnes », a déclaré une source policière à l’Agence France-Presse.
Elles sont trois, elles sont en fin d’études, elles ont la vingtaine, elles sont blanches, et elles refusent de parler, catégoriquement. Et surtout pas de photos. « Ce n’est pas à nous de parler à la place des premiers concernés », tranche l’une d’elles, en tournant le dos. « Aujourd’hui, on est là pour se tenir debout, pour être debout, pas pour prendre la parole, se taire est la moindre des choses », lance la deuxième. Dans la mouvance de l’antiracisme politique, les trois jeunes femmes sont des « alliées », des personnes blanches qui estiment qu’elles doivent laisser la première place et la parole aux « racisés », minorités victimes de discriminations et du « racisme systémique ».
Quel est précisément la “ technique “ de l’étranglement interdite par le ministre de l’Interieur ? Est elle contestée ? À t elle fait des victimes ?
-Gramsci
Le Monde – Photos aujourd’hui à 15h55
On voit de nombreux « gilets jaunes » au milieu des t-shirts noirs du Comité Adama. Agnès, 59 ans, porte les deux. « Gilet jaune » de la première heure ou presque – « j’ai dû arriver au 2e ou au 3e samedi » –, elle porte une tunique légèrement trouée : « Ce sont des brûlures de grenades lacrymo un jour où je me suis fait canarder à Concorde. »
Il n’était pas question, pour elles, de rater ce rassemblement. Prisca Salaï, Parisienne de 38 ans, programmatrice culturelle du comité d’entreprise d’une grande banque, et Wafa Ariova, 34 ans, chargée de projet dans un établissement bancaire, n’avaient pas pu répondre au premier appel d’Assa Traoré le 2 juin. « Ce qu’il se passe est hypersignificatif, on assiste à un vrai réveil sur les inégalités et les discriminations », veut croire Prisca, victime de « racisme ordinaire ». « On a touché les cheveux sans me demander, on m’a pris pour la femme de ménage quand j’ai emménagé dans mon nouvel immeuble, on m’a dit que j’étais belle pour une noire », raconte-t-elle. Cette lutte n’est que le début d’une prise de conscience de l’existence du racisme systémique. Assa Traoré a lancé un appel à l’unité de tous dans ce combat, un combat qui soulève une problématique plus large : « Elle ne baisse pas les bras depuis quatre ans, et elle a raison. »
Wafa Ariova n’avait pas manifesté depuis 2002 ; c’était contre le Front national, et elle était lycéenne.
« Je ne suis pas là pour dire que la France est raciste, ni pour dire que la police est raciste, je suis là pour dire qu’il se passe des choses pas normales, que ce n’est pas normal que les frères, mes amis, mes ex se fassent contrôler sans cesse. Tout ce qu’on demande, c’est d’être traité comme des citoyens comme les autres, on veut juste être égaux. »
Pourquoi ne mentionnez vous pas le fait que la manifestation est bloquée, les fdo bloquants toutes les issues de la place ?
-Uberisant
Amnesty International appelle à « une réforme systémique des pratiques policières » en France, au moment où des milliers de personnes se rassemblent pour dénoncer le racisme et les violences policières. « La gravité de la situation nécessite une réponse globale des autorités », écrit l’ONG, qui se félicite de « l’abandon de la technique [d’interpellation] de l’étranglement », annoncé par le ministre de l’intérieur.
Orlane, 22 ans, est venue de Drancy (Seine-Saint-Denis). Elle n’avait pas pu venir le 2 juin et c’est la première manifestation du Comité Adama à laquelle elle participe. C’est la première manifestation de sa vie tout court, d’ailleurs, hormis, il y a quelques années, le blocus de son lycée. A côté d’elle, Maureen, 22 ans aussi, venue de Chelles (Seine-et-Marne), qui manifeste également pour la première fois. Toutes deux sont étudiantes en licence de langues à Sorbonne-Nouvelle.
« Si on laisse s’instiller l’idée que à raison de leur couleur de peau ou de leur religion certains peuvent être traités de manière indigne, alors ce n’est plus la France. »
Quelques minutes avant le départ de la manifestation parisienne vers l’Opéra, Assa Traoré a pris la parole sur la place de la République : « Ce rassemblement est dans la continuité de celui du 2 juin », a-t-elle dit.
« Pour dénoncer la violence policière, pour dénoncer la violence sociale, pour dénoncer la violence raciale. La mort de George Floyd fait écho à la mort de mon petit frère. Ce qui se passe aux Etats-Unis, il se passe exactement la même chose en France. »
Dans un discours semblable à celui du 2 juin, elle est ensuite revenue sur la mort de son frère, le 16 juillet 2016 : « Ce jour-là, les gendarmes ont décidé qu’Adama Traoré allait mourir. Aujourd’hui, il sont en train de changer leur version, on en est à la troisième version. Maintenant, ils affirment qu’il n’y a pas eu de plaquage ventral. » Elle a alors demandé que les trois gendarmes qui ont procédé à l’interpellation au cours de laquelle Adama Traoré est mort « soient mis en examen et répondent à la justice lors d’un procès public ».
« Quand j’ai vu ces images, je n’ai même pas été en colère, j’ai eu honte. Honte que dans le monde entier, le seul pays où les policiers manifestent pour conserver le permis de tuer, c’est la France. La peine de mort a été abolie, battons-nous pour qu’elle ne soit pas rétablie. »
C’est la première fois qu’ils se sentent « représentés », la première fois, depuis les émeutes de 2005, qu’ils ont l’impression que quelqu’un se bat pour eux, pour les quartiers. Mamadou Marega, 29 ans, Job Doruilma, 27 ans, et Baba Dabo, 27 ans, ont, tous les trois, grandi à Clichy-sous-Bois (93). Pour eux, Assa Traoré, c’est “notre grande sœur”, disent-ils en choeur. « Elle nous représente mieux qu’on ne se représente nous-mêmes », renchérit Baba Dabo, « Lanzy », de son nom de rappeur. « Ce qui nous réveille, c’est la durée de son combat, un grand combat, un long combat, on attend une grande victoire », explique Mamadou Marega, éducateur. Alors qu’un groupe de personnes déroule une banderole sur le toit de l’immeuble d’en face, sur laquelle est inscrit « Justice pour les victimes du racisme anti-blanc », ils scandent, avec la foule, « Tout le monde déteste les fachos » avant de lever le poing en réclamant « Justice pour Adama ».
(de notre journaliste Louise Couvelaire)
Bonjour, des nouvelles de Lille ? C’était un peu tendu les manifs de la semaine dernière
-Laure
Bonjour,On sait que les Noirs américains et les populations autochtones aux USA ainsi que les BAME (Black, Asian & Minority Ethnic) au Royaume-Uni sont, de manière disproportionnée, affectés par le Covid-19, ce qui a jeté une lumière crue sur les inégalités mais aussi le racisme systémique dont ces populations sont victimes au quotidien. En France, les statistiques ethniques ne sont pas possibles mais l’impact de l’épidémie en Seine St Denis accrédite l’hypothèse qu’en France aussi, les populations non blanches ont été plus durement touchées par le Covid. Le gouvernement ne s’est pas exprimé à ce sujet. Est-il seulement conscient de la situation? Est-ce qu’une enquête est en cours? Est-ce que cela peut faire l’objet d’une commission d’enquête au Parlement?Merci de votre travail
-Sirin
« Le problème du racisme en France n’est pas réglé. Mais nous pouvons le faire refluer au prix d’un combat inlassable, économique et social, démocratique et républicain, qui doit redevenir l’honneur de la France. »
Aujourd’hui, les inégalités tuent en Seine-Saint-Denis. Ces profondes injustices, que plus personne ne peut choisir d’ignorer, il faudra s’y attaquer de front, avec des actes.
Bonjour, comment fonctionne le comité Adama? de qui est il constitué en plus d’Assa Traore? est ce une association? comment se finance t’il? merci!
-Nassim
Assa Traoré, soeur d’Adama mort après son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) le 19 juillet 2016, est en première ligne depuis quatre ans pour réclamer « vérité et justice » dans ce dossier, qui est toujours en cours d’instruction. Dès le début, cette éducatrice spécialisée de 35 ans et sa famille ont pu compter sur un collectif efficace et soudé d’une « vingtaine » de personnes. Parmi eux, des proches de la famille, mais aussi des militants de longue date. C’est le cas de Youcef Brakni, 34 ans, qui vit en Seine-Saint-Denis. Arrivé dès le 20 juillet dans la petite cité de Beaumont, il fait ce qu’il a l’habitude de faire lorsqu’un jeune meurt lors d’une interpellation : « On prend contact avec la famille, les jeunes du quartier, on ne s’impose pas, on donne des conseils, comment éviter certains pièges. » Le comité s’appuie aussi sur l’expérience du Mouvement de l’immigration des banlieues (MIB), organisation née dans les années 1990, après la Marche pour l’égalité de 1984. Autre pilier du comité, Almamy Kanouté. Carrure imposante, le militant associatif de Fresnes (Val-de-Marne) a récemment joué dans le film Les Misérables de Ladj Ly, dont le sujet porte sur une bavure policière. Le réalisateur fait d’ailleurs partie des personnalités qui ont contribué à la médiatisation du comité, aux côtés de figures du rap français (Youssoupha, Fianso, Kery James…) ou de l’acteur Omar Sy.
Bonjour ! Y-a-t-il un rassemblement prévu à Toulouse ?
-Seven
Au nom de l’état d’urgence, le préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, a pris un arrêté interdisant toute manifestation ou tout rassemblement de plus de dix personnes, samedi 13 juin, à Toulouse. L’arrêté, signé le 10 juin, mentionne notamment des regroupements possibles de « gilets jaunes », sans allusion au mouvement contre le racisme et les violences policières en France.
Les réclamations contre les forces de l’ordre ont augmenté de 29 % en France en 2019
Le Monde.frLe Défenseur des droits déplore qu’aucune des poursuites disciplinaires qu’il a demandées pour des manquements déontologiques n’ait été suivie d’effet.
Salut le live ! Vous revoilà !Une question importante puisque Henri Seckel ne couvrira pas roland garros, est ce qu’il aura le droit de liver le tour de France ?
-Fan de Seckel
A priori, Henri ne sera pas chargé du suivi du Tour de France cette année… Mais il sera dans le cortège parisien cet après-midi pour vous faire suivre le rassemblement contre les violences policières depuis le terrain. C’est déjà ça !
« L’institution policière est extrêmement perméable au racisme »
Le Monde.frSelon Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS et coauteur de « Sociologie de la police. Politiques, organisations, réformes », il faut « poser clairement, sans détour, le problème de racisme policier ».
Dans un autre dossier, des policiers de Rouen, mis en cause en décembre 2019 pour des propos racistes échangés en privé sur la messagerie WhatsApp, ont été renvoyés en conseil de discipline à la suite d’une enquête disciplinaire. Arte Radio et Mediapart ont diffusé une partie de leur contenu.
Les révelations sur l’existence de groupes de discussion racistes au sein de la police découverts par plusieurs autres journaux peuvent-ils influencer les décisions politiques ? L’état est-il capable de se fâcher avec les syndicats de police ?
-zulianit
Après des années d’un militantisme souvent confiné à la banlieue, le comité Adama, qui a réussi à mobiliser 20 000 personnes le 2 juin devant le tribunal judiciaire de Paris, s’est imposé comme le fer de lance de la lutte contre les violences policières.
Son discours s’est politisé et élargi, de la dénonciation de violences policières à celle d’un « racisme systémique », trouvant un écho puissant après la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué le 25 mai à Minneapolis par un policier blanc, qui a suscité une vague planétaire d’indignation.
Samedi, participeront notamment à la marche les actrices Adèle Haenel et Aïssa Maïga, ainsi que le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, au côté d’une génération les nerfs à vif, qui a multiplié les gestes symboliques, du poing levé au genou à terre.
« Ça nous dépasse et c’est ce qu’on veut » : comment le comité Adama a réussi une mobilisation surprise contre les violences policières
Le Monde.frLe 2 juin, au moins 20 000 personnes manifestaient à Paris, à l’appel du comité La Vérité pour Adama Traoré, mort en 2016 après une interpellation par les gendarmes. Jeunes des quartiers, « gilets jaunes », lycéens : l’ampleur du rassemblement a pris tout le monde de court.
« Il ne faut pas perdre la jeunesse », s’est inquiété jeudi le président de la République, Emmanuel Macron, dont l’allocution dimanche soir sera autant scrutée par les cortèges antiracistes que des policiers épuisés, écœurés d’être « jetés en pâture » par leur ministre, Christophe Castaner. Le racisme est « une maladie qui touche toute la société », a déclaré mercredi en conseil des ministres le chef de l’Etat, tout en défendant les forces de l’ordre, « dont l’écrasante majorité ne saurait être salie ».
Samedi, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a suggéré dans une tribune au Monde de rouvrir « de manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques » et de « revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales ».
Le ton est à l’apaisement après une semaine difficile pour l’exécutif. Pressé d’agir, le ministre de l’intérieur avait annoncé des sanctions de policiers en cas de « soupçon avéré » de racisme, avant de reconnaître une erreur. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, il a en revanche confirmé la suppression de la technique d’interpellation dite d’« étranglement », qui ne sera plus enseignée.
Samedi matin sur France Inter, le secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale, David Le Bars, a pris acte du recul du ministre, mais déploré qu’il se soit aventuré sur un « terrain technique qui ne devrait pas être le sien ». Jean-Paul Mégret, le secrétaire général du Syndicat indépendant des commissaires de police, estime, lui, dans Le Parisien, que « le contact » avec Christophe Castaner « est largement rompu ».
C’est la première fois qu’ils se sentent « représentés », la première fois, depuis les émeutes de 2005, qu’ils ont l’impression que quelqu’un se bat pour eux, pour les quartiers. Mamadou Marega, 29 ans, Job Doruilma, 27 ans, et Baba Dabo, 27 ans, ont, tous les trois, grandi à Clichy-sous-Bois (93). Pour eux, Assa Traoré, c’est “notre grande sœur”, disent-ils en choeur. « Elle nous représente mieux qu’on ne se représente nous-mêmes », renchérit Baba Dabo, « Lanzy », de son nom de rappeur. « Ce qui nous réveille, c’est la durée de son combat, un grand combat, un long combat, on attend une grande victoire », explique Mamadou Marega, éducateur. Alors qu’un groupe de personnes déroule une banderole sur le toit de l’immeuble d’en face, sur laquelle est inscrit « Justice pour les victimes du racisme anti-blanc », ils scandent, avec la foule, « Tout le monde déteste les fachos » avant de lever le poing en réclamant « Justice pour Adama ».
(de notre journaliste Louise Couvelaire)
Bonjour, des nouvelles de Lille ? C’était un peu tendu les manifs de la semaine dernière
-Laure
Bonjour,On sait que les Noirs américains et les populations autochtones aux USA ainsi que les BAME (Black, Asian & Minority Ethnic) au Royaume-Uni sont, de manière disproportionnée, affectés par le Covid-19, ce qui a jeté une lumière crue sur les inégalités mais aussi le racisme systémique dont ces populations sont victimes au quotidien. En France, les statistiques ethniques ne sont pas possibles mais l’impact de l’épidémie en Seine St Denis accrédite l’hypothèse qu’en France aussi, les populations non blanches ont été plus durement touchées par le Covid. Le gouvernement ne s’est pas exprimé à ce sujet. Est-il seulement conscient de la situation? Est-ce qu’une enquête est en cours? Est-ce que cela peut faire l’objet d’une commission d’enquête au Parlement?Merci de votre travail
-Sirin
« Le problème du racisme en France n’est pas réglé. Mais nous pouvons le faire refluer au prix d’un combat inlassable, économique et social, démocratique et républicain, qui doit redevenir l’honneur de la France. »
Aujourd’hui, les inégalités tuent en Seine-Saint-Denis. Ces profondes injustices, que plus personne ne peut choisir d’ignorer, il faudra s’y attaquer de front, avec des actes.
Bonjour, comment fonctionne le comité Adama? de qui est il constitué en plus d’Assa Traore? est ce une association? comment se finance t’il? merci!
-Nassim
Assa Traoré, soeur d’Adama mort après son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) le 19 juillet 2016, est en première ligne depuis quatre ans pour réclamer « vérité et justice » dans ce dossier, qui est toujours en cours d’instruction. Dès le début, cette éducatrice spécialisée de 35 ans et sa famille ont pu compter sur un collectif efficace et soudé d’une « vingtaine » de personnes. Parmi eux, des proches de la famille, mais aussi des militants de longue date. C’est le cas de Youcef Brakni, 34 ans, qui vit en Seine-Saint-Denis. Arrivé dès le 20 juillet dans la petite cité de Beaumont, il fait ce qu’il a l’habitude de faire lorsqu’un jeune meurt lors d’une interpellation : « On prend contact avec la famille, les jeunes du quartier, on ne s’impose pas, on donne des conseils, comment éviter certains pièges. » Le comité s’appuie aussi sur l’expérience du Mouvement de l’immigration des banlieues (MIB), organisation née dans les années 1990, après la Marche pour l’égalité de 1984. Autre pilier du comité, Almamy Kanouté. Carrure imposante, le militant associatif de Fresnes (Val-de-Marne) a récemment joué dans le film Les Misérables de Ladj Ly, dont le sujet porte sur une bavure policière. Le réalisateur fait d’ailleurs partie des personnalités qui ont contribué à la médiatisation du comité, aux côtés de figures du rap français (Youssoupha, Fianso, Kery James…) ou de l’acteur Omar Sy.
Bonjour ! Y-a-t-il un rassemblement prévu à Toulouse ?
-Seven
Au nom de l’état d’urgence, le préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, a pris un arrêté interdisant toute manifestation ou tout rassemblement de plus de dix personnes, samedi 13 juin, à Toulouse. L’arrêté, signé le 10 juin, mentionne notamment des regroupements possibles de « gilets jaunes », sans allusion au mouvement contre le racisme et les violences policières en France.
Les réclamations contre les forces de l’ordre ont augmenté de 29 % en France en 2019
Le Monde.frLe Défenseur des droits déplore qu’aucune des poursuites disciplinaires qu’il a demandées pour des manquements déontologiques n’ait été suivie d’effet.
Salut le live ! Vous revoilà !Une question importante puisque Henri Seckel ne couvrira pas roland garros, est ce qu’il aura le droit de liver le tour de France ?
-Fan de Seckel
A priori, Henri ne sera pas chargé du suivi du Tour de France cette année… Mais il sera dans le cortège parisien cet après-midi pour vous faire suivre le rassemblement contre les violences policières depuis le terrain. C’est déjà ça !
« L’institution policière est extrêmement perméable au racisme »
Le Monde.frSelon Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS et coauteur de « Sociologie de la police. Politiques, organisations, réformes », il faut « poser clairement, sans détour, le problème de racisme policier ».
Dans un autre dossier, des policiers de Rouen, mis en cause en décembre 2019 pour des propos racistes échangés en privé sur la messagerie WhatsApp, ont été renvoyés en conseil de discipline à la suite d’une enquête disciplinaire. Arte Radio et Mediapart ont diffusé une partie de leur contenu.
Les révelations sur l’existence de groupes de discussion racistes au sein de la police découverts par plusieurs autres journaux peuvent-ils influencer les décisions politiques ? L’état est-il capable de se fâcher avec les syndicats de police ?
-zulianit
Après des années d’un militantisme souvent confiné à la banlieue, le comité Adama, qui a réussi à mobiliser 20 000 personnes le 2 juin devant le tribunal judiciaire de Paris, s’est imposé comme le fer de lance de la lutte contre les violences policières.
Son discours s’est politisé et élargi, de la dénonciation de violences policières à celle d’un « racisme systémique », trouvant un écho puissant après la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué le 25 mai à Minneapolis par un policier blanc, qui a suscité une vague planétaire d’indignation.
Samedi, participeront notamment à la marche les actrices Adèle Haenel et Aïssa Maïga, ainsi que le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, au côté d’une génération les nerfs à vif, qui a multiplié les gestes symboliques, du poing levé au genou à terre.
« Il ne faut pas perdre la jeunesse », s’est inquiété jeudi le président de la République, Emmanuel Macron, dont l’allocution dimanche soir sera autant scrutée par les cortèges antiracistes que des policiers épuisés, écœurés d’être « jetés en pâture » par leur ministre, Christophe Castaner. Le racisme est « une maladie qui touche toute la société », a déclaré mercredi en conseil des ministres le chef de l’Etat, tout en défendant les forces de l’ordre, « dont l’écrasante majorité ne saurait être salie ».
Samedi, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a suggéré dans une tribune au Monde de rouvrir « de manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques » et de « revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales ».
Le ton est à l’apaisement après une semaine difficile pour l’exécutif. Pressé d’agir, le ministre de l’intérieur avait annoncé des sanctions de policiers en cas de « soupçon avéré » de racisme, avant de reconnaître une erreur. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, il a en revanche confirmé la suppression de la technique d’interpellation dite d’« étranglement », qui ne sera plus enseignée.
Samedi matin sur France Inter, le secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale, David Le Bars, a pris acte du recul du ministre, mais déploré qu’il se soit aventuré sur un « terrain technique qui ne devrait pas être le sien ». Jean-Paul Mégret, le secrétaire général du Syndicat indépendant des commissaires de police, estime, lui, dans Le Parisien, que « le contact » avec Christophe Castaner « est largement rompu ».
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