L’interpellation d’une infirmière à Paris suscite indignation et accusations

https://www.huffingtonpost.fr/
16/06/2020 

Les images de l’interpellation d’une infirmière réclamant en vain sa Ventoline ont fait le tour des réseaux sociaux. Un syndicat de police l’accuse d’avoir lancé des projectiles.

POLICE – Des dizaines de milliers de soignants ont manifesté ce mardi 16 juin à Paris pour se rappeler aux bons souvenirs du gouvernement, après trois mois de crise du coronavirus. Bien que perturbée par des “groupes violents”, la manifestation était essentiellement pacifique. Mais une scène montrant l’interpellation musclée d’une infirmière par des policiers a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.

Des journalistes reporters présents sur place ont filmé la scène sous plusieurs angles. Sur des images capturées dans un direct de Brut, on voit la femme vêtue d’une blouse, à terre contre un arbre et entourée d’une dizaine de membres des forces de l’ordre. “Je fais de l’asthme, je suis infirmière, je fais de l’asthme”, dit-elle dans un premier temps, pendant que les policiers immobilisent ses bras dans son dos.

“Je veux ma Ventoline”, réclame-t-elle ensuite à plusieurs reprises, en essayant de se débattre. Elle est ensuite plaquée au sol par plusieurs policiers, tandis que d’autres écartent les journalistes alentour. Les dernières images la montrent encadrée par les agents pour être emmenée au commissariat.

Images issue de mon direct sur @brutofficiel (1H45).

https://twitter.com/RemyBuisine/status/1272935058630983681

https://twitter.com/AiphanMarcel/status/1272946313848672258
https://twitter.com/AiphanMarcel/status/1272946313848672258

Rapidement après la diffusion de la vidéo, une internaute du nom de Imen Mellaz s’est présentée comme sa fille sur Twitter. “Cette femme, c’est ma mère. 50 ans, infirmière, elle a bossé pendant 3 mois entre 12 et 14 heures par jour. A eu le covid. Aujourd’hui, elle manifestait pour qu’on revalorise son salaire, qu’on reconnaisse son travail. Elle est asthmatique. Elle avait sa blouse. Elle fait 1m55. Toutes les vidéos où on la voit interpellée sont scandaleuses. Besoin d’autant de violence? On la voit avec quatre gros bonshommes sur elle sur cette vidéo. J’ai la gerbe”, a-t-elle écrit.

Contactée par Le HuffPost, la jeune femme a confirmé son identité et son lien de parenté mais n’a pas souhaité s’exprimer davantage avant de connaître les raisons de cette interpellation.

La police l’accuse d’avoir “lancé des projectiles” avant l’interpellation

Un hashtag “Libérez Farida”, du nom de l’infirmière interpellée, a été lancé et repris y compris par des personnalités politiques, tandis qu’un appel au rassemblement pour réclamer sa libération était organisé devant le commissariat du VII arrondissement. “Je n’avais pas compris que le 14 juillet, c’était à genoux que Macron voulait faire défiler les soignants!”, s’est indigné Antoine Léaument, conseiller numérique de Jean-Luc Mélenchon à la France Insoumise.

Selon l’avocat de Farida, citée par la députée LFI du 94 Mathilde Panot qui a rejoint le rassemblement devant le commissariat, l’infirmière aurait vu “succinctement” un médecin. “L’avocat raconte qu’elle est extrêmement choquée, à la fois physiquement et moralement. Elle a des plaies au cuir chevelu, elle a des bleus à divers endroits”, précise la députée.

Commissaires de police – SICP@SICPCommissaire

Nous rétablissons la vérité par une vidéo de @BFMTV.
La gentille infirmière, qui avait besoin de sa ventoline, et qui est présentée comme une victime de la !
Elle jetait des projectiles, juste avant son interpellation!
Alors on continue à parler de ?

Vidéo intégrée

1 250 personnes parlent à ce sujet

Selon un journaliste du Monde, l’infirmière a été placée en garde à vue “pour outrage, rébellion et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique”. Elle exceptée, aucun autre soignant n’aurait été interpellé à l’issue de la manifestation.

Depuis le commissariat du 7e arrondissement où elle se trouve avec un comité de soutien improvisé pour sa mère, Imen Mellaz a déclaré sur Twitter que “quoiqu’il lui soit reproché – si on lui reproche quoique ce soit – rien ne justifie ces images. Jamais. Pas en France, pas en 2020.”

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