Sanofi veut supprimer 1 700 emplois en Europe, dont un millier en France

Selon la direction, ce plan se fera « sur la base du volontariat » et doit s’étaler sur trois ans. Le laboratoire affichait un chiffre d’affaires en hausse au premier trimestre, avec près de 9 milliards d’euros.

Le Monde avec AFP Publié 

Malgré un chiffre d’affaires en hausse grâce aux ventes d’antidouleurs lors de l’épidémie due au coronavirus, la direction de Sanofi a fait le choix de maintenir son plan d’économies. Le grand groupe pharmaceutique français a décidé, vendredi 26 juin, la suppression de 1 700 emplois en Europe, dont un millier en France. Une réorganisation qui correspond à une « nouvelle stratégie », selon Olivier Bogillot, président de Sanofi France, et non à un plan social lié aux conséquences du Covid-19.

Ce plan de départs, qui a été présenté aux partenaires sociaux européens vendredi matin, concerne un millier des 25 000 collaborateurs en France (sur 100 000 dans le monde), a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) M. Bogillot.

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Le plan de départs, qui doit se faire en France « exclusivement sur la base du volontariat » et s’étaler sur trois ans, concerne des postes « en CDI pour la plupart, notamment des fonctions support, commerciales et des plates-formes liées à la recherche », a détaillé M. Bogillot. Une réunion est prévue lundi pour « dérouler la feuille stratégique » aux partenaires sociaux français, a-t-il ajouté, sans préciser les compensations qui seraient proposées aux salariés ni l’enveloppe prévue pour financer ce guichet de départs.

Seront concernés « certains sites en Ile-de-France sur les fonctions support, au siège international rue La Boétie à Paris, au campus Val-de-Bièvre [Val-de-Marne], ou d’autres endroits en France, mais surtout sur nos sites tertiaires », a précisé le président de Sanofi France. Il n’y aura pas de fermeture d’usine, selon la direction.

4 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires

Le laboratoire affichait un chiffre d’affaires au premier trimestre de près de 9 milliards d’euros, soit une hausse de 6,9 % due pour moitié à la pandémie de Covid-19, pendant laquelle ses ventes de médicaments antidouleur ont été dopées, à l’image du Doliprane. Le groupe, dont le chiffre d’affaires annuel atteignait près de 36 milliards d’euros en 2019, a prévu de verser un dividende supérieur à celui de l’année précédente à ses actionnaires, pour un montant total de près de 4 milliards d’euros. A contre-courant de nombre d’entreprises qui ont soit réduit, soit annulé leur dividende en raison de la crise sanitaire.

« C’est impensable pour nous », a protesté Florence Faure, coordinatrice CFDT, premier syndicat chez Sanofi, promettant de « combattre ces suppressions d’emplois qui n’ont pas lieu d’être ». Avec ce nouveau plan, « c’est la poursuite du démantèlement du groupe et de l’externalisation des activités. Sanofi veut passer d’un total de 300 médicaments à vendre à seulement une centaine. On a l’impression que le groupe ne veut conserver que ce qui est le plus rentable », a pour sa part déploré Thierry Bodin, coordinateur CGT chez Sanofi. Et d’ajouter : « C’est la santé pour le fric. »

Sanofi, qui est l’un des principaux acteurs mondiaux dans la production de vaccins, travaille actuellement au développement de deux vaccins contre le Covid-19, attendus pour le courant de 2021. L’entreprise avait annoncé à la mi-juin 610 millions d’investissements pour doper ses vaccins et la création d’une nouvelle usine en France.

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Mais Sanofi avait aussi créé la polémique le mois dernier, lorsque son directeur général, Paul Hudson, avait évoqué la possibilité de favoriser les Etats-Unis, lesquels ont investi dans sa recherche de vaccins contre le coronavirus.

Le Monde avec AFP

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