La manifestation pour Adama Traoré n’a plus rien à voir avec les précédentes

Après les gilets jaunes, au tour des militants écologistes et anticapitalistes d’opérer la fameuse « convergence des luttes » à Beaumont-sur-Oise.

Depuis la mort de ce jeune de 24 ans au cours d’une course-poursuite avec la police le 19 juillet 2016 à Persan (Val d’Oise), ses proches organisent chaque année une marche en sa mémoire.

L’événement avait réuni environ un millier de personnes le 22 juillet 2017, cette année il en a fédéré entre 5 et 10 fois plus, comme a pu le constater Le HuffPost sur place.

Sur le fond aussi le rassemblement n’a plus grand chose à voir avec ce qu’il était au début. Le “comité Adama”, qui entend lutter contre les violences policières a élargi sa base en invitant dès l’an dernier les gilets jaunes à se joindre au mouvement et faire cause commune.

Le 20 juillet 2019, ils étaient plusieurs milliers (1500 personnes selon les gendarmes et 5000 selon les organisateurs) à crier à la fois pour réclamer justice pour Adama et dénoncer les violences policières qui ont émaillé les manifestations des gilets jaunes, comme vous pouvez le (re)voir ci-dessous.

Pour l’édition 2020, une poignée de gilets jaunes avaient à nouveau fait le déplacement. Mais le fait majeur demeure la nouvelle convergence de luttes, assez inattendue.

Après les gilets jaunes, les écolos

Les militants écologistes et anticapitalistes ont fait le déplacement dans la petite commune du Val d’Oise pour défiler sous le slogan “On veut respirer”, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. Un slogan à la double connotation. Il fait écho d’une part au mouvement Black Lives Matter aux États-Unis et le désormais célèbre “I can’t breathe” (je ne peux plus respirer) prononcé par George Floyd au cours d’une interpellation violente à Minneapolis qui lui a coûté la vie le 25 mai dernier. D’autre part, le slogan embrasse la cause écologiste et dénonce l’inaction des dirigeants politiques pour sauver la planète.

“La lutte climatique dénonce aussi le système d’oppression et de domination. L’écologie doit être sociale, populaire, solidaire”, a expliqué à l’AFP Elodie Nace, porte-parole d’Alternatiba, qui a affrété un bus de 70 places depuis Paris.

L’affaire Traoré a retrouvé en France un fort écho après la vague planétaire d’indignation suscitée par la mort de George Floyd à Minneapolis ainsi que celle de Rayshard Brooks à Atlanta. 

Sur le plan judiciaire, les juges d’instruction ont ordonné récemment de nouvelles investigations et une nouvelle expertise à des médecins belges, qui est attendue pour janvier 2021.


#Adama #onveutrespirer #Beaumont

« ON VEUT RESPIRER » ACTE IV POUR ADAMA TRAORÉ À BEAUMONT

18 juil. 2020
« On veut respirer ». C’était le mot d’ordre de cette quatrième marche à la mémoire d’Adama Traoré, organisée avec le soutien de la Génération climat. Adama Traoré, c’est ce jeune homme noir mort il y a quatre ans à la gendarmerie de Persan, pendant son interpellation par trois gendarmes. Depuis, sa sœur se bat pour obtenir la vérité et la justice sur la mort de son frère. Devenue une véritable figure de la lutte antiraciste en France, elle lutte contre les violences policières et toutes les discriminations. Mais la liste des personnes mortes de crimes policiers ne s’arrête pas à Adama Traoré. Avant lui, de nombreuses personnes sont mortes des mains de la police, laissant derrière elles des familles endeuillées. Ces familles aussi se battent pour leurs morts et étaient présentes pour apporter leur soutien à Assa Traoré ce samedi 18 juillet. Après la marche jusqu’au quartier de Boyenval, lieu où Adama Traoré vivait, un festival avec plusieurs artistes a eu lieu. C’est une nouvelle manifestation qui se termine en musique, après quatre ans d’un combat acharné du comité Adama pour la vérité et la justice. ▶
Soutenez Le Média :

LIRE AUSSI
Ce champ est nécessaire.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*