États-Unis, les méthodes musclées des agents fédéraux font scandale à Portland

Police respond to protesters during a demonstration, Friday, July 17, 2020 in Portland, Ore. Militarized federal agents deployed by the president to Portland, fired tear gas against protesters again overnight as the city’s mayor demanded that the agents be removed and as the state’s attorney general vowed to seek a restraining order against them.(Dave Killen/The Oregonian via AP)
Des élus et militants des droits humains dénoncent l’arrestation sommaire de manifestants, interpellés dans les rues de Portland et emmenés par des agents fédéraux circulant dans des véhicules banalisés. La gouverneure de l’Oregon et le maire de la ville demandent leur retrait.

  • François d’Alançon,
Des manifestations sont organisées chaque jour à Portland pour protester contre les brutalités policières et le racisme.DAVE KILLEN/AP

L’action des agents fédéraux déployés à Portland pour rétablir l’ordre est de plus en plus contestée par les autorités locales. Le ministre de la justice de l’État de l’Oregon, au nord-ouest des États-Unis, a déposé un recours en justice contre le gouvernement fédéral, accusé de détenir illégalement des manifestants. La gouverneure démocrate de l’Oregon, Kate Brown, de même que le maire de la ville, Ted Wheeler, ont demandé, sans succès, le retrait des agents fédéraux, qualifiés d’« armée personnelle » de Donald Trump.

Tenue camouflage et véhicules banalisés

La radio télévision publique locale (OPB) a publié plusieurs témoignages de gens affirmant avoir vu, au moins depuis mardi 14 juillet, des agents fédéraux en tenue camouflage sortir de véhicules banalisés, attraper des manifestants sans explication et partir avec eux. Toujours selon l’OPB, au moins 13 personnes ont été inculpées par les agents fédéraux de crimes liés aux manifestations. Certains ont été arrêtés dans le voisinage du palais de justice fédéral, protégé par les agents fédéraux, d’autres dans des rues éloignées.

« Ce qui se passe en ce moment à Portland devrait inquiéter tout le monde aux États-Unis », a lancé Jann Carson, responsable de la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU dans l’Oregon, État du nord-ouest du pays. « Habituellement, lorsque vous voyez des gens dans des voitures non siglées prendre de force quelqu’un dans la rue, cela s’appelle un enlèvement. »

Une ville assiégée par des « anarchistes violents »

Depuis la mort de l’Afro-Américain George Floyd, le 25 mai à Minneapolis, lors de son interpellation par un policier, des manifestations sont organisées chaque jour dans la plus grande ville de l’Oregon pour protester contre les brutalités policières et le racisme.

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Selon le ministre fédéral de l’intérieur par intérim, Chad Wolf, le gouvernement fédéral tente de rétablir l’ordre dans une ville « assiégée depuis 47 jours consécutifs » par des « anarchistes violents ». Donald Trump s’est publiquement félicité, il y a quelques jours, de l’« excellent travail » réalisé par les agents fédéraux.

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